La créature de John Fowles

La créature de John Fowles
( A Maggot)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 24 février 2004 (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 4 546  (depuis Novembre 2007)

« Les derniers seront les premiers »

Cinq cavaliers font route dans les brumes anglaises du dix-huitième siècle. A la tête de cette lente procession, un homme silencieux. Le second de la caravane, plus âgé, sera présenté comme son oncle. Viennent ensuite, sur une unique monture, ceux qui incontestablement attisent notre curiosité : un homme et une femme, lui impénétrable, un peu benêt peut-être, et elle qui s’abandonne tout contre lui, le visage sur sa poitrine. Un dernier cavalier ferme la marche, trapu, et vêtu de rouge. Aux jambes des chevaux maculées de boue, on voit qu’ils sont en route depuis un moment. Le soir, ils font halte dans une auberge. Puis, plus aucune trace de quatre d’entre eux. Où sont-ils allés ? Le cinquième, le simplet, sera retrouvé mort, pendu à un arbre… Peut-être a-t-il tué les autres, puis, en proie au remord, s’est-il suicidé…
On apprend bien vite qu’un des personnages disparus, le neveu, est de noble lignée. Son père, dont l’identité fait mystère, charge de l’enquête son plus fidèle serviteur, homme de loi réputé.

Les interrogatoires, fidèlement transcrits par un clerc, constituent l’essentiel et le meilleur du livre. A côté de cela, on trouve aussi les rapports que l’enquêteur envoie à celui qu’il nomme « Votre Grâce » : ils nuisent au rythme et au suspense et ne nous font pas pénétrer plus avant les arcanes du mystère. Par contre, ils dépeignent assez bien la frilosité (et je suis gentille) qui accueille tout écart par rapport à la religion officielle. Malgré ces moments plus ennuyeux, le livre se dévore, oscillant entre mysticisme, science fiction et énigme policière.

Je m’en voudrais de ne pas mentionner que l’auteur, sans rédiger un ouvrage historique, s’est inspiré d’un personnage réel… qui pointe le petit bout de son nez à la toute fin du livre en venant à la vie. Il s’agit d’Ann Lee qui est à l’origine du mouvement des shakers. Pour ceux que ça intéresse, voici ce que j’ai trouvé à ce sujet sur Internet : « Le mouvement shaker a pris naissance en Angleterre, au milieu du XVIIIe siècle. À cette époque, de nombreuses personnes se dissocièrent de l'Église anglicane qu'elles accusaient de ne rien tenter pour améliorer les conditions sociales de la classe ouvrière. Parmi ces dissidents figuraient entre autres les Méthodistes, les Quakers et les Shakers. Cette secte fut fondée, en 1747, par James et Jane Wardley. Ses membres se proclamaient eux-mêmes les "Shaking Quakers", à cause des transes qu'ils atteignaient par leur ferveur religieuