Le voyageur imprudent de René Barjavel

Le voyageur imprudent de René Barjavel

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Thémis, le 19 juin 2001 (Ligny, Inscrite le 17 avril 2001, 54 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 17 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 535ème position).
Visites : 9 485  (depuis Novembre 2007)

Un vieux rêve...

Chez l'homme, je dirais que juste après le besoin et l'envie de voler comme les oiseaux, vient celui de voyager dans le temps...
Qui n'a jamais rêvé de revenir en arrière pour "réparer" quelque chose... ou tout simplement pour voir un être aimé et disparu? De tout temps, l'homme a eu le profond désir de "refaire" l'histoire et peut-être de changer ce qui aurait dû l'être. Mais à qui incombe de décider de ce qui est bien ou mal pour l'humanité? Barjavel nous décrit des voyages fabuleux où le héros est partagé entre le passé, le présent et le futur... Est-ce vraiment raisonnable de "construire" quelque chose dans une époque à laquelle on n'appartient pas? Quelles peuvent être les conséquences de telles incursions dans le passé ou le futur? Savoir de quoi demain sera fait... il est tentant d'intervenir pour améliorer les lendemains. L'auteur nous fait clairement comprendre que le futur n'est pas mieux que le présent, lui-même n'étant guère meilleur que le passé. Chaque époque a ses bons et ses mauvais côtés, à nous de faire avec et de nous adapter! N'oublions pas la très belle histoire d'amour que recèle le livre.. Heureusement, l'amour est une magnifique émotion capable de traverser toutes les époques...

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Les éditions

  • Le Voyageur imprudent [Texte imprimé] René Barjavel
    de Barjavel, René
    Gallimard / Collection Folio.
    ISBN : 9782070364855 ; 7,50 € ; 16/11/1973 ; 244 p. ; Poche
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Voyage, voyage…

8 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 12 septembre 2022

Pendant la seconde guerre mondiale, le 27e bataillon de chasseurs pyrénéens occupe depuis deux mois le petit village lorrain de Vanesse. Le caporal Pierre Saint-Menoux, prof de maths dans le civil, se trouve responsable des dix-sept conducteurs de la compagnie de mitrailleurs, des chevaux et des voitures, sans oublier la popote et toute l’intendance. Il a l’ordre de lever le camp, ce qui ne se réalise pas sans peine avec les hommes peu motivés qu’il a sous ses ordres comme le chiffonnier Crédent ou le tourneur Pilastre. En chemin, il s’arrête dans la maison de Noël Essaillon, un infirme et savant physicien avec qui il a déjà dialogué autrefois. Celui-ci a fait une découverte extraordinaire qu’il a appelée « noëlite » permettant de voyager dans le temps et se prenant sous forme de cachet. Il en donne deux à Pierre, ce qui devrait lui permettre de voyager aussi bien dans le passé que dans le futur. Il se propose de lui donner rendez-vous à Paris à la fin de la guerre…
« Le voyageur imprudent » est un roman de science-fiction tournant autour du thème assez rebattu du voyage dans le temps. L’originalité de l’intrigue repose sur la possibilité d’aller et venir dans les deux sens. Pierre est d’abord intéressé par le futur. Il veut comprendre comment arriver à améliorer la condition des hommes. Peu à peu, il s’éloigne de plus en plus du présent, jusqu’à atteindre l’an 100 000 dans lequel il découvre un monde totalement différent du nôtre. Il n’y a plus d’électricité, plus la moindre machine, tout est à nouveau fabriqué à la main. L’homme s’est évertué à aplanir les montagnes, à éradiquer toutes les plantes inutiles, tous les insectes prédateurs et tous les animaux gênants. Lui-même est dépourvu d’organe sexuel et même d’anus. La perpétuation de l’espèce a quelque chose à voir avec les pratiques de la mante religieuse et de la reine des abeilles. À un moment donné de leur vie, les mâles sont attirés par une énorme femelle pourvue de nombreuses vulves qui les absorbent entièrement pour pouvoir engendrer. Livre divertissant, pourvu d’un certain humour et qui fait réfléchir sur la condition humaine surtout quand tout se gâte avec un retour raté vers le passé qui donne une fin à la fois surprenante et paradoxale. L’auteur s’en explique dans une postface dans laquelle il met en parallèle « être ou ne pas être » et « être et ne pas être ». Le lecteur nage un peu dans l’étrange et l’invraisemblable. Mais la fantaisie, le rêve et la poésie n’ont rien à faire du rationalisme et du cartésianisme. Un bon Barjavel.

Les hommes-pelles

4 étoiles

Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 58 ans) - 17 octobre 2014

Le physicien et chimiste de génie Noël Essaillon a fabriqué une substance qui lui permet de voyager dans le temps : la noëlite. S’appuyant sur les travaux du jeune mathématicien Pierre Saint-Menoux, il met au point un scaphandre, mieux adapté aux voyages temporels. Explorant d’abord le pourtour du présent, Saint-Menoux prend de l’assurance. Il visite l’an 2100, puis l’an 100000.
Barjavel s’est inspiré de « la machine à explorer le temps » de H. G. Wells. Et comme chez Wells, « le voyageur imprudent » est un réquisitoire contre notre société capitaliste et matérialiste. Explorer le temps présente un certain nombre d’écueils. Sur le plan théorique cela ne peut pas marcher et Barjavel l’avoue lui-même (pourquoi ?) dans son post-scriptum avec le fameux paradoxe du grand-père. Sur le plan du possible, le monde imaginé en l’an 100000 par Barjavel dans un délire fantaisiste frôle le ridicule. Restait le plan romanesque. Mais l’auteur, obnubilé à nous décrire les hommes-pelles et autres hommes-ventres d’un monde grotesque, a oublié l’essentiel : l'action.

Un témoin de l'époque

5 étoiles

Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 71 ans) - 22 décembre 2013

Edité aujourd'hui, ce roman n'aurait aucune chance de succès je pense.

A sa lecture, on imagine aisément les décors en carton pâte dont nous avons été gavés dans les réalisations filmiques de science fiction des années 60 et 70.

Pour ma part, l'intérêt de ce livre se trouve dans son côté historique. Il a été le précurseur d'un genre qui a inspiré bien d'autres auteurs par la suite.
C'est également un témoignage de l'époque à laquelle il a été écrit. le rôle et la place de la femme ont de quoi interpeler.

En conclusion, un roman intéressant si l'on s'intéresse à l'évolution du genre. Par contre si l'on cherche un bon roman de science fiction, je suis plus dubitatif sur l'intérêt.

Une question se pose : la science fiction est-elle encore un genre en vogue actuellement. Tout ce qui se distribue en texte ou en image actuellement est davantage axé sur le fantastique. Où placer la frontière entre les deux genres ? L'un est-il inclus dans l'autre, en est-il l'héritage ?

Du bon et du moins bon

6 étoiles

Critique de AntoineBXL (Bruxelles, Inscrit le 9 août 2008, 44 ans) - 10 août 2010

Personnellement je trouve que ce roman n'a pas bien vieilli mais d'une certaine manière, c'est ce qui fait son charme. J'ai trouvé intéressant ce côté du narrateur d'apprécier le confort de son époque (la seconde guerre mondiale!). Le voyage vers le 100 000ème siècle ne m'a par contre pas passionné du tout. J'ai même été à deux doigts d'abandonner la lecture au milieu du livre. J'aurais incontestablement commis une erreur, la seconde partie qui narre les conséquences d'un voyage vers le passé m'a nettement plus tenu en haleine. J'ai même le sentiment que l'idée n'a pas été exploitée à fond... Bon livre mais rien à voir avec la nuit des temps!

changer le cours de l'histoire

8 étoiles

Critique de Adrien34 (, Inscrit le 18 janvier 2009, 34 ans) - 14 juin 2009

Très beau roman d'amour mettant en scène un vieux rêve humain. Celui de remonter ou d'avancer le temps. L'imagination de Barjavel est sans limite concernant le futur. Un bon livre de science fiction avec une fin délectable

Une histoire médiocre

2 étoiles

Critique de Sandow (Grâce-Hollogne, Inscrit le 26 octobre 2004, 47 ans) - 17 juillet 2007

Contrairement à ce que l'on peut lire ci-dessous, je pense que ce livre a très mal vieilli.

