Le diable et Daniel Silverman de Theodore Roszak

Le diable et Daniel Silverman de Theodore Roszak
( The devil and Daniel Silverman)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Channe01, le 20 août 2005 (Inscrite le 21 juin 2005, 70 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 576ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 4 467  (depuis Novembre 2007)

LIVRE INCLASSABLE COMME ON LES AIME !

POLAR SI ON VEUT.
Jubilatoire ! C’est le mot le plus juste pour décrire ce moment de lecture. Ce livre est inclassable. C’est pourquoi il est dans cette nouvelle collection du cherche midi, « Neo »
Dès le début de l’histoire, on sent le quiproquo.
Daniel Silverman, écrivain en mal de succès depuis une vingtaine d’année, juif mais cela ne le définit pas, en fait il n’y pense pas, homosexuel fidèle, athée, se trouve convié à donner une conférence dans un collège de fondamentalistes chrétiens « les frères de l’Eglise évangélique réformée libre dans le Christ ».
Il y est invité en tant « qu’humaniste juif ». Déjà, il ne comprend pas. Il ne peut pas vraiment refuser cette invitation étant donné la somme d’argent proposée et l’état de ses finances. Mais il sent bien que cela ne va pas être simple.
Il n’a rien à voir avec ces gens-là pour qui il représente le diable incarné. Au moins, ils ne savent pas qu’il est homosexuel et il entend bien rester discret sur sa situation.
Les fondamentalistes les plus libérés lui font la leçon sur les sujets à éviter, Darwin évidemment, et surtout, l’horreur concentrationnaire.
Mais peu à peu, la colère venant, il perd le contrôle. Et le voici coincé au fin fond du Minnesota, en plein blizzard, le jour du nouvel an. Qu’est il venu faire dans cette galère ? Il a l’impression qu’on en veut à sa vie.
Que dire de plus sans déflorer le bouquin. Le style ! Jubilatoire, c’est le mot pour le définir.
Et il y a du suspense. On va de surprise en surprise. Si bien qu’on se retrouve dans son lit, à deux heures du matin, avec le fou rire. Et l’envie de réveiller son compagnon pour partager ce grand moment de lecture.
La réflexion est présente. Le livre est drôle mais il y a aussi des instants d’émotion. L’enfance de l’auteur, sa course au succès, sa quête de l’amour. Enfin, lisez-le, en tant que livre inclassable, on ne peut pas en dire plus que : « jouissez de cet instant de lecture, c’est du bonheur et c’est intelligent. »

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

  • Le diable et Daniel Silverman [Texte imprimé] Theodore Roszak trad. de l'anglais (États-Unis) par Édith Ochs
    de Roszak, Theodore Ochs, Édith (Traducteur)
    le Cherche midi / NÉO (Paris. 2004)
    ISBN : 9782749103334 ; 18,25 € ; 05/05/2005 ; 420 p. ; Broché
»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Contre l'ultra-conservatisme et l'exclusion

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 17 juillet 2012

Ce roman à fort suspense, prenant corps dans le cadre clos d'une université religieuse radicale, ressemble quelque peu à une profession de foi. En effet, il est fait appel à la tolérance, des croyances, des origines et des modes de vie.
Le personnage principal, Juif athée homosexuel, est la victime expiatoire toute trouvée pour cette communauté intégriste ; et la conférence à laquelle il est invité tourne vite à la mise au pilori. Tous les clichés et poncifs discriminants y passent, non sans humour.

Evidemment, le roman devient de plus en plus désagréable, au fur et à mesure du crescendo de violence dirigé contre le protagoniste ; et le pire peut être craint.
Mais la condamnation est sans appel contre cette micro-société d'exclusion, qui se disqualifie elle-même.

C'est intéressant ; après, il est sûr qu'il faut tenir le choc jusqu'au bout.

Un livre qui tient en haleine

8 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 20 décembre 2007

J’ai ressenti le même niveau de frustration que dans mes lectures d’Un bébé pour Rosemary et Les femmes de Stepford d’Ira Levin.

L’environnement, clôt, joue un rôle majeur dans ce roman en ajoutant à l’ambiance une dose d’angoisse supplémentaire au récit déjà haut en couleur.

Même si le roman traite de questions sociales importantes (les religions, l'homosexualité, l’égalité des femmes, l’holocauste juif), il ne manque pas d’humour. Mais je ne suis pas sûre que le livre plairait à ceux qui sont très croyants, qu’ils le trouveraient drôle.

On se demande s’il n’y pas de la caricature tellement les personnages sont fous. Les fanatiques dans le livre m’ont hérissé les poils de mes bras, mais ce qui fait peur c’est quand tu sais, tout en lisant, que ce genre de personne existe dans la vraie vie. Ils sont une minorité, mais ils existent. Faites une recherche sur YouTube, « Trading Spouses God Warrior » ou « Shirley Phelps » et pensez aux négationnistes qui nient le génocide juif. Sinistre.

Je recommande le livre. C’est un très bon suspense.

Quel diable de bouquin!

9 étoiles

Critique de Feu follet (Chaude Joute, Inscrit le 22 novembre 2007, 55 ans) - 30 novembre 2007

Daniel Silverman est un écrivain d’origine juive dont les ventes s’essoufflent. Il est invité contre une confortable rémunération dans une "faculté de la foi", perdue dans le Minnesota.

J’ai trouvé plusieurs intérêts dans ce livre :

D’abord il y a la dualité entre deux modes de vie opposés : l’athée convaincu face au fanatique religieux, le consommateur dépendant (de biens de consommation mais également de sexe) face à l’ascète.

Ensuite il y a l’ambiance, le décor : X est retenu contre sa volonté, et se sent de plus en plus menacé. Il est convaincu que certains membres de la secte (car il s’agit bien d’une secte) fomentent son assassinat.

Enfin et surtout, il y a l’humour : les tourments du personnage principal sont dépeints sur le ton de la dérision. Le mode de vie des pensionnaires de la secte, qui par exemple s’expriment systématiquement en citant un psaume de la bible, fait sourire.

Ce n’est pas le genre de livre que l’on oublie sitôt lu ! les personnages sont crédibles et drôles, et la lecture amène à se poser des questions sur la foi.

Etant donné le thème abordé, ce livre peut déplaire : je l’ai conseillé à ma belle-mère, qui a détesté (je vais d’ailleurs attendre un peu avant de lui prêter d’autres bouquins, sa confiance en mes goûts littéraire voire en ma salubrité mentale en a peut-être pris un coup !)

En tout cas ce livre ne laissera pas indifférent.
Peut-on apprécier ce livre si l'on n'est pas sois même athée? Pas sûr!

Forums: Le diable et Daniel Silverman

  Sujets Messages Utilisateur Dernier message
  Vidéos de croyants extrémistes 1 Nance 20 décembre 2007 @ 05:51

Autres discussion autour de Le diable et Daniel Silverman »