Le dernier des nôtres de Adélaïde de Clermont-Tonnerre

Le dernier des nôtres de Adélaïde de Clermont-Tonnerre

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Lucia-lilas, le 1 octobre 2016 (Inscrite le 21 février 2016, 57 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 097ème position).
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L'héritier

Hum, le délicieux roman que vous n’allez pas pouvoir lâcher avant d’avoir achevé les dernières lignes… Deux époques et deux lieux s’entremêlent : Manhattan, 1969 et Dresde, février 1945.
Dans un restaurant italien, Werner Zilch dîne avec son ami et associé Marcus Howard lorsqu’il voit apparaître LFDSV. LFDSV ? La Femme De Sa Vie ! Il en est certain, c’est elle et il la veut. Or, cette dame est accompagnée et s’engouffre dans une Rolls que notre héros passionné va suivre à grand peine à bord de sa Chrysler jaune. Lorsqu’il retrouve le véhicule garé, sa belle n’est plus là et lui ne peut rester : une réunion importante l’attend.
Si le flamboyant Werner est prêt à faire le pied de grue devant la voiture de sa blonde, quitte à perdre dix millions de dollars, Marcus, son associé, nettement moins fougueux et plus terre à terre, ne veut rien entendre : ils doivent assister à ce rendez-vous, un point c’est tout !
Qu’à cela ne tienne, Werner décide de foncer sur la voiture de Madame. Il pose sur le pare-brise un petit message l’invitant à prendre contact avec lui… ce qu’elle fera, évidemment…
Werner et son associé sont à la tête d’une entreprise de construction et de réhabilitation de bâtiments : Z&H. Ils achètent, détruisent ou rénovent et… vendent, cher, très cher.
Les débuts sont un peu durs, il n’est pas question de faire des folies mais ils y croient et ils en veulent. Si le père de Marcus est à la tête d’un cabinet d’architectes et bien placé pour aider les deux jeunes loups, Werner, lui, ne peut s’appuyer sur personne : il ne connaît rien de ses origines. Il a été adopté par un couple adorable et fou de leur petit garçon qui a respecté la volonté de la mère biologique : garder le nom et le prénom de l’enfant.
Dresde, Allemagne, février 1945. La ville est détruite, le chaos complet. Tout brûle. Seule l’église Notre-Dame tient encore debout et abrite les blessés qui viennent s’y réfugier et bien souvent y mourir. Une femme dont les jambes ont été coupées est en train d’accoucher. Elle s’appelle Luisa. Le chirurgien lui promet qu’elle verra son fils. Lorsqu’il lui présente le nouveau-né, elle a ces paroles mystérieuses : « Il s’appelle Werner. Werner Zilch. Ne changez pas son nom. Il est le dernier des nôtres. » Sur ces paroles, elle meurt…
Marcus parviendra-t-il à supporter un associé complètement irresponsable, fou sur les bords, d’une force vitale insondable, prêt à tout plaquer pour une femme à qui il n’a jamais parlé et affublé (ah oui, j’avais oublié de vous le dire !) d’un énorme chien répondant au nom de Shakespeare ? Quant à Werner, retrouvera-t-il LFDSV et par quel hasard de l’Histoire a-t-il quitté l’Allemagne pour les États-Unis ? Saura-t-il un jour d’où il vient et pourquoi il a la lourde responsabilité d’être « le dernier des nôtres » ? Au fond, de quelle histoire Werner est-il l’héritier ?
A la fois roman des origines et roman historique, cette œuvre plonge son lecteur dans une époque effrayante et barbare, celle de l’Allemagne nazie et pose la question de l’héritage qui est le nôtre à la naissance, du destin qui d’une certaine façon nous poursuit quand bien même on pensait y échapper.
Dans ce roman grave et léger à la fois, l’auteur a su rendre terriblement attachants des personnages hauts en couleur, passionnés, à jamais meurtris, généreux et fous que l’on a hâte de retrouver.
C’est aussi, malgré la noirceur des événements rapportés, un roman plein d’espoir qui dit que tout peut se reconstruire par l’amour et le don de soi.
Alors surtout, ne boudez pas votre plaisir, plongez-vous sans vous retenir dans cette fresque romanesque folle et délicieuse, dans ce « page-turner » à la construction efficace qui va vous tenir éveillé une bonne partie de la nuit…
Vraiment, un bon moment de lecture en perspective…

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Un drôle de roman...