Quand je l'ai lu, il y a 15 ans, l'histoire ne m'avait pas semblé très originale mais plutôt désuète.

Même le fameux paradoxe que l'on trouve à la fin du livre ne m'a pas franchement impressionné, on en trouve de bien plus intéressants dans "La fin de l'éternité" d'Asimov ou dans "Les Voies d'Anubis" de Tim Powers (pour ne citer qu'eux).

Bref, un livre qui m'a paru tellement médiocre que je n'ai jamais trouvé la motivation de lire "Ravage".

Moyen pour un Barjavel

6 étoiles

Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 16 juillet 2007

Ce roman raconte les voyages dans le temps du personnage principal du roman. C'est une bonne analyse de ce que pourraient être les inconvénients de connaître le futur et de pouvoir changer le passé.
Par contre, l'image que donne Barjavel de notre future société m'a paru assez étrange, et assez mal décrite. Je n'ai pas réussi à m'imaginer ce monde.
Le dernier chapitre "to be and not to be" est très intéressant à lire et invite à la réflexion.

N'aurait-on pas pu publier "Ravage 2" séparément?

4 étoiles

Critique de Shayne (Sambreville, Inscrit le 2 octobre 2005, 41 ans) - 11 février 2006

Intercalé entre les voyages dans le temps et les paradoxes qui en découlent (1ère et 3ème partie), Barjavel nous assène pendant 70-80 pages une suite de "Ravage" où il imagine "son" monde en l'an 100 000. Comparé à ce chapitre, les descriptions de"Ravage" sont d'une clarté d'un ciel d'azur. Car rien n'est épargné en termes de ridicule : des évolutions anthropomorphiques à se tordre de rire (je vous laisse la surprise), un mode de reproduction tellement débile qu'on se demande si l'auteur n'a pas voulu faire là un trait d'humour, le tout servi par des descriptions tellement futiles et incompréhensibles qu'on se demande si Barjavel s'est relu ne fut-ce qu'une fois.
Puis arrive enfin le roman proprement dit (aux 2/3 du livre!) où le héros multiplie les voyages dans le temps et observe de biens étranges phénomènes paradoxaux intéressants.

L'autre trait de ce roman qui m'a marqué est l'extrême sexisme de Barjavel, que j'avais déja vu poindre dans "Ravage", mais qui s'étale ici au grand jour avec une fierté à faire vomir. (D'accord, ce roman date de 1944, mais quand même). Quelques exemples édifiants :

"J'avais tapissé le laboratoire de photographies de femmes occupées aux tâches qui leur sont propres : le ménage, la cuisine, les soins des enfants"

"Déja, de notre temps, la tête était bien la partie de leurs corps dont les femmes avaient le moins besoin pour vivre!"

"Dans les quartiers bourgeois, ce ne fut pas le bonheur qu'il trouva, mais une légèreté, une futilité qui abaissaient les hommes au niveau des femmes"

Sans oublier, ultime preuve de machisme, le personnage d'Annette, jeune fille sans aucun esprit, aucun caractère, aucune conviction. Le héros est attiré par elle, mais uniquement du point de vue sexuel et s'en moque comme d'une guigne de sa personnalité. (Cela coule de source : une jeune fille de 15 ans est aussi insignifiante qu'une fiente d'oiseau).

Où est le génial auteur de "La nuit des temps"?

Un bon roman, mais...

7 étoiles

Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 28 janvier 2006

J'ai trouvé certains passages excellents (pleins de poésie, philosophiques, métaphysiques, ...) mais l'ensemble m'a semblé décousu.

Pour moi c'est donc un bon roman qui aurait pu être un très grand roman avec plus d'unité...

Du grand art

9 étoiles

Critique de RenéBarjavel (, Inscrit le 30 septembre 2005, 45 ans) - 30 septembre 2005

Un très bon livre de http://www.renebarjavel.com>René Barjavel même si je trouve que la force du début s'essoufle un peu au fil des pages.

L'amour comme clé du bonheur

8 étoiles

Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 56 ans) - 9 août 2005

Publié en 1944, Le voyageur imprudent ouvre la voie de la science-fiction, apparaissant aujourd'hui comme un classique du genre.

