Familles, je vous hais!

L'histoire débute au lendemain de la Grande Guerre en province. Entre roman d’apprentissage et drame familial, nous suivons trois personnages élevés ensemble et que les circonstances mèneront à Paris.

Il y a d’abord Gilbert, tout juste diplômé. Il se cherche, veut donner du sens à sa vie et est en quête d’absolu. Son demi-frère aîné, Justin, a fait la guerre en tant que médecin et semble promis à un bel avenir politique. Alors que le premier est un idéaliste prêt à tout renverser, le second est un produit du régime, un tenant de l’ordre établi. Et ce n’est pas leur seul point d’opposition : ils aiment tous les deux leur cousine lointaine, Renée, fille de leur tuteur, un notable local.
C’est à Paris que l’intrigue se déplace ensuite. Paris où Justin mène sa carrière et où Gilbert fuit les conventions provinciales et se débat pour réussir, être reconnu, refusant de sacrifier son indépendance. Leurs idées se heurtent, leurs intérêts divergent, leur caractère surtout les éloignent. Renée cristallisera leurs oppositions.

Ce roman de facture assez académique nous plonge dans les mœurs et certains enjeux de la France d’après guerre. Paris y fait figure d’ogre qui brise les idéaux et favorise l’entregent et les compromissions. La presse joue un rôle considérable, permet la diffusion de mouvements antisystèmes, le communisme et l’anarchisme en première ligne.
Le traitement des protagonistes est très psychologique, l'un est torturé, l'autre dans le contrôle, les deux à la limite de la caricature. Renée semble une agnelle perdue dans la tempête fraternelle. Un roman de son temps qui reçut le Goncourt 1929.

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  L'Ordre

  de Arland, Marcel
  Gallimard
  ISBN : 9782070202492 ; 23,20 € ; 10/12/1929 ; 544 p. ; Broché

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