7 étoiles

Critique de Pieronnelle (Dans le nord et le sud...Belgique/France, Inscrite le 7 mai 2010, 76 ans) - 17 août 2018

Ce roman est étonnant dans le sens où on passe souvent, lors de sa lecture, de l’irritation à l’enthousiasme. Cela est dû à cette façon d’écrire très «moderne» qui fait passer les évènements d’une période à l’autre (une très actuelle à une autre ancienne). Elle mêle également les références historiques avec une histoire beaucoup plus ordinaire. C’est efficace et ici le style est alerte et l’histoire est très bien ficelée au point de ne pas pouvoir lâcher le livre.
Le début qui présente les personnages m’a vraiment irrité ; superficialité, univers new-yorkais où l’argent coule à flots et est le moteur de la vie du principal héros Werner. Cela ressemble à une comédie américaine avec des rebondissements artificiels, pas désagréables mais pas vraiment intéressants.
J’ai failli laisser le livre...
Et puis, comme je déteste faire ça, je me suis fait violence et j’ai continué. Et lorsque je suis arrivée à l’époque de 1944 sous l’Allemagne nazie j’ai été complètement embarquée ; au point que j’avais envie de sauter les périodes de 1970...
Mais j’ai continué et je n’ai rien regretté car les deux périodes se justifient. Passé le milieu social dans cette Amérique des années 70 (fille de milliardaires, promoteurs immobiliers sans trop de scrupules pour arriver) on s’attache complètement à cette histoire qui se construit progressivement avec un mélange de légèreté et de gravité extrême. Les périodes de la fin de la guerre de 40 sont particulièrement soignées et démontrent le talent de l’écrivaine ; c’est fouillé, humain, réaliste et très bien écrit dans le sens où on se trouve complètement plongé dans cet univers apocalyptique dans lequel s’est trouvé l’Allemagne après sa défaite ; destruction totale de la ville de Dresde avec toutes ces victimes civiles (il y en a eu bien d’autres, comme Berlin..) et l’histoire de cette famille qui oscille entre le monde des nazis et sa contestation ou sa non adhésion qui pouvaient conduire à une répression violente, est attachante et intéressante dans le sens où elle aborde le problème du choix pendant cette terrible période d’endoctrinement si difficile à comprendre.
Je ne raconterai pas les évènements car la critique de Lucia-Lilas est bien suffisante ; le côté agréable vient du fait que l’auteur a cherché à replacer dans l’histoire des années 70 certains acteurs célèbres de cette période, comme Joan Baez (on se demande bien ce qu’elle aurait pu aller faire dans cette galère avec un type si «capitaliste» !), Andy Warhol dans le monde l’art contemporain où tout semblait permis ; le monde Hippie qui côtoie celui de l’argent d’une façon ambiguë ; l’apparition de Donald Trump est un clin d’oeil en vers ce monde de la fortune obtenue facilement grâce à ces colossales promotions immobilières ; et surtout l’attitude extrêmement équivoque des américains concernant les savants et scientifiques allemands, dont la plupart étaient nazis, et qui ont été accueillis et placés à de très hauts postes !
D’ailleurs le héros au début n’est pas particulièrement sympathique, on a du mal à croire à son amour fou et on a le sentiment que l’auteur est tombé dans une certaine facilité pour «plaire» à un public qui, à priori ne serait pas attiré par une histoire aussi grave que celle se reportant aux années 40.
En fait tout s’ajuste au cours du roman et la construction est habile. Les personnages sont riches et superficiels mais ils souffrent et sont malheureux ; il n’y a pas vraiment de mystère sur les origines de Werner grâce aux retours en arrière mais il y aura un beau retournement de situation à la fin...
Alors même si certaines scènes sont rocambolesques et assez caricaturales (et je soupçonne l’auteur de les avoir choisies pour faire «décompresser» le lecteur après les périodes nazies) le tout constitue un vrai roman que je ne qualifierais pas de «délicieux» comme l’écrit Lucia-Lilas car trop de scènes graves concernant le nazisme, mais d’habile et efficace aussi bien dans les suspenses et rebondissements romanesques que dans la reconstitution historique bien documentée.
Un drôle de roman !

Le vent de l'Histoire souffle sur ce roman

8 étoiles

Critique de Hervé28 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 54 ans) - 13 mai 2018

Après avoir exploré le Paris des années 70, Adélaïde de Clermont-Tonnerre nous offre ici une vision des Etats Unis des années 70, à l'aube des années frics des 80's ,à travers l'histoire familiale de Werner Zilch.

Comme dans son précédent roman "Fourrure", l'auteur nous entraine dans deux époques différentes, deux lieux différents (1945 , l'Allemagne et l'Amérique triomphante des années 70) avec le destin de la famille de Werner Zilch, sur fond de vérité historique. On y croise notamment Von Braun, le célèbre père du missile V2,qui joue un rôle déterminant dans cette aventure mais aussi un certain Donald Trump , Andy Warrol...
Car c'est un roman bien enlevé que nous livre là, Adélaïde de Clermont-Tonnerre: du sentiment avec des scènes cocasses entre Werner et Jessica (le récit de leurs rencontres émaillées de constat à l'amiable est fort bien enlevé) , et le souffle de l'histoire avec la destruction de Dresde et l'effondrement du IIIème Reich et ses conséquences.

