Le Slynx de Tatʹâna Nikitična Tolstaâ
( Kysʹ)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Cuné, le 28 août 2007 (Inscrite le 16 février 2004, 56 ans)
La note : 10 étoiles
Visites : 4 025  (depuis Novembre 2007)

There is Something in the Woods

Ceci est un roman.
Ceci est à la fois de la fantasy, de la science-fiction, de la poésie, un conte, une satire, un pamphlet, un écrit révolutionnaire.
Ceci est une traduction qui tient du travail de forçat, mêlant le français du XVI° siècle aux explications de tous les termes russes, en passant par les références de toutes les citations.
Ceci est avant tout formidablement réussi, ciselé, drôle, pointu et d’une impertinence totale.

Nous sommes donc longtemps après l’explosion nucléaire qui a anéanti la civilisation, dans ce qui était la Russie. Notre héros c’est Benedikt, il est copiste, c'est-à-dire qu’il est chargé de recopier sur l’espèce de papier qu’ils utilisent les textes qu’écrit le Grand Mourza. Enfin, c’est ce qu’il dit. Sauf qu’il reste encore quelques anciens, survivants « avec séquelles » de l’ancienne époque. Une de leurs particularité est de ne plus vieillir, d’être restés bloqués à l’âge qu’ils avaient au moment de l’explosion. Et puis bien sûr ils sont remplis d’amertume et de tristesse, ont beaucoup de mal à s’adapter au quotidien, très proche de l’âge de fer, des nouveaux hommes. Leur nourriture, leur langage, leurs comportements les répugnent. Sans parler des mutations physiques, légion et impressionnantes.
Or donc, Benedikt apprend un jour qu’il existe encore des anciens livres, qu’ils ne sont pas contaminants comme le pouvoir l’affirme, et découvre que rien ne compte plus pour lui que de se plonger dans ces mondes parallèles.
Seulement, il vit au premier degré. Et lit donc de même.
Passés à la moulinette de sa vision pour le moins binaire du monde, nous pénétrons à notre tour dans cet univers si particulier…

Enormément d’humour tout au long de ces pages enchanteresses, souvent très caustique et qui décrit à la perfection la Russie de l’après-perestroïka (la scène du versement de salaire et de l’imposition, par exemple, avec son explication géniale de l’expression « avoir le bras long »). Mais pas seulement, et loin de là.
Les interprétations de Benedikt, si erronées et terre à terre, m’ont aussi beaucoup renvoyée à mon propre profil de lectrice, et ça c’était très désagréable :)
Et puis enfin le travail magnifique du traducteur, un peu comme dans Alvin d’Orson Scott Card, on se régale.

J’ai aimé à la folie chacune des pages, l’histoire et le contexte, le style et les milliers de petites allusions qui y sont disséminées ici et là.
Superbe.

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