Pieronnelle

avatar 01/01/2019 @ 11:15:14
Je crois que franchement Frunny et toi Lesie vous ne disposez d'arguments suffisants pour contrer Gregory Mion qui lui sait de quoi il parle. Vos petites polémiques du genre "j'ai trouvé ce livre excellent" ou "de quel droit vous vous permettez de.." sont totalement hors de propos sur le sujet qui est celui de l'attribution abusive d'un prix de poésie à une jeune auteure qui écrit des romans qu'on peut aimer ou pas là n'est pas la question. Gregory Mion nous offre des critiques de haut niveau ce qui est un vrai cadeau pour CL alors s'il vous plait ne le faites pas fuir...Feint lui sait ce dont il s'agit...



Si tu prenais le temps de lire les posts en entier, tu verrais que je critique l'intervention de "Sa Majesté Mion" ET que je me positionne comme un vulgaire cloporte de la littérature.
Je suis conscient que je ne lui arrive pas à la cheville et que si SM Mion quittait CL,le site n'y survivrait pas.



Pas un instant tu penses être un "cloporte de la littérature" ! "Passionné de littérature " ça ne veut rien dire , tu aimes lire comme la plupart des gens sur ce site. Tu peux tout à fait ne pas apprécier les propos de Grégory Mion mais quand tu l'accuses de "nullité intellectuelle" ah ah trop drôle ! A ta place je ne m'avancerai pas sur ce terrain...
Même si personnellement je n'aime pas les termes insultants qui à mon avis ne sont pas nécéssaires pour nous faire comprendre le caractère injustifié de ce prix Appollinaire, tout ce qui est écrit concernant la littérature actuelle est sans doute tout à fait justifié et nous permet de nous interroger sur ce que nous lisons . Et le fait que GM vienne nous en informer sur ce site est en fait une sorte de reconnaissance de la qualité de CL et je crains que les petites polémiques qu'il évite d'ailleurs soigneusement en ne participant pas aux forums le conforte dans un rejet.

Myrco

avatar 01/01/2019 @ 11:45:40
Frunny,
Que Grégory Mion ait la dent dure (trop peut-être parfois) nul ne le contestera. Mais qu'il prenne le contre-pied d'une pseudo critique littéraire trop souvent vautrée dans la flagornerie et la médiocrité, je ne trouve là qu'une bouffée d'oxygène salutaire dont il serait dommage de se priver. Sur la forme, je n'ai jamais trouvé que le registre de l'insulte appuyait le propos quel qu'il soit et c'est valable pour lui...comme pour toi. Quant à le traiter de "nullité intellectuelle", là, soit dit sans méchanceté, tu nous aura fait sourire,-)

Myrco

avatar 01/01/2019 @ 11:46:36
tu nous auras

Frunny
avatar 01/01/2019 @ 12:27:31
Frunny,
Que Grégory Mion ait la dent dure (trop peut-être parfois) nul ne le contestera. Mais qu'il prenne le contre-pied d'une pseudo critique littéraire trop souvent vautrée dans la flagornerie et la médiocrité, je ne trouve là qu'une bouffée d'oxygène salutaire dont il serait dommage de se priver. Sur la forme, je n'ai jamais trouvé que le registre de l'insulte appuyait le propos quel qu'il soit et c'est valable pour lui...comme pour toi. Quant à le traiter de "nullité intellectuelle", là, soit dit sans méchanceté, tu nous aura fait sourire,-)


Oui, tu as raison Myrco, il n'est jamais bon de répondre à l'insulte par l'insulte mais rabaisser une romancière à ce point, ça m'exaspère.
GM a probablement ses raisons, je n'en doute pas mais il pourrait rester mesuré.
Que les lauréats des prix littéraires ne soient pas forcément les "meilleurs" , je veux bien l'accepter mais ça ne justifie pas de rabaisser une auteure à ce point.
De mon côté, je vais faire le voeux de me calmer un peu en 2019....

