La prochaine fois que tu mordras la poussière de Panayotis Pascot

La prochaine fois que tu mordras la poussière de Panayotis Pascot

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pucksimberg, le 24 septembre 2023 (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans)
La note : 7 étoiles
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La figure du père, homosexualité et dépression

C’est avec courage et sincérité que Panayotis Pascot décide de prendre la plume et de se raconter. Ce jeune humoriste et auteur évoque sa relation compliquée avec son père qui se rapproche de la mort. Il confie aussi la découverte de son homosexualité et ses difficultés à l’assumer allant jusqu’à refouler ses désirs un certain temps. Ces éléments nourriront sa dépression qu’il évoque avec honnêteté. L’auteur se raconte en de courts chapitres ne s’épargnant pas : il parle de lui-même sans gêne, il raconte certaines mésaventures sexuelles, se juge peut-être pervers narcissique et convoque aussi d’autres défauts. Cette volonté de se raconter avec une telle sincérité est louable et entrera en résonance avec le vécu de nombreux jeunes, voire de nombreux adultes.

Certains connaissent Panayotis comme l’humoriste qui sévissait dans l’émission de Yann Barthès et qui s’est affranchi par la suite sur scène avec un one-man-show. Ici, il choisit la confidence, directe et sincère. Il ne se cache pas et se met à nu, sans se préoccuper des jugements qui suivront. En même temps, il y a plus à admirer chez à lui qu’à critiquer. Sans doute, cet acte d’écriture a quelque chose de thérapeutique et permet de se libérer de ses angoisses. En se racontant, son histoire touche à l’universel. La relation difficile avec le père a été vécue par de nombreux lecteurs. La dépression qu’il traverse est violente, mais a été vécue par de nombreuses personnes. En parlant si librement il permet d’en comprendre mieux les mécanismes. Son mal n’a pas été léger et la dépression est un mal contre lequel il lutte. Le fait de refouler son homosexualité est un fait vécu par de nombreuses personnes. L’analyse de ses propres réactions entrera en résonance avec le mal-être de certains lecteurs. La distinction faite aussi au sujet de l’amour et du sexe est juste et permet de comprendre comment il a commencé à se réconcilier avec lui-même.

Le roman n’est pas pour autant anxiogène et déprimant. Panayotis Pascot a réussi à trouver le juste équilibre dans sa narration. Il y a des pointes d’humour, de l’ironie et une distance saine afin de se raconter sans obliger le lecteur à céder à certaines émotions. Le roman se lit avec plaisir malgré le sujet grave. Le lecteur trouvera souvent l’auteur touchant et ressentira l’envie de poursuivre la lecture afin de connaître la suite.

L’écriture possède une certaine énergie. Les passages les plus inspirés sont très réussis, vifs et imagés. D’autres plus oraux semblent issus d’une conversation avec l’auteur. Il utilise souvent les phrases nominales et des constructions de phrase qui rappellent l’oralité. Les points remplacent parfois les virgules. Les propos de ses proches sont souvent intégrés en plein milieu d’une phrase par une majuscule sans que des verbes introducteurs ne soient utilisés. Panayotis Pascot n’a donc pas cherché uniquement à se raconter. Il y a eu aussi un travail sur la langue. Il y a peut-être une inégalité dans l’écriture. A la lecture, on perçoit discrètement les pages plus inspirées.

Ce texte est malgré tout bien écrit, se révèle touchant et courageux par ses confidences et devrait être mis entre les mains de nombreux jeunes qui pourraient trouver certaines réponses à leurs interrogations ou tout simplement voir qu’ils ne sont pas les seuls à ressentir un certain mal-être.

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