Brest, de brume et de feu de Philippe Le Guillou

Brest, de brume et de feu de Philippe Le Guillou

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Hervé28, le 11 avril 2024 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 54 ans)
La note : 10 étoiles
Visites : 265 

Souvenirs, souvenirs...que me veux-tu?

J'ai dévoré ce livre en une journée. Passionnant de bout en bout!
Je ne connaissais pas l'auteur, professeur de français, pourtant au fil de la lecture, il se peut que je l'ai croisé , sans doute au lycée de l'Harteloire de Brest , lycée où mes parents habitaient pendant 20 ans. J'ai découvert ce livre à la librairie Dialogue de Brest (d'ailleurs très souvent citée dans cet ouvrage), pendant une de mes visites à Brest, il y a 3 mois, où une pile de ce titre trônait. Pourtant, je ne l'avais pas acheté, persuadé de le retrouver rapidement de retour chez moi, à Chartres. Et je suis tombé par hasard dessus la semaine dernière, et je me suis immédiatement plongé dans ce récit en rentrant chez moi sans le lâcher.
A travers son histoire familiale, Philippe Le Guillou nous livre sa vision de Brest, ville détruite pendant la dernière guerre et souvent réduite au poème de Prévert ("Barbara"). Mais pour écrire un tel livre, il faut à la fois aimer Brest, celui de Genet et de de Roger Vercel avec "Remorques", magnifiquement adapté au cinéma par Grémillon., et détester Brest reconstruite avec ces plans rectilignes, et sa rue de Siam constamment exposée au vent. Mais pour Philippe Le Guillou, Brest c'est finalement la ville de ses amours tourmentées et de ses amitiés douloureuses.
Dans une langue remarquable, le récit de Philippe le Guillou m'a ébloui et m'a rappelé de nombreux souvenirs notamment à travers le parcours de son grand père Gabriel, qui comme le mien, issu du monde paysan, s'est tourné vers la Royale, et a eu une carrière similaire (l'école des mousses, sans doute une expérience sur "l'Etoile " et "la Belle Poule", Dakkar, etc )
J'ai retrouvé mes souvenirs autour de l'Eglise Saint Louis, et de la rue de Lyon ou encore de la rue Traverse et de la librairie Dialogue, que je ne manque pas de fréquenter à chaque passage à Brest, "Brest même", comme nous le disons là-bas.
Le lecteur peut être déstabilisé par une certaine rupture dans le récit où l'auteur vient brutalement nous relater son histoire personnelle après nous avoir présenté Brest et sa reconstruction menée par l'ingénieur Mathon, dont le nom est omniprésent à Brest, tout comme le fameux abri Sadi-Carnot, très présent dans ce roman et dont je revois encore la porte fermée, derrière laquelle plus de 400 personnes sont mortes en 1944 .
Finalement, il faut certes aimer Brest pour apprécier ce roman, il faut être de Brest même pour aimer ce récit mais aussi aimer Brest, celui d'avant guerre- celui des fortifications et du cours d'Ajot- et celui de la Reconstruction pour écrire un tel livre.
Je n'ai pas lâché ce livre jusqu'à la fin, pourtant j'ai quitté Brest la Blanche, il y a plus de 20 ans mais j'ai retrouvé mes souvenirs et ma famille avec ce roman.
Alors, que vous soyez de Brest ou d'ailleurs, plongez dans l'Elorn , allez découvrir Recouvrance et le nouveau quartier fort bien rénové des Capucins, en empruntant le téléphérique, et lisez ce livre.
Un de mes coups de cœur de cette année, enfin, le premier pour le moment !
A lire et relire évidemment .

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