Gregory mion
avatar 01/01/2019 @ 13:19:27
Il faut accepter le jeu des invectives quand on se livre à des attaques très vives comme je le fais. Au XIXème siècle, la critique littéraire se faisait avec une formidable agressivité redoublée d'une maestria non moins formidable (regardez par exemple les articles géniaux de Barbey d'Aurevilly), et nous pouvons regretter cette époque bénie où la France avait des titres de presse qui établissaient de véritables jugements sur les oeuvres. Autrefois, donc, il eût été impensable de voir une Cécile Coulon indûment comparée à des maîtres de l'écriture et de l'imagination (encore une fois, de grâce, allez lire nos ridicules journalistes nous présenter Cécile Coulon comme un "prodige" ou une héritière de Faulkner" !). La collaboration actuelle de la presse avec le nivellement par le bas de l'édition littéraire est une catastrophe qui relève du crime de civilisation parce que c'est le lectorat même que l'on méprise. Je conçois qu'il existe une majorité de personnes qui n'ont pas le temps de s'adonner à des lectures approfondies et qui ont aussi l'impression que des romans ne sont pas faits pour elles. Mais faut-il se contenter de cette situation et penser que ces personnes-là devraient s'estimer heureuses d'avoir une Cécile Coulon pour leur faire découvrir les joies de la composition romanesque ? Bien sûr que non. Si nous avons un quelconque devoir, c'est de montrer par tous les moyens légitimes à ces gens-là qu'on les prend pour des imbéciles et qu'ils peuvent aller lire les véritables romanciers (par contraste avec les impostures fabriquées par la presse et les crétins complices des métiers de l'édition).

Pour ma part, je trouve insupportable l'insulte qui est faite envers la majorité des lecteurs quand on écrit, dans tel ou tel torche-cul de la presse littéraire, que Cécile Coulon est une digne continuatrice de Jean Giono (un exemple parmi tant d'autres énormités comparatistes en ce qui concerne notre nullité nationale...). D'une part, c'est insulter Jean Giono, et d'autre part c'est tromper délibérément le lecteur. De surcroît ces cancres de la presse littéraire sont les pires analphabètes du monde puisqu'ils adorent faire du name-dropping, à l'instar des mauvais élèves qui utilisent le nom d'un auteur comme pure ornementation, en croyant que le professeur sera dupe. Ainsi les journalistes qui tressent des lauriers à Cécile Coulon n'ont bien évidemment pas lu les maîtres qu'ils osent instrumentaliser en les citant, mais, pire encore, ils usurpent leur position de journalistes littéraires en empêchant de vraies consciences de s'exprimer dans les colonnes qui leur sont réservées. Il y a une raison simple à cela : il est plus facile pour eux de faire de la ligne en faisant de la lèche à Coulon qu'en se concentrant sur des livres sérieux. En d'autres termes, le journalisme littéraire est devenu le repaire des oisifs qui font les malins en pactisant avec tout ce qu'il y a de people dans ce "milieu" vicié des lettres. Franchement, pour ne vous donner qu'un exemple, allez voir le travail abattu par un Baptiste Liger (rédacteur en chef de Lire...) et osez affirmer ensuite qu'il est au service de la littérature ! Non : il se sert de la littérature et naturellement il est copain avec toutes les engeances médiatiques. Pour vous rendre compte de cela, appréciez ce que ce cancre de Liger écrivait sur Stephen King lors de la venue de ce dernier en France en 2013 : https://lexpress.fr/culture/livre/…
Estimez-vous tolérable qu'un journaliste accrédité auprès de Stephen King nous ponde un propos aussi niais et dépourvu d'intérêt ? Ne fallait-il pas plutôt saisir l'occasion de la venue de Stephen King pour proposer une réelle réflexion sur son oeuvre, qui plus est dans des titres de presse nationaux ? Je me permets donc de renvoyer à l'article que j'avais écrit sur le même Stephen King, à la même époque, pour rendre l'hommage qui se devait à cet écrivain populaire sur lequel nos journalistes "professionnels" n'avaient écrit que de la merde en barre : http://juanasensio.com/archive/2013/…

