Ferdinaud Céline de Pierre Siniac

Ferdinaud Céline de Pierre Siniac

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Sibylline, le 24 août 2005 (Normandie, Inscrite le 31 mai 2004, 73 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (22 905ème position).
Visites : 7 249  (depuis Novembre 2007)

Un drôle de titre pour un drôle de livre

Le titre, vous l’avez peut-être mal lu, ce n’est pas Ferdinand Céline, mais Ferdinaud Céline. Si vous aviez mal lu, vous êtes très bien parti, car comment mieux entamer que par une erreur littéraire ce livre qui ne parle que de cela ?
Ce roman est un des derniers de la bonne quarantaine (un peu plus, je crois) de romans et recueils publiés par Siniac. C’est un livre qui est à la fois un excellent roman policier et un ouvrage intéressant sur la création littéraire.
En ce qui concerne la face littérature, tout y est évoqué : le point de vue de l’écrivain, les affres et le besoin de la création, le «don» d’écriture (avec cette possibilité qu’il soit détenu par quelqu’un péchant fortement par ailleurs sur le plan humain –le titre a de multiples raisons d’être-), l’édition (ses grandeurs et ses vicissitudes), la critique littéraire (son rôle et ses facilités)… Tout y est évoqué par un Siniac dont c’est le monde depuis des décennies et qui sait donc de quoi il parle. C’est d’ailleurs également un roman à clé et on peut beaucoup s’amuser à deviner les hommes politiques, écrivains, critiques, journaux et maisons d’édition cachés sous les prête-noms plus ou moins transparents.
Cependant, nous avons ici affaire à un polar.
En ce qui concerne la face « énigme meurtrière », elle est très bien montée et je pense que malgré beaucoup de réflexion, nombreux sont ceux qui, comme moi, ne comprendront le fin mot de l’histoire que lorsqu’il leur sera révélé. Les crimes sont assez terribles, surtout le premier (qui survient d’ailleurs assez tard dans le récit) et, j’ai eu beau tourner plus ou moins autour de la solution, je dois avouer que je n’avais pas tout compris.
Pour ceux que le style intéresse aussi, ce roman mérite encore d’être lu. L’écriture est toujours de qualité. Siniac s’est en effet amusé à jongler avec une grande variété d’outils, sans jamais désarçonner le lecteur, mais en lui permettant, comme par différentes caméras, différents angles de vue : changements de narrateurs, mais aussi de temps et de mode de narration. Vous verrez, c’est assez curieux de voir, vers la fin, un des personnages prendre soudain la parole pour un court passage à sa façon.
Un long roman noir et beau à l’intrigue prenante, où l’on ne craint pas de causer avec passion, meurtres et littérature.
Extrait :
«Et Flaubert alors? J’insiste.
Elle s’est collé une Malboro aux lèvres.
-Merde, Flaubert. Paul Léautaud a comparé les bouquins de Flaubuche à des travaux d’ébénisterie. C’est net, impeccable, ça brille partout…Résultat : l’ennui.
- Léautaud est un con.
- Le spontané ! Le premier jet! Même si c’est un peu baveux… un peu gros- gros et maladroit… tant pis… C’est comme l’andouillette. Herriot l’a dit. Pour qu’elle soit bonne, il faut un peu de merde.
- Herriot est le roi des cons.»

5 étoiles- polar

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Déficience rythmique

7 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 25 octobre 2005

Beaucoup de scènes répétitives dans ce livre, l’intrigue en a mis du temps pour démarrer ! Pour être tout à fait honnête, j’ai même l’impression que le sujet n’a jamais vraiment décollé. Jean-Rémi Dochin, raté errant, S.D.F. sympathique, se réfugie dans l’écriture d’un manuscrit qui finit par être découvert par une charmante petite vieille qui n’a rien perdu de son peps : Céline Ferdinaud. A de nombreuses reprises, elle essaie de convaincre Dochin de ses talents d’écrivain et se heurte à son auto-jugement dubitatif. Les pages et les pages se tournent, et toujours Dochin hésite, et toujours Céline encourage. C’est d’un lassant ! Même lorsque Siniac progresse dans le récit et qu’il se passe enfin quelque chose, je n’ai pu m’enlever de l’esprit cette impression de gaspillage de mots, de pléthore. A la fin, le rythme s’accélère tout à coup, et hop !, en cinquante pages (le bouquin en compte plus de cinq cents…) tout est dévoilé.

Sibylline parle d’un polar et cet aspect est bien présent mais je ne l’ai pas trouvé dominant. La solution de l’énigme m’a paru reposer sur une succession de hasards peu vraisemblables et dès lors bien abracadabrante.

Bien sûr il y a du positif aussi : l’humour, principalement. On sourit souvent. L’écriture particulière, directe. La critique du monde littéraire avec ses émissions (« Bouillon de lecture ») et ses lynchages : « Parce que les romans avec beaucoup de pages, moi j’adore ça. Mort à crédit… Pour qui sonne le glas… Les frères Karamazov… C’est pas tout à fait les Kleenex de Mme Sagan ». Des qualités, certes, mais sclérosées par un manque de rythme. Dommage …

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