Un peu moins abouti que son premier roman, j'ai néanmoins dévoré ce récit en deux jours, tant j'étais captivé par l'intrigue. On peut certes regretter, les grosses ficelles et les bons sentiments un peu trop présents vers la fin, mais j'ai apprécié ce roman qui m'a entrainé dans le tourbillon de l'Histoire.

N'est pas romancière pas qui veut !

4 étoiles

Critique de Peche07 (, Inscrite le 22 février 2006, 66 ans) - 10 février 2018

Ce livre reçu en cadeau laissait présager une bonne lecture: j'étais à mon tour séduite par les références louangeuses et par le résumé en dos de couverture. Entre les mains d'une conteuse (eur) cette ébauche de scénario aurait pu devenir un roman! Mais pour conter il faut du rythme, à l'oral comme à l'écrit . Les premières lignes, désespérément bavardes ne réussissent pas à poser le décor ou les personnages, les digressions et l'usage immodéré du zeugma épuisent.. J'ai attendu désespérément une rupture, un peu de silence sur ces 400 pages avant de terminer le souffle court, sur un dénouement hâtif la limite du grotesque. Comme devant une mauvaise rédaction on aurait envie d'encourager l'auteur à tailler, ciseler, pour ficeler un vrai récit, euh... ce fameux roman qu'on attend encore !

Abominable

1 étoiles

Critique de Lili-dove (, Inscrite le 19 janvier 2018, 47 ans) - 19 janvier 2018

On m'a offert ce roman que j'ai lu de bout en bout, avidement, à la recherche de ce qui pouvait justifier un grand prix de l'Académie. Cette fois c'est sûr, nos immortels sont séniles. Ce truc est nul de bout en bout, un roman de gare et pas un bon. Au moins B. Cartland connait son affaire et propose un produit qui correspond à son projet. Ce LDN (attention joke) est aussi naze dans le fond que la forme et pire encore, le propos. AdCT (joke encore) tente d'aborder les thèmes de l'amour fou, de la vengeance ou de la résilience, c'est ridicule, ça sonne faux de bout en bout. Grotesque, insipide et pire que tout, inutile...

Lecture facile

6 étoiles

Critique de Colen8 (, Inscrite le 9 décembre 2014, 82 ans) - 15 août 2017

Lors d’un épisode dramatique du dernier conflit mondial en Allemagne des destins s’entrecroisent que l’on retrouve vingt-cinq ans plus tard aux Etats-Unis sans savoir le pourquoi ni le comment de ce qui s’est passé entre-temps. C’est ce que cet épais roman se charge de nous raconter avec un sens du suspense consommé jusqu’à la toute dernière page. Certes les héros du récit sont bien un peu stéréotypés, les situations convenues, les dialogues empreints de banalité. On baigne dans les clichés, dans les bons et les moins bons sentiments. Il n’y a rien à reprocher à son style très correct, toujours est-il que l’auteure ne manque pas d’imagination pour accrocher l’intérêt et le plaisir des lecteurs. Cette histoire porte tout ce qu’il faut pour créer une série télé réussie.

Sans intérêt

2 étoiles

Critique de Anna Rose (, Inscrite le 3 octobre 2006, 51 ans) - 27 février 2017

Les premiers chapitres m'ont intéressée, notamment cette alternance de temps et de lieu. Mais assez rapidement je me suis ennuyée à cause de héros insipides et immatures, trop parfaits pour être crédibles. L'auteure accumule les clichés de new-yorkais beaux, riches, amoureux à la recherche d'un passé douloureux mais qui les réunit. Bref, ce roman perd de sa saveur malgré un début d'intrigue pertinent. Les rebondissements sont trop nombreux et grossiers - le frère qui n'est pas le bon frère mais le père...etc. Dommage!

Superficiel mais bon

7 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans) - 5 novembre 2016

J'ai aimé le roman malgré son côté superficiel parfois très irritant : les personnages principaux sont trop beaux, trop riches et tout finit toujours par s'arranger en leur faveur. Nous croisons des personnalités comme Joan Baez et Donald Trump mais ils restent dans l'ombre un peu comme un décor de fond. Werner et Jessica forment un couple tourmenté, ils ressemblent à deux enfants gâtés qui n'ont pas grandi. N'oublions pas la soeur et le meilleur ami et le chien Shakespeare. Je n'avais pas lu la critique de Lucia-lilas et je m'attendais à plus de sérieux, plus de profondeur mais ce roman reste un divertissement agréable, parfois passionnant en raison de nombreux retours en arrière lors de la guerre où nous suivons les péripéties de la famille de Werner et en particulier de son père et son oncle. Lecture divertissante mais trop d'exagérations gâche un peu le plaisir.

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