Soyons donc exigeants avec nous-mêmes pour être exigeant envers les lecteurs. Il n'y a rien de plus épouvantable que de voir de prétendues autorités (la presse, les éditeurs, les prix littéraires, etc.) aggraver la position d'ignorance de ceux qui leur font aveuglément confiance. Une vraie autorité ne fait pas de démagogie et n'a pour seule ambition que de sortir le troupeau de l'ignorance (dans l'espoir que le troupeau, éventuellement, dépasse un jour l'autorité). Si les journalistes vous servent du Cécile Coulon, c'est moins pour votre bien que pour préserver leur position factice d'autorité - et vous maintenir dans la "minorité" comme l'aurait dit Kant. Tant que vous croyez qu'ils détiennent la vérité de jugement sur la littérature, vous êtes floués. Et c'est par cette addition de méprises et de mystifications qu'une Cécile Coulon, en 2018, a pu obtenir son Prix Apollinaire. Eh quoi ? On avait dit le plus grand bien de cette écri-naine dans les meilleurs titres de presse, alors pourquoi le contester ? Qu'est-ce que CL devant Le Monde ou devant Le Figaro ? Pascal vous aurait apporté conseil : méfiez-vous des grandeurs d'établissement et n'ayez d'estime que pour les grandeurs naturelles. Nettoyez vos yeux et considérez de nouveau les choses, vous verrez alors que ces abrutis de la presse professionnelle vous prennent pour des billes.

Enfin, derechef, allez lire les deux articles à charge que nous avons consacrés à Cécile Coulon (et prenez le temps de consulter toutes les pièces jointes). Un cerveau normalement constitué ne peut en arriver qu'à cette conclusion : Coulon n'est qu'une présence fortuite dans la littérature française et elle se gave vulgairement en prospérant dans le système immonde du néo-libéralisme. Il n'y a entre elle et un banquier balzacien aucune différence de nature. Et l'époque est tellement vulgaire que l'on en est arrivé à confondre une comptable avec une romancière (et même une poète).

PS : Éric-Emmanuel Schmitt est une baudruche qui a trahi sa formation initiale (la philosophie) pour se faire une place au royaume des nullités.

Eric Eliès
avatar 01/01/2019 @ 14:29:10
J'ai longuement hésité à réagir à ces échanges car, d'une manière générale, je n'aime pas trop le lynchage en place publique et les critiques acérées postées sur Stalker m'ont parfois donné le sentiment que leurs auteurs se faisaient un peu plaisir, avec une telle agressivité que les attaques finissaient par ressembler à un défouloir autorisant tous les raccourcis voire, pour reprendre le mot de Feint, toutes les conneries. Comme quand Juan Asensio enterre Yves Bonnefoy en résumant sa poésie à de la verbosité...
Concernant le cas de Cécile Coulon, l'attribution du prix paraît clairement biaisée par d'autres considérations que simplement la valeur littéraire de l'œuvre. Néanmoins, je reste un peu sur mes gardes car comment savoir que Cécile Coulon n'est pas sincère ? Si elle n'a pas elle-même organisé l'attribution du prix par arrangement avec le jury, elle ne fait peut-être que profiter, presque à son insu, des travers d'un système qui cherche à fabriquer puis à monétiser son image d'écrivain jeune et jolie... En ce cas, Cécile Coulon serait bien moins condamnable que certains critiques littéraires qui arrivent à publier, par on ne sait quels arrangements sordides, des œuvres d'une absolue nullité chez de grands éditeurs (dont la nrf...). Pour cette raison, je n'accorde plus, depuis longtemps, aucune importance à la plupart des prix et le Goncourt fait même sur moi un effet repoussoir... même s'il lui arrive de ne pas se tromper (exemple avec "Le sermon sur la chute de Rome" !)

