Voyage dans le passé...

Théodore Gosselin ne semble pas le personnage le plus connu de notre histoire. C’est le moins que l’on puisse dire… Et pourtant, on lui doit beaucoup de petites histoires sur la période de la Révolution Française. Il faut dire que son nom d’auteur et d’historien est G. Lenotre, qu’il a laissé des dizaines et des dizaines d’ouvrages historiques dont sa série Mémoires et souvenirs sur la Révolution et l’Empire et sa fameuse Petite Histoire. Il est l’inventeur de ce concept Petite Histoire qui aujourd’hui en fait bondir plus d’un… Il pensait que l’Histoire était une abstraction et que, pour la comprendre, il fallait marcher sur les pas des personnages, visiter leurs maisons, parler avec leurs concitoyens, bref, partager un instant de vie avec eux… Alors, l’Histoire reprenait du sens, de la réalité et on pouvait comprendre sans trop de risque d’erreur.
Certains d’entre nous ont appris l’histoire en compagnie de Jeanne Hachette, Bayard, Du Guesclin, une des nombreuses maîtresses de Louis XV le Bien-Aimé, d’un Poilu oublié du côté de la Somme ou de Verdun… On peut se moquer, mais nous avons gardé des dates clefs et repères comme 800, 1515, 1610, 1804, 1871…
Mais les temps ont changé, il fallait faire autrement. On a socialisé l’histoire. Il fallait comprendre comment vivait le cerf avec le noble. Mais on a oublié de situer plus précisément leurs vies dans la chronologie de l’humanité. Du coup, j’en connais certains qui parlent du Moyen-Age comme d’une période lointaine, noire et invivable, mais époque qui prendrait naissance à l’assassinat de Jules César et qui prendrait fin à la prise de la Bastille…
Aujourd’hui, on a pris la mesure de ces excès et il faut reprendre l’enseignement de cette noble matière pour qu’elle puisse servir l’Homme dans la construction de son avenir. L’Histoire n’est pas une matière qui sert à donner un verni culturel. Elle est là pour aider l’être humain à comprendre le passé, vivre le présent, préparer son futur !
C’est pour cela que je voulais remettre sous la lumière de l’actualité cet historien aujourd’hui trop oublié. Il y a quelques jours, j’ai trouvé chez un de mes bouquinistes préférés, la série Vieilles Maisons, Vieux papiers dans son édition de 1960 aux éditions Perrin. Le prix était de 5 euros pour un ensemble de cinq volumes et très bon état. Je n’ai hésité et j’ai décidé de me replonger dans la lecture immédiatement, histoire de sortir des débats politiques qui venaient de me prendre tant de temps…
Dès le premier volume, nous trouvons ce pauvre Camille Desmoulins en charmante compagnie puis au pied de l’échafaud… La pauvre sœur de Robespierre abandonnée de tous, y compris de ses frères mais qui survivra grâce aux aides des royalistes… Enfin, une histoire très particulière, celle de Savalette de Langes, une femme qui à sa mort s’avère être un homme… Oh !!!
Tout cela se lit avec beaucoup de plaisir. Certes, il arrive à l’auteur d’être un peu sévère pour les plus rigides des révolutionnaires et les plus pleutres des royalistes… Mais, c’est peut-être normal, après tout… Belle écriture qui permet de rappeler que G. Lenotre qui est mort en 1935, était aussi membre de l’Académie Française.

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  Vieilles Maisons, Vieux Papiers

  de Lenotre, G.
  Tallandier / Texto
  ISBN : 9791021002661 ; 11,00 € ; 22/08/2013 ; 358 p. ; Broché

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