L'ombre du bourreau de Gene Wolfe

L'ombre du bourreau de Gene Wolfe
( The book of the new sun)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Numanuma, le 16 juillet 2006 (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 50 ans)
La note : 3 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (57 339ème position).
Visites : 6 245  (depuis Novembre 2007)

Même pas fini...

La liste des bouquins que je n’ai pas pu finir est plutôt courte et commence avec La Recherche du temps perdu, œuvre impossible à lire pour moi malgré diverses tentatives.
L’Ombre du bourreau vient donc enrichir cette série en cours qui ne progresse que peu finalement.
Ce roman est très difficile à résumer ( le volume 1 compte 1097 pages…) alors disons qu’il s’agit des aventures initiatiques d’un apprenti bourreau, Sévérian, sur la planète Teur. Pour le reste, à vous de vous lancer dans la lecture, à mes yeux extrêmement fastidieuse, de ce pavé touffu, gorgé de termes inventés non définis, contes en italiques et de réflexions pseudo-philosophiques qui semblent n’avoir pour unique but que de ralentir le rythme déjà très bas des pérégrinations de Sévérian.
Bon, c’est vrai, j’ai l’air incroyablement sévère mais le fait est que ce truc, défini comme l’une des quêtes initiatiques les plus originales et inventives jamais écrites. On n’est pas là pour rigoler donc… Or, à mon sens, et après plus de 900 pages de lecture laborieuse, on est surtout en présence d’une œuvre d’une incroyable prétention érudite qui en met plein la vue afin de mieux cacher la misère.
Ou alors, et c’est tout à fait possible, mes connaissances dans ce genre de littérature étant plus faibles, je n’ai rien compris et je suis tout prêt à la reconnaître le cas échéant. Pourtant, il me semble que tout est fait pour perdre le lecteur. Il n’y a aucune indication de temps ni d’espace véritable. On sait où se trouve le héros mais c’est vague, les descriptions sont floues et n’apportent aucune information. Reste un sentiment de perdition et de malaise qui est peut-être l’objectif de l’auteur et dans ce cas, on peut parler d’une réussite.
En fait, l’auteur prend le pari que le lecteur sait déjà où il est, qu’il fait partie de l’univers où se déroule l’action. De plus, le monde de Teur est un mélange de fantasy et de science-fiction plutôt inhabituel qui demande une certaine capacité d’adaptation.
Les termes inventés ou très techniques présents dans l’ouvrage ne sont jamais expliqués ; on ne peut que supposer leur signification. Prenons un exemple. Le terme « optimat ». Il semble désigner une personne d’un certain niveau social pourtant, il est employé quasiment comme synonyme de notre « messieurs » ou « seigneur ». Parfois, il est utilisé envers certains personnages qui ne devraient pas être qualifiés ainsi en tant que flatterie ou comme révérence. Et à la page 746, on apprend que le terme désigne des marchands…
Bref, on l’aura compris, je ne suis pas sorti enrichi de cette lecture, disons, déchiffrage. Soit il faut posséder une culture remarquable pour appréhender ce roman, soit il faut accepter de ne rien comprendre vraiment et de se laisser guider, ou plutôt perdre, dans les méandres de ce texte immense qui est peut-être un véritable chef-d’œuvre mais je ne le saurai probablement jamais. Par contre, je connais quelqu’un qui sera emballé ; comme quoi, un livre, même si on ne l’a pas aimé, n’est jamais perdu.

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pour lecteur averti

6 étoiles

Critique de Vda (, Inscrite le 11 janvier 2006, 48 ans) - 11 août 2006

Numanuma est bien sévère avec L'ombre du bourreau de Wolfe. Il l'a lu dans la réédition de Lunes d'encres, moi dans les vieux Denoël PDF, je serai plus mesurée dans la critique.

Comme l'indique Numanuma, Wolfe ne dit pas où se situe l'action, où est précisément situé son héros, quelle est la place de Teur (c'est la planète où se déroule l'action, pour la très grande majorité du cycle du Nouveau soleil de Teur), mais c'est toujours plus ou moins comme ça en sf et en fantasy (quoique dans le cas de la fantasy on ait souvent une carte en début d'ouvrage). Le lecteur est placé non in media res, mais in media loci, à lui d'appréhender l'univers que l'auteur a développé.

Et c'est cela justement le cycle de Teur, le développement par Gene Wolfe d'un univers particulier avec son vocabulaire (pas si compliqué que ça, les termes de Wolfe sont tout à fait compréhensibles avec des rudiments de latin et de grec).
On suit le jeune Sévérian, compagnon de la guilde des bourreaux dont il a été exilé pour avoir montré de la pitié à une femme aimée, d'abord à travers la gigantesque ville de Nessus, puis vers le Nord, là où se trouve Thrax, la ville de son exil, puis, encore plus au Nord où l'armée de l'Autarque combat les Asciens. Lui qui a été élevé pour torturer et tuer ne connaît pas grand chose du monde extérieur et c'est avec ses découvertes que se dévoilent au lecteur les spécificités et les merveilles de Teur.

Il est vrai que l'écriture de Wolfe, de qualité, émaillée de trouvailles trop éparses, ne pallie pas le défaut principal du cycle selon moi, la lenteur. Sévérian marche beaucoup, mais il ne va pas vite.
L'homme à la mémoire infaillible nous ennuie souvent avec des détails.

Plus fantasy que science-fiction (quoi qu'en disent les quatrièmes de couverture des éditions Denoël), le cycle est à lire. L'ingurgiter en une prise est sans doute à déconseiller. De même, un néophyte dans le genre pourrait sortir dégoûté de tout un pan de la littérature moderne.

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