Gregory mion
avatar 01/01/2019 @ 19:31:35
Éric, sans contestation possible, Cécile Coulon est une fanatique de la place publique et elle réfléchit à toutes les opportunités pour y apparaître et y sur-paraître. Sa démarche n'est nullement sincère, elle est, tout au contraire, artificialisée de bout en bout. Il suffit pour cela d'étudier avec rigueur les différents éléments que nous avons patiemment relevés. Elle n'a sûrement pas tiré les probables ficelles de son Prix Apollinaire, mais il se peut qu'elle les ait parfaitement identifiées en amont. De toute façon elle a aussi compris qu'elle aurait très certainement un gros prix d'automne la prochaine fois qu'elle publiera une daube romanesque (sinon elle n'aurait pas choisi de quitter son éditrice Viviane Hamy). Elle a désormais dans son camp l'ensemble des têtes influentes pour obtenir le Goncourt (des couillons de libraires jusqu'aux éditeurs massifs), sauf si, évidemment, les analphabètes de la presse retrouvaient la faculté de savoir lire. À mon avis, pour elle, cela se fera dans les cinq ou dix années à venir. Et pour un très gros prix en dehors du Goncourt, ce sera le cas dès son prochain livre, et les enfants de la Putain journalistique le justifieront en citant l'obtention du si prestigieux Prix Apollinaire.
Quant aux critiques littéraires qui publient des ouvrages minables, c'est malheureusement incontestable. Le "système" Sollers est de ce point de vue un scandale national. Les suceurs de ce vieillard tyrannique ne manquent pas et ils se déshonorent volontiers pour une maigre publication à perte chez Gallimard.

Donatien
avatar 03/01/2019 @ 09:09:52
Il m'arrive aussi de parcourir le site "Stalker". J'admire le travail de GregoryMion. Ce sont des modèles de critiques.Parfois, grâce à l'efficacité de la langue et de la profondeur d'analyse, je redécouvre certaines oeuvres.
Mais cette efficacité me semble être le résultat de ressentiment et de révolte exprimés par la colère ou le dépit et donc outrés. L'on passe parfois de la louange au massacre!
Cela paraît parfois légitime au vu du succès médiatique de certains "auteurs" et de l'insuccès d'autres, aussi méritants .C'est vrai qu'ils sont très différents de la critique usuelle.
A+

Saint Jean-Baptiste 03/01/2019 @ 16:43:05
Personnellement, j’ai été tellement souvent berné par ces « cancres de la presse littéraire qui sont les pires analphabètes du monde et qui écrivent dans les torche-cul de la presse littéraire », comme le dit si bien Gregory Mion, que ce genre de diatribes me font du bien.

Saint Jean-Baptiste 03/01/2019 @ 16:44:14
Maintenant nous avons CL dont les critiques sont libres de toute complaisance et sur lesquelles on peut se fier – quand ce ne sont pas des fausses critiques des auteurs eux-mêmes ou de leurs éditeurs ou amis.
Mais, heureusement, nous avons notre Ludmilla qui, d’une plume rouge et vengeresse, veille aux grains.
;-))

Gregory mion
avatar 04/01/2019 @ 20:33:32
Nous ne pouvons qu'espérer le licenciement de tous ces cancres de la presse (et d'un certain nombre de personnes des métiers de l'édition qui nullifient sans vergogne la littérature). En réalité, comme le dit très bien un ami, la possibilité de Cécile Coulon, au XXIème siècle, manifeste l'impossibilité totale de voir désormais apparaître un Bloy, un Nietzsche ou une George Sand. Quand on aura compris que la grandeur d'un pays s'évalue en partie avec la littérature qu'il choisit de promouvoir, on cessera peut-être de valoriser des auteurs dévalorisants.

