Sujets libres de Clémence Boulouque

Sujets libres de Clémence Boulouque

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Clarabel, le 22 mars 2004 (Inscrite le 25 février 2004, 48 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 113ème position).
Visites : 3 390  (depuis Novembre 2007)

La recherche des racines ....

"C'était nouveau, ce besoin de savoir, après des siècles où il était obligatoire de s'inscrire dans une lignée puis des décennies d'indifférence ou d'intégration, à tout prix, à toute force. Et maintenant, cet étrange besoin de racines, d'identité, d'arbre généalogique."

Violaine Bellasen a vingt-cinq ans. Sa vie, c'est un tourbillon d'activités, elle dit oui à tout : au boulot, aux sorties.. Elle ne se pose jamais. Un jour, son ex-fiancé lui propose de rédiger un dossier de presse sur un film adapté d'un roman de Simenon, "Feux rouges". Mais Violaine déteste Simenon, pourtant elle accepte pour faire plaisir à Benjamin.
Et puis l'étrange voyage de Violaine va commencer: d'abord le décès de son grand père et la conscience de la mémoire familiale qui vient de s'éteindre. Ses parents ont fui l'algérie quand ils étaient enfants et se sont installés en France. Violaine leur reproche aujourd'hui d'avoir nié leur passé, leurs racines et de n'en parler jamais. Pourquoi?.. Au lieu de comprendre, elle les condamne, prend ses distances, ne leur téléphone plus. Elle part au Maroc rencontrer une tante. Violaine recherche les feuillets que son grand-père avait écrit sur sa famille: pour Violaine, toute son histoire s'y trouve. Sa tante Paule les avait reçus après la mort du grand-père Elie.
Quand Violaine commence à ouvrir le dossier de Simenon, peu à peu l'histoire de l'écrivain l'interpelle. L'histoire de "Feux Rouges" la touche. Elle part à New york, sur les traces de Simenon, mais aussi pour recoller des bouts d'elle-même dans cette mégapole où le melting-pot est l'identité première.
Violaine ouvre les yeux. "Vous aurez ma compagnie, mes sourires, et je serai ailleurs. Moi, je suis dans mes regrets, dans tout ce que je ne montre pas. Je glisserai dans le silence ces détails qui me reflètent et m'obsèdent. Je peux vous raconter ma vie et vous n'en saurez rien."

La quête de Violaine c'est aussi celle de tous les enfants d'ici ou d'ailleurs; c'est l'histoire du passé à retrouver, de racines à sortir de terre, et de famille à reconstruire. Ces pays perdus de la mémoire, à retrouver ou à inventer.
"Elle a demandé à d'autres fils et filles d'exilés si leurs parents ont la gorge nouée en évoquant le pays quitté, si cela les empêche de parler. Ils l'ont, souvent. Ils choisissent le silence pour transmettre la mémoire. Parmi leurs enfants, certains s'en privent, d'autres s'en moquent. Quelques-uns, enfin, l'inventent. Sujets libres."

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Toujours cette douceur...

8 étoiles

Critique de Loras (, Inscrite le 13 juin 2007, 37 ans) - 11 septembre 2008

C'est le quatrième livre que je lis de Clemence Boulouque et il y a toujours autant de douceur et de tendresse qui s'en dégage. C'est ce que j'aime chez elle, cette facilité à retranscrire ses sentiments et ses impressions. Plus que les histoires, c'est son style que j'adore et que j'admire.

Après Mort d'un silence, Au pays des macarons et Nuit ouverte; c'est dans Sujets libres que je me suis plongée. J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, cette quête, cette recherche de racines, cette relation si dure entre Violaine et ses parents et ce scénario, ce Simenon, ce Benjamin... Difficile d'accrocher. Mais le style m'a poussé a continuer et lors de l'arrivée de Violaine à New-York, je n'ai plus laché ce livre... Bizarement, c'est donc la fin qui m'a le plus passionnée, même si elle reste évasive, incomplète...

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