Pierre Saint-Menoux, professeur de mathématiques en classes préparatoires, apporte son concours au perfectionnement d'une machine à explorer le temps. Le créateur étant immobilisé par une obésité morbide, il est chargé de la partie pratique. Mais les ramifications de tout acte dans un temps donné trouve écho dans un autre, et l'anticipation n'est pas le fort de Saint-Menoux...

C'est un roman qui n'a pas pris une ride, qui se dévore avec une envie de connaître la suite impérieuse. Du côté de l'intrigue, donc, c'est un carton plein. Par contre, de petites réflexions extrêmement misogynes sont dispatchées ça et là, et je m'interroge encore sur le second degré... Alors je suis quand même un peu gênée de lire que la tête de la femme n'a jamais été une partie dont elle s'est beaucoup servie au cours des siècles passés, ou que vers le fin des années 1800 les hommes étaient soumis à la frivolité, descendant ainsi au niveau de la femme...

Si un spécialiste de Barjavel passe dans le coin, j'aimerais beaucoup des précisions quant à ce dernier point...

Un bon bouquin sur le sujet...

6 étoiles

Critique de V4nco (Mouscron, Inscrit le 19 février 2004, 44 ans) - 16 août 2004

Sur les conseils d'un collègue fana et très calé "about" les voyages dans le temps, j'ai lu ce titre de Barjavel.... Malgré une mise en route assez lente, un manque de rythme dans la première partie, et quelques bricolages scientifiques destinés à nous faire croire à la possibilité du voyage dans le temps( ok, c'est inhérent au genre, mais dans ce cas-ci ça reste pas très original), je suis sorti du livre avec une très agréable impression! Les pérégrinations spatio-temporelles de Saint-Menoux ont le mérite de scotcher mon attention, et les considérations finales sont, à mon sens, le principal intérêt du livre!

Changer le cours de l'histoire....

7 étoiles

Critique de Isaluna (Bruxelles, Inscrite le 18 avril 2002, 67 ans) - 17 mai 2004

Mes souvenirs de Barjavel remontant à l'adolescence, j'en redécouvre le style, à travers un roman que je ne connaissais pas. Si le style me paraît parfois un peu vieilli, l'histoire de ce voyage dans le temps ne manque pas d'intérêt, et l'auteur a une grande imagination pour décrire la civilisation de l'an 100000! Quant au postcriptum intitulé fort justement "to be and not to be", il ne manque pas de piquant!

Une variation intéressante

10 étoiles

Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 48 ans) - 19 juillet 2001

La plupart des romans de SF de Barjavel (Barjavel, la tempête, la nuit des temps, le grand secret ...) ont un côté romantique, fleur bleue parfois même un peu niais qui peut énerver (colomb de la lune, une rose au paradis ...).
Le voyageur imprudent est le seul à ma connaissance qui n'a pas cette ambiance. (ou très peu alors !). C'est un roman qui par ces thèmes diffèrent des autres précités et il est pour cela un peu à part dans l'oeuvre de Barjavel.
C'est une variation originale sur le sujet du voyage dans le temps avec une fin assez séduisante.
A découvrir même pour ceux qui n'aiment pas cet auteur.

Un thème qui fait tourner la tête

8 étoiles

Critique de Neurone (Liège, Inscrit le 1 juillet 2001, 54 ans) - 1 juillet 2001

Une manière originale de cet auteur de science-fiction d'aborder le thème du voyage temporel et de jouer avec les paradoxes qui en découlent. Ce qui distingue celui-ci d'un autre ? Je dirais que c'est un peu à l'image des romans de René Barjavel; ils sont... intemporels.

Un bon auteur

7 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 25 juin 2001

Sans classer Barjavel parmi les "grands écrivains" il avait cependant un art de conteur indéniable. J'ai lu plusieurs de ses livres dont "Le Grand Secret" "Les dames à la licorne","La charrette bleue", "Jour de feu" et quelques autres. Avec chacun nous passons un bon moment. C'est rare qu'il déçoive, dans son genre.
La critique de Thémis est très claire et nous expose bien les différents sujets abordés par ce livre.

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