Fanou03
avatar 08/01/2019 @ 15:04:29
Voyons le bon coté des choses: peut-être que ce prix servira de passerelle, à travers son recueil de poésie, pour certains lecteurs de Cécile Coulon, vers la (re)découverte de la poésie en général ?

Autre bon côté: n'ayant jamais lu Cécile Coulon et voulant le faire depuis longtemps, ce fil m'a décidé à emprunter l'autre jour un de ses bouquins à la médiathèque ;°)

Saint Jean-Baptiste 08/01/2019 @ 16:20:38
...peut-être que ce prix servira de passerelle, à travers son recueil de poésie, pour certains lecteurs de Cécile Coulon, vers la (re)découverte de la poésie en général ?

Il n’est pas certain que cette « poésie » de Cécile Coulon, une des perles, d’après l’éditeur, du recueil Les Ronces , servira de passerelle vers la découverte de la poésie en générale, mais, sait-on jamais…
;-))

ils disent qu’il faudrait VENDRE
comme le reste
VENDRE
les bandes dessinées, la ferme, le lait, le terrain
le parc autour du petit manoir où nous avons enterré
le chien
VENDRE
mon corps, ma voix, la couleur de mes cheveux
tant qu’il est encore temps.

(Cécile Coulon, Prix Apollinaire de poésie 2018, extrait de « Les Ronces »).

Pieronnelle

avatar 08/01/2019 @ 16:32:09
...peut-être que ce prix servira de passerelle, à travers son recueil de poésie, pour certains lecteurs de Cécile Coulon, vers la (re)découverte de la poésie en général ?


Il n’est pas certain que cette « poésie » de Cécile Coulon, une des perles, d’après l’éditeur, du recueil Les Ronces , servira de passerelle vers la découverte de la poésie en générale, mais, sait-on jamais…
;-))

ils disent qu’il faudrait VENDRE
comme le reste
VENDRE
les bandes dessinées, la ferme, le lait, le terrain
le parc autour du petit manoir où nous avons enterré
le chien
VENDRE
mon corps, ma voix, la couleur de mes cheveux
tant qu’il est encore temps.

(Cécile Coulon, Prix Apollinaire de poésie 2018, extrait de « Les Ronces »).


: -))

Gregory mion
avatar 09/01/2019 @ 17:29:49
Il faudrait être bien naïf pour imaginer une seconde que ce Prix Apollinaire 2018 puisse transporter un lecteur vers la poésie en tant que telle. Tout à l'inverse, la récompense attribuée à Cécile Coulon procède d'une objectivation de la poésie dans le "système des objets" jadis conceptualisé par Jean Baudrillard. Cela signifie que la poésie est devenue un objet consommable parmi tant d'autres. La poésie a comme été mise au diapason des procédés planétaires de la commercialisation. Notez d'ailleurs comment Cécile Coulon s'exprime en termes de quantité de lecteurs, de ventes, de diffusion, de compatibilité entre la poésie et les réseaux sociaux... En jouant la fille désinhibée à propos de la question de l'argent des auteurs, elle est moins la porte-parole du bas-côté de l'édition que la représentante des auteurs strictement intéressés par la "carrière", en l'occurrence les auteurs qui pensent qu'écrire ne peut avoir de la valeur qui si l'on est en mesure d'en vivre.
Donc il est impératif que Cécile Coulon VENDE et elle VENDRA comme elle a déjà tant VENDU. Désormais téléguidée par un agent et bientôt par un nouvel éditeur qui parachèvera son statut de VENDEUSE, Coulon va entrer dans la matrice des VENTES INTERNATIONALES. Il y a là quelque chose de terriblement axiomatique : à partir du moment où l'on est entré dans les réseaux d'imposture, même une merde point encore tout à fait écrite (son prochain roman) bénéficie de la certitude d'être un succès.

Suivez-moi bien et répétez ceci après moi : le prochain roman de Cécile Coulon sera certainement publié en septembre 2019 et il obtiendra un ou plusieurs prix d'automne. Ensuite la presse analphabète se chargera du reste (répétez aussi) : Coulon est un génie, Coulon est sublime, Coulon est une poète, Coulon est Faulkner, Coulon est Giono, Coulon est la France... Coulon est une publicité (ah non, pas ça).

Gregory mion
avatar 01/02/2019 @ 18:50:59
Comme on parle d'un transfert dans le monde du sport, avec l'argent relatif à ce type de mouvement, on parle aussi de "transfert" dans le milieu littéraire, et c'est ce que fait Livres Hebdo en nous apprenant que Cécile Coulon, future "attaquante" ou "MVP" de la rentrée littéraire de septembre 2019, se voit donc transférée aux Éditions de L'Iconoclaste : https://livreshebdo.fr/article/…

La décision était cependant prévisible. Vous le noterez à ce détail qui ne trompe pas : sur la page Amazon de la très retentissante bouse d'Adeline Dieudonné, La Vraie Vie, publiée chez L'Iconoclaste le 29 août 2018, on trouve une réclame de Cécile Coulon. Comme dans toute réclame, il n'y a aucune gratuité dans le geste (car le don, dans les lettres françaises, appelle forcément un contre-don).

Donc le programme se clarifie pour Cécile Coulon : renvoi d'ascenseur d'Adeline Dieudonné dès la parution de la prochaine daube coulonnesque le 21 août 2019 (dont on vous dit déjà que son écriture est "fiévreuse", ce qui ne veut strictement rien dire), tentative de capitalisation de L'Iconoclaste qui devrait profiter de l'effet Dieudonné à un an d'intervalle, multiples invitations de Coulon dans la presse écrite, radiophonique et télévisée (dont une, nécessairement, chez le caniche François Busnel, plus grand cultivateur de navets en France), livre présent sur de nombreuses listes de prix d'automne, ventes exponentielles (Coulon doit secrètement rêver de faire mieux que Dieudonné), etc. En d'autres termes, on voudrait tacitement nous faire croire, alors même que la rentrée de janvier 2019 n'est pas achevée, que Cécile Coulon a déjà battu ses adversaires pour septembre 2019. Décidément la vulgarité n'a plus aucune limite et le système de népotisme qui règne dans les lettres françaises a définitivement tué toute espèce de grandeur.

Pour terminer, et pour bien saisir l'ampleur du désastre, je précise que Marien Defalvard, l'un des derniers génies des lettres françaises, se voit désormais condamné à auto-publier sur Amazon : https://amazon.fr/Tabula-Rasa-ou-Thiers-Roanne-Po%…

Rappelez-vous donc que Marien Defalvard existe dans le même siècle que Cécile Coulon, mais que c'est à cette dernière que l'on aura jugé utile d'attribuer un Prix Apollinaire pour le recueil poétique le plus nul de France. De nos jours, les réseaux font tout, même l'impossible, même ce que Dieu n'aurait jamais osé réaliser dans le pire des mondes possibles.

Saint Jean-Baptiste 02/02/2019 @ 12:27:02
Ton aperçu des mœurs du monde des éditions, Grégory, nous intéresse évidemment beaucoup ; nous qui sommes des passionnés de littérature – et pourtant pas des « élitistes » (le vilain mot !) - nous partageons ton indignation. D’ailleurs, et ça te consolera peut-être, Marien Defalvard n’a pas échappé à la vigilance de nos critiqueurs. Tu pourrais ajouter une critique, elle serait la bienvenue.
Personnellement, je suis intrigué par cet auteur, je l’ajoute à ma pile de livres à lire qui, entre parenthèses, va bientôt soulever mon plafond.

Saule

avatar 02/02/2019 @ 15:33:45
Oui c'est intéressant. Ceci dit j'ai lu le livre d'Adeline Dieudonné et j'ai bien aimé, elle a une belle plume. Ce n'est pas de la grande littérature mais ça n'en a pas la prétention non plus, c'est un divertissement. I C'est un peu comme quand je regarde "Stranger things" sur Netflix : je passe un bon moment mais ça ne me viendrait pas à l'esprit de comparer ça à un film de Tarkovsky ! Mais bon, le soir après le boulot je peux lire un livre facile pour me détendre alors que j'ai du mal à me plonger dans un livre plus exigeant...

Gregory mion
avatar 03/02/2019 @ 10:38:23
Le problème, c'est que lorsque je parle sévèrement de ces romans (ceux de Coulon, celui de Dieudonné et de tant d'autres), ce n'est pas tant leur faible qualité naturelle qui me dérange que les lauriers qu'on leur tresse, usant pour ce faire de dispositifs et de discours qui produisent des confusions majeures entre ce qu'est la littérature et ce qu'est une marchandise. En outre, je ne sache pas que Dieudonné ait été comparée à des pointures, ce qui la différencie au moins positivement de Coulon. En revanche, il est regrettable que Dieudonné se soit fondue dans le décor de la vulgarité médiatique, allant jusqu'à faire de la FNAC une caution de reconnaissance et de qualité (dans je ne sais plus quel extrait en ligne tiré d'une émission avilissante, comme tout ce qui se déroule à la télévision du reste). Je ne dis pas qu'il faille radicalement faire disparaître ce genre de productions marchandes, mais il est impératif, par souci de véracité, de ne pas les transformer en choses qu'elles ne sont pas. Que Dieudonné et Coulon soient des productrices de textes pour faire tourner la boutique et amuser la galerie, c'est un fait, mais elles ne sont pas et ne seront jamais des présences dans l'éternel. Elles ne font que passer, avec un certain tropisme bruyant et vulgaire, et l'on ferait mieux d'évoquer, dans les institutions du savoir comme les établissements scolaires, des ouvrages inscrits naturellement dans l'éternel. C'est une méprise pédagogique de vouloir étudier Coulon ou Dieudonné en classe. En théorie, l'école sert à découvrir ce que l'on ne peut découvrir chez soi ou dans le tout-venant du monde, donc je me permets d'être intransigeant avec l'Éducation Nationale qui se détruit dans l'esprit de commerce (et bien des collègues enragent de cela).
Quant aux paroles de Saint Jean-Baptiste, elles sont les bienvenues. De grâce, lisez et relisez Marien Defalvard - vous en sortirez tous exhaussés !

Enfin, je termine avec un lien vers ce qu'il en est du changement de maison d'édition de Coulon, c'est-à-dire un lien vers ce qu'il en est du désastre réel de la France : http://juanasensio.com/archive/2019/…

Frunny
avatar 03/02/2019 @ 13:54:34
Que Dieudonné et Coulon soient des productrices de textes pour faire tourner la boutique et amuser la galerie, c'est un fait, mais elles ne sont pas et ne seront jamais des présences dans l'éternel. Elles ne font que passer, avec un certain tropisme bruyant et vulgaire, et l'on ferait mieux d'évoquer, dans les institutions du savoir comme les établissements scolaires, des ouvrages inscrits naturellement dans l'éternel. C'est une méprise pédagogique de vouloir étudier Coulon ou Dieudonné en classe. En théorie, l'école sert à découvrir ce que l'on ne peut découvrir chez soi ou dans le tout-venant du monde, donc je me permets d'être intransigeant avec l'Éducation Nationale qui se détruit dans l'esprit de commerce (et bien des collègues enragent de cela).



J'attends avec impatience un raisonnement identique pour le lectorat .
Le "gratin" qui lit les BONS romans et la "populace inculte" qui lit Dieudonné, Coulon... et tant d'autres.

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