Les plages de Marie Sagaie

Maris Sagaie sait que toute histoire boiteuse ou indécise pagaille de pagaies Elle préfère donc la placide plastique des ondes de choc, les poids et mesures de ses mots. En rien captive de son propre reflet elle se fait virtuose certaines fêtes; ose une cascade périlleuse. Mais sait cadenasser ses pentes Nord.

Plutôt que de froisser la forêt de papier de son journal le plus intime l’a recouverte d’empans colorés, a laissé le temps former d’autres phonèmes et phosphènes. Elle se méfie de toute esthétique sacrée et préfère le souffle du corps que sa grammaire incise.

Le ciel de Paris est ici un pré-texte de ses matrices plastiques, contre-rivages - pas forcément fluviaux– baignés de luminosité. Et ses souvenirs y font la ronde, le manège mécanique.

Chacun de ses envois est un radeau de penser concentrique et la suite de fichiers tenus à jour . Ignorante des secousses adverbiales Marie de tout indice crée non une fugue mais une toccata.
Elle spatialise les items et les temps, spiritualise tout effet de rut - l’inverse est vrai aussi. Elle préfère des coulissoirs verbaux plus subtils. Nulle convulsion dans le blanc de la page où pourtant certaines maculations tiennent lieu de lexique. Seuls les sens des imbéciles s’en offusquent. Mais Marie les évite.

Jean-Pau Gavard-Perret

Message de la modération : Une partie du texte contient des expressions similaires à un texte du même jour sur Mégaligraphies de Jacques Cauda

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  Ligne de fuite

  de Sagaie-Douve, Marie
  le Chasseur abstrait éd.
  ISBN : 9782355540318 ; 6,70 € ; 15/02/2008 ; 166 p. ; Broché

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