Crénom, Baudelaire !, tome 3 : Le serpent qui danse de Jean Teulé, Tino Gelli (Dessin), Dominique Gelli (Scénario et dessin)

Crénom, Baudelaire !, tome 3 : Le serpent qui danse de Jean Teulé, Tino Gelli (Dessin), Dominique Gelli (Scénario et dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers

Critiqué par Blue Boy, le 21 décembre 2025 (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 48 

Dernier tour d’horloge

Dépité par la décision de justice obligeant son éditeur à retirer les poèmes controversés, Charles Baudelaire vient soulager son spleen dans les cafés de Montparnasse. Ses amis tentent de le réconforter tandis que fusent les quolibets des bourgeois l’apercevant sur la terrasse de L’Ami Marcel. Et même si sa notoriété grandit, il faudra bien régler les amendes… Par chance, Madame Aupick, sa mère, sera de passage à Paris prochainement…

Avec le dernier volet de cette trilogie, le lecteur va suivre Baudelaire dans la dernière partie de sa vie, une vie minée par les problèmes d’argent, son addiction aux substances illicites, et ce mal rampant qu’est la syphilis. Il faut dire qu’il a perdu de sa superbe, le Charles ! Le poids des ans n’arrange rien et commence à se faire sentir sur sa dégaine de dandy à présent quadragénaire : yeux rougis et regard fiévreux, visage marqué et démarche voutée, son arrogance des premières années semble s’être envolée avec sa jeunesse.

Sa nouvelle célébrité, entravée par ses démêlés avec la justice, ne suffit pas à compenser le train de vie du poète hédoniste et flambeur, désormais pourchassé par les huissiers. « Coco mal perché », son éditeur, devra bientôt mettre la clé sous la porte et fuir vers Bruxelles, là où Baudelaire, dont la réputation commence à traverser les frontières, est venu donner des lectures qui se solderont par un bide fracassant.

Quant à Jeanne Duval, sa muse de toujours, la grande vérole aura eu raison d’elle : là voilà désormais hémiplégique. Baudelaire loue une chambre à Neuilly et devient son « tuteur ». Mais c’est sans compter sur le frère de Jeanne, qui vient taper l’incruste et est devenu le proxénète de celle-ci !

Dans la parfaite lignée des deux premiers tomes, « Le Serpent qui danse » conclut de fort belle manière cette fresque épique consacrée à l’homme qui aura révolutionné la poésie dans la France du XIXe siècle. Fidèle à la narration très fluide de Jean Teulé, Dominique Gelli vient la sublimer avec un dessin très pictural qui évoque les peintures de ce siècle, mais avec la touche de modernité induite par la bande dessinée. Un pur régal pour les yeux. On sent bien que Baudelaire a été pour lui une source d’inspiration. Son style conjugue l’admiration qu’il porte au poète au pittoresque caractérisant le roman de Teulé. Tino Gelli continue de son côté à insérer ses respirations graphiques en illustrant quelques poésies extraites des « Fleurs du mal ». Le tout contribue à faire de ce double hommage (à Jean Teulé autant qu’à Charles Baudelaire, un immense poète si l’on fait abstraction des aspects les plus détestables du personnage) une œuvre qui fera date.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

  Crénom, Baudelaire !

Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Forums: Crénom, Baudelaire !, tome 3 : Le serpent qui danse

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Crénom, Baudelaire !, tome 3 : Le serpent qui danse".