L'esclave de Micheline Bail

L'esclave de Micheline Bail

Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques

Critiqué par Libris québécis, le 5 février 2005 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 7 étoiles
Visites : 3 737  (depuis Novembre 2007)

L'Esclavage au Québec

Le marché des esclaves connut beaucoup de succès auprès des colonisateurs, qui y eurent recours pour attacher à leur service des humains qu’ils traitèrent comme du bétail. François Poulin de Francheville, un négociant de la Nouvelle-France, acheta une Africaine de 18 ans qui débarqua à Montréal en 1727. Il s’agit de Kawindalé, un personnage de l’Histoire du Québec que l’on baptisa du nom de Marie-Joseph Angélique.

Au service d’un bourgeois, elle découvrit des colons français qui tentaient de s’affranchir de la métropole (Paris), peu intéressée d’ailleurs par sa froide colonie, en plus d’affronter la concurrence anglaise eu égard à la traite des fourrures. Elle découvrit aussi un peuple dont le sort ressemblait au sien. Elle nota que les Amérindiens acculturés étaient repoussés de leur territoire au profit d’exploiteurs éhontés qui pensaient s’enrichir rapidement en venant en Nouvelle-France. Elle s’intégra à ce contexte avec la meilleure volonté du monde. Elle connut même l’amour avec un colon, mais, malheureusement, elle fut accusée de l’incendie qui ravagea la moitié de la ville de Montréal en 1738. L’auteur s’est inspirée du procès de cette esclave pour écrire ce roman destiné au grand public.

Micheline Bail reconstitue de manière très vivante les us et coutumes de l’époque. Elle sait rendre crédible la vie montréalaise et rurale avec moult renseignements sur les activités de la population comme la préparation des repas, la confection des vêtements, la fabrication des meubles et la construction des maisons. Bref, elle passe en revue le quotidien des colons et aussi des Amérindiens. L’auteur revisite aussi les enjeux sociaux de l’époque. Elle examine la conjoncture politique et économique, les échanges commerciaux entre les différentes parties, en l’occurrence les Anglais, les Amérindiens et les Français. Elle signale au passage l’activité des magouilleurs composés souvent des dirigeants de la colonie, qui tentaient de détourner le trafic de la fourrure en leur faveur. La fraude et la contrebande ne datent pas d’aujourd’hui.

Le roman donne un bon aperçu de la vie du 18e siècle. L’auteur retrace le parcours tragique de son héroïne au sein d’une communauté moins noble que le laissent entendre les manuels scolaires. Par contre, Micheline Bail est une romancière qui traduit assez mal les sentiments humains. À ce chapitre, elle sert du réchauffé littéraire. Malgré l’écriture maîtrisée, son roman ne transcende pas, surtout à cause du ton que l’auteur n’a pas su lui conférer. Il reste que c’est une œuvre intéressante, du seul fait qu’il révèle aux Québécois une réalité tenue bien secrète jusqu’à tout récemment.

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