Coraline de Denis-Pierre Filippi (Scénario), Terry Dodson (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers

Critiqué par Shelton, le 8 décembre 2006 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (22 864ème position).
Visites : 4 437  (depuis Novembre 2007)

Quel bel album !!!

Quelle bonne surprise ! Voilà bien longtemps que je n’avais pas eu la chance, le bonheur et le plaisir de tomber sur une si belle histoire… L’être humain, y compris l’adulte, aime que quelqu’un prenne le temps de lui raconter une histoire… Une fiction, un conte, un rêve, pas un récit dramatique des actualités, des problèmes du monde ou des guerres qui ravagent notre vie ! La télévision le fait très bien et nous en avons assez ! Non, je parle de ces moments où le temps semble s’arrêter, où nos corps semblent si légers que nous avons l’impression de voler, de rejoindre les nuages, de regarder la vie sur terre de si loin que tout nous paraît beau, léger, délicat… C’est un petit peu ce qui arrive au lecteur de cet album Coraline écrit par Denis-Pierre Filippi et dessiné par Terry Dodson, et je ne peux donc que les en remercier…
Coraline Doucet est une jeune fille, une jeune femme, même si on ne sait pas exactement son âge… Elle frappe, sonne, à la porte d’une belle propriété, un matin ensoleillé. Elle vient pour une petite annonce parue dans le journal. On recherche une préceptrice. Elle a des références, elle est libre, la voilà, en belle tenue…
Sa belle robe blanche, son regard, ses hésitations… se passent de tous commentaires et du coup les auteurs s’abstiennent d’en mettre et nous avons une entrée en matière très visuelle comme je les aime beaucoup en bédé, cet art narratif où le texte n’est là que pour dire ce que le dessin ne peut pas livrer…
Ekborn, le majordome, vient la chercher dans une machine digne des romans de Jules Vernes, et la conduit sans trop de ménagements, jusqu’à la propriété… Personne ne lui dit tout, c’est évident, mais que lui cache-t-on ? Elle semble prise sans que l’on contrôle ses diplômes, recommandations et autres morceaux du dossier de ses compétences… La chambre est belle, le placard rempli des habits de la précédente, mais « ce sont des vêtements que vous pourrez porter. Ils sont là pour ça. Je ferai des retouches si nécessaire. » Elle est si bien accueillie que l’idéal est de ne penser à rien et de se préparer à la soirée où elle fera la découverte de son nouveau protégé…
La maison semble emplie de machines toutes plus belles les unes que les autres, toutes plus inventives et magiques que ce que l’on pourrait imaginer… Tout sort de la tête du jeune maître, Vernère. Ce dernier est un jeune adolescent, certes, mais il raisonne comme un adulte, invente, conçoit et construit comme un chercheur-ingénieur-technicien, prototype humain que l’on ne trouve que dans la bande dessinée…
Mais alors, où se situe le rêve, la magie, la poésie ? La nuit, chers amis, c’est la nuit que tout se passe différemment. Une armoire qui s’ouvre, Sergio et Ignacio qui font les beaux et … [A vous d’aller lire !]
Très beau début de série dont on va attendre avec impatience la suite en espérant que les auteurs seront à la hauteur de nos espérances.
On me dit que Terry Dodson est réputé pour ses dessins de femmes ! Qu’il continue comme ça, c’est presque parfait !
Bédé de qualité à la limite de la poésie et de l’érotisme. A ne pas rater !

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8 étoiles

Critique de Hervé28 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 54 ans) - 6 septembre 2011

Alice aux pays des merveilles a bien grandi et elle s'appelle désormais Coraline. Et ses rêves sont devenus plus osés. Filippi nous offre là un véritable conte pour adultes magnifiquement mis en relief par Terry Dodson, dessinateur plus habitué aux comics. Les Humanoïdes Associés rivalisent ici avec Albin Michel et sa série sur" les Borgia", en flirtant avec un érotisme assez léger dans le présent opus, il faut l'avouer. La couverture, fort agréable et attirante, rappelle en effet les dernières productions de Manara et Jodorowsky chez cet éditeur. Coraline, aux formes bien généreuses, évolue dans un monde souvent proche de l'univers de Jules Vernes (avec un soupçon d'érotisme en plus). Un scénario qui oscille sans cesse entre rêve et réalité, entre mystères et inventions insolites, entre paysages champêtres et monde barbare; scénario que j'ai suivi avec plaisir. La beauté du personnage féminin ne me laissant pas vraiment indifférent. C'est drôle, léger et suffisamment prenant pour que l'on attende la suite avec impatience. Un album original, agréable et particulièrement réussi au niveau du dessin. Bref, j'ai littéralement été emballé par ce livre.
Pour les amateurs, un sketchbook a été édité, toujours chez les humanoïdes associés.

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