Nance
avatar 04/11/2008 @ 18:06:20
Est-ce qu'il y a un équivalent français pour novella?

Le lien français du Wikipedia anglais sur novella redirige sur nouvelle, mais ce n'est pas la même chose.
In French "novella" is nouvelle (but a "nouvelle" is actually a short story, not a novella) and "novel" is roman;

http://en.wikipedia.org/wiki/Novella
Un novella est plus "court" qu'un roman et plus "longue" qu'une nouvelle. Il n'y a pas de règle de longueur précise pour les définir.

Est-ce qu'on peut dire novella en français ou c'est un anglicisme (novel --> novella)? Est-ce que le terme est courant? J’ai souvent entendu le terme "roman court", mais je trouve novella a quelque chose de plus fort. En tout cas, "roman court" est meilleur que "nouvelle"...

Sahkti
avatar 04/11/2008 @ 18:28:49
Il existe des nouvelles assez longues, pas vraiment de taille limite, donc pourquoi ne pas garder le terme "nouvelle"?

Feint

avatar 04/11/2008 @ 18:39:51
J'ai déjà vu "novella" employé en français. Mais je ne sais plus où.

Nance
avatar 04/11/2008 @ 18:59:20
Il existe des nouvelles assez longues, pas vraiment de taille limite, donc pourquoi ne pas garder le terme "nouvelle"?

Ce n'est pas que je n'aime pas ce terme, je suis une fan de nouvelles, dont certaines "longues" comme La métamorphose de Kafka ou Le portrait de Gogol (une centaine de pages). J'ai de la difficulté avec les livres de 100 à 150 pages, c'est moins évident de dire si c'est une nouvelle ou un roman court. Il n'y a pas de règle. Novella semble être un terme controversé, même en anglais, mais le terme existe et je voulais savoir si il y avait un équivalent en français.

Gryphon

avatar 04/11/2008 @ 20:06:43
Novella semble être un terme controversé, même en anglais, mais le terme existe et je voulais savoir si il y avait un équivalent en français.


Personnellement, je ne connais pas non plus d'autre équivalent en français que "nouvelle" - ou alors le terme "récit", qui désigne une oeuvre en prose généralement plus longue, mais à vrai dire, ça s'entrecoupe parfois avec ce qu'on désigne comme roman; ça dépend aussi de l'auteur... Le terme français de nouvelle reste en effet assez vague, pour ne pas dire bordélique: un texte d'une page peut être qualifié de nouvelle (cf. Maupassant). Les anglophones ont au moins le terme "short story" et les germanophones font même la différence entre "Kurzgeschichte", "Novelle", "Erzählung" et "Roman"...

Feint

avatar 04/11/2008 @ 20:23:34
A partir du moment où l'on commence à chercher une étiquette de genre, on tombe vite face à toutes sortes de dilemme. Je préfère souvent rester vague : "livre" ou "récit" me conviennent souvent ; mais mon favori, c'est encore "texte" - la marge d'erreur est limitée. (J'aime vivre dangereusement, mais faut pas pousser...)

Smokey

avatar 04/11/2008 @ 20:38:32
La réponse de Gryphon est complète, en effet en français il faut choisir entre le terme roman ou nouvelle. Le choix vient soit de l'auteur soit de la maison d'édition. Sachant que si le livre ne comporte qu'un fil directeur (un unique thème traité tout au long de l'oeuvre peu importe sa longueur) est considéré comme une nouvelle.

Feint

avatar 04/11/2008 @ 20:51:52
Le choix vient soit de l'auteur soit de la maison d'édition.

Et plus souvent de la seconde : il faut savoir que le choix de la catégorie (car il ne s'agit plus de considérations littéraires mais économiques) déterminera l'importance de la mise en place sur les rayons des libraires. C'est pour cela que de nombreux livres sont abusivement estampillés romans, alors qu'ils n'en sont pas, alors que souvent ils ne prétendent pas en être, voire alors qu'ils se définissent contre ce genre. D'où des malentendus entre auteurs et lecteurs, qui souvent n'y sont pour rien ni les uns ni les autres : on va reprocher à Chevillard que ses romans n'en sont pas - certes, c'est le cas - ou aux auteurs des éditions Verticales de ne pas construire d'intrigues. J'aime le choix d'Antoine Volodine, qui invente ses propres genres, et les indique en couverture. Mais du coup, "Nos animaux préférés", par exemple, qui n'est pas un recueil de nouvelles - mais qui n'est pas un roman non plus, ne peut pas être sélectionné pour le prix CL ; et c'est bien dommage : c'est sûrement un des plus beaux livres de 2006, dans le domaine français en tout cas.

Saule

avatar 04/11/2008 @ 21:53:11
D'après Edith Wharton, in "Les règles de la fiction", ce qui distingue la nouvelle du roman, c'est qu'il n'y a pas de notion d'écoulement du temps comme dans un roman ou pas l'espace pour une analyse minitieuse des phases successives du sentiment.

J'aime bien aussi : "La nouvelle a combiné le resserrement de la forme avec la profondeur du contenu. Au lieu d'un filet lâche jeté à la surface de la vie, c'est, dans le meilleur des cas, une sonde qu'on enfonce droit au cœur de l'expérience humaine". C'est pas mal dit. Et aussi, "Tout vrai bon sujet, si on le fouille assez profondément, met au bord des larmes ; et les Russes cherchent toujours à atteindre ces abîmes"

D'après elle, personne ne songerait à classer "La Sonate à Kreutzer" ou "La mort de Ivan Illitch" parmi les nouvelles...

Débézed

avatar 05/11/2008 @ 00:25:12
A partir du moment où l'on commence à chercher une étiquette de genre, on tombe vite face à toutes sortes de dilemme. Je préfère souvent rester vague : "livre" ou "récit" me conviennent souvent ; mais mon favori, c'est encore "texte" - la marge d'erreur est limitée. (J'aime vivre dangereusement, mais faut pas pousser...)


Ben voilà qui est bien dit ! Les étiquettes ça collent et ça finit toujours par poisser !

Aria
avatar 05/11/2008 @ 00:30:50
Moi, je suis pour le terme "novella". Sinon, on le traduit par "roman".

Les novellas que j'ai pu lire étaient toujours des romans courts, pas des nouvelles.

Feint

avatar 05/11/2008 @ 10:07:43
Ben voilà qui est bien dit ! Les étiquettes ça collent et ça finit toujours par poisser !

Et le pire c'est pour ceux qui les portent...

Palorel

avatar 05/11/2008 @ 13:12:25
Ben voilà qui est bien dit ! Les étiquettes ça collent et ça finit toujours par poisser !

Et le pire c'est pour ceux qui les portent...


N'empêche que si ça fait vendre leurs livres, les étiquettes grattent un peu moins.

Feint

avatar 05/11/2008 @ 15:21:25
N'empêche que si ça fait vendre leurs livres, les étiquettes grattent un peu moins.

Pas sûr - que ça gratte moins - ni que ça fasse vendre plus.

Pendragon
avatar 05/11/2008 @ 15:24:16
Novella ne peut en aucun cas être traduit par Nouvelle, ce n'est pas du tout, du tout la même chose ! Non seulement par le nombre de mots, mais aussi par sa construction.

En fait, une nouvelle se construit différemment d'un roman, c'est pourquoi on peut dire des romans d'Amélie Nothomb que ce sont des romans alors qu'ils ont la longueur d'une nouvelle et de même, on peut dire des nouvelles de Stephen King que ce sont des nouvelles alors qu'elles ont la longueur d'un roman.

Novella se traduit par un court roman (mais qui peut être fort long), en fait, King en donne une parfaite définition dans l'introduction d'un de ses livres, je vais essayer de vous retrouver ça... mais par pitié, ne le traduisez pas par Nouvelle...

Gryphon

avatar 05/11/2008 @ 18:30:34
Novella ne peut en aucun cas être traduit par Nouvelle, ce n'est pas du tout, du tout la même chose ! Non seulement par le nombre de mots, mais aussi par sa construction.[...]

Novella se traduit par un court roman (mais qui peut être fort long), [...] mais par pitié, ne le traduisez pas par Nouvelle...


Okay, je veux bien, mais en attendant, je ne connais pas beaucoup d'écrivains (ni d'éditeurs) qui désignent leur oeuvre de "court roman". Ce serait alors un concept anglo-saxon? Et plus axé sur la construction que sur la longueur? Et plus un concept critique (universitaire) que productif (auteurs)? - D'un autre côté, quand je lis "Home Truths: A Novella" par David Lodge, je ne vois pas en quoi ça diffère d'une nouvelle dans un sens tout à fait classique...

Gryphon

avatar 05/11/2008 @ 18:32:20
PS: aucune idée comment ce faux lien est entré dans la citation...

Palorel

avatar 05/11/2008 @ 20:04:26
N'empêche que si ça fait vendre leurs livres, les étiquettes grattent un peu moins.

Pas sûr - que ça gratte moins - ni que ça fasse vendre plus.



Et plus souvent de la seconde : il faut savoir que le choix de la catégorie (car il ne s'agit plus de considérations littéraires mais économiques) déterminera l'importance de la mise en place sur les rayons des libraires. C'est pour cela que de nombreux livres sont abusivement estampillés romans, alors qu'ils n'en sont pas, alors que souvent ils ne prétendent pas en être, voire alors qu'ils se définissent contre ce genre.

Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris.

Palorel

avatar 05/11/2008 @ 20:08:55
A l'insertion des citations non plus d'ailleurs!! :))

Feint

avatar 05/11/2008 @ 21:03:56
C'est simple : si un livre est estampillé "poésie", (ou même "nouvelles", je pense) sa place en librairie sera probablement révisée à la baisse par rapport aux romans, qui se taillent (injustement) la part du lion. Dans la réalité de la production contemporaine (surtout française), de plus en plus de livres sont sur les frontières des genres - voire carrément hors genre -, et se laissent mal cataloguer de la sorte. Du coup, les livres portent tous une mention de genre, souvent "roman", par souci de visibilité - contribuant ainsi souvent au malentendu entre lecteur et auteur. (Il faut dire aussi que les contours particulièrement flou du genre "roman" facilitent les choses, et que le choix du terme peut aussi parfois être une manière de faire réagir.)

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