L'île des esclaves de Pierre de Marivaux

L'île des esclaves de Pierre de Marivaux

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre

Critiqué par Doudou, le 26 avril 2001 (Rennes, Inscrite le 18 mars 2001, 41 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 563ème position).
Visites : 17 971  (depuis Novembre 2007)

De l'inversion des rôles

Dans cette pièces en un acte publié en 1725, Marivaux fait une critique cinglante de la société.
Iphicrate et son esclave Arlequin, ainsi qu'Euphrosine et Cléanthis, son esclave, échouent sur une île où se sont réfugiés les esclaves révoltés d'Athènes. Cela sent le roussi pour nos deux maîtres qui vont devoir échanger leurs rôles avec leurs esclaves afin de se rendre compte de tous leurs défauts.
Le texte est vivant, incongru pour l'époque et donne à chacun une leçon de savoir-vivre.
Un texte écrit avant la révolution française, mais que certaines personnes, encore aujourd'hui, devraient lire.

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Les éditions

  • L'île des esclaves [Texte imprimé], comédie Marivaux notes explicatives, questionnaires, bilans, documents et parcours thématique établis par Stéphane Guinoiseau,...
    de Marivaux, Pierre de Guinoiseau, Stéphane (Editeur scientifique)
    Hachette / Classiques Hachette (Paris)
    ISBN : 9782010213465 ; 2,95 € ; 16/03/1994 ; 127 p. ; Relié
  • L'île des esclaves [Texte imprimé], comédie en un acte Marivaux préf., notes et comment. par Jean Goulemot
    de Marivaux, Pierre de Goulemot, Jean (Editeur scientifique)
    le Livre de poche / Le Livre de poche.
    ISBN : 9782253180012 ; 2,30 € ; 01/08/1999 ; 90 p. ; Poche
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Les livres liés

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Une leçon de morale très divertissante

8 étoiles

Critique de Encyclopédie sur pattes (, Inscrite le 22 juin 2012, 27 ans) - 3 août 2013

Ecrite dans le contexte de la période des Lumières cette pièce réjouissante dénonce l'inégalité entre esclaves et maîtres et les violences que ces derniers infligent à leurs subalternes. Marivaux choisit de donner une leçon à ses lecteurs de manière plaisante ("castigat ridendo mores";)
et on ne s'ennuie pas une seconde. On pourrait cependant reprocher à cette œuvre sympathique, une conclusion quelque peu irréaliste: tout le monde se réconcilie et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ! En un temps très (trop !) réduits, les clivages, pourtant importants, ont disparu pour laisser place à l'harmonie la plus parfaite... Si cette conclusion n'est pas très crédible, l'histoire n'en reste pas moins intéressante, drôle et, de plus, vraiment facile à lire.

L'utopie d'un monde à l'envers follement drôle

10 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 65 ans) - 5 décembre 2009

Echoués à la suite d'un naufrage sur une île gouvernée par des esclaves en fuite, un aristocrate et une femme légère se retrouvent prisonniers de ceux-ci alors que leurs esclaves désormais affranchis deviennent leurs maîtres et leur font subir diverses épreuves pour leur faire ressentir les maux qu'ils ont éprouvés. "Nous vous humilions, afin que, nous trouvant superbes, vous vous reprochiez de l'avoir été."
C'est en 1725 que Marivaux présenta ce monde social inversé sur la scène du Théâtre Italien. En avance sur son temps, il annonçait déjà l'âge des Lumières, les philosophes et la Révolution qui allait balayer l'ordre aristocratique ancien. Déjà il mettait en doute la légitimité du pouvoir inégalitaire. Mais sous cette inversion en premier lieu philosophique et politique, cette pièce en apparence sérieuse avec ses airs d'utopie fantasque est surtout une comédie follement drôle. Le spectateur (et le lecteur) s'y amuse aux dépens des maîtres ridiculisés par leurs valets mais également des valets commettant à leur tour bien des maladresses en tenant le rôle des maîtres. Un grand classique.

Pas assez approfondie?

6 étoiles

Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 27 avril 2009

Je suis un peu partagé au sujet de cette pièce de Marivaux que j'avais déjà eu l'occasion (ou plutôt "l'obligation" à l'époque) de lire au collège.
J'ai apprécié la fantaisie des 8 premières scènes à travers notamment les répliques d'Arlequin où comme il est dit dans la préface de Henri Coulet: "Le bouffon [...] atteint ici au sublime". J'ai aussi été ému des dernières scènes tout en reconsidérant l'intention des personnages à la lecture du dossier qui suit la pièce (éditions Folio classique). Certes les repentirs d'Iphicrate et Euphrosine sont touchants mais l'on comprend quand même que les intentions de ces personnages ne sont pas sincères.
Et puis la brièveté de la pièce, la simplicité avec laquelle le sujet (rapport entre maîtres et esclaves) est traité donnent un goût d'inachevé... comme si l'auteur s'était contenté du minimum (si j'ose dire) sans pousser plus loin son idée. Pourquoi ne pas avoir approfondi sur le fonctionnement de cette île? Pourquoi ne pas avoir fait intervenir Trivelin dans la dernière scène dans un rôle de dénonciateur de la comédie jouée par les maîtres?
La pièce est jugée contestataire mais j'ai l'impression que c'est à la fois trop dire et trop peu dire. L'avantage c'est qu'elle se lit vite et que l'on ne s'ennuie pas!

Belle leçon d'humilité

7 étoiles

Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 31 mars 2005

Des maîtres et leurs valets échouent sur une île habitée par d'anciens esclaves. Les valets, Arlequin et Cléanthis profitent dans un premier temps du nouveau statut dont ils jouissent: le pouvoir. Mais l"île des esclaves" est une belle leçon sur la valeur toute relative des choses et nous donne une superbe leçon d'humilité. Cette pièce qui se lit très vite (45mn au pire) reste très moderne et mérite qu'on s'y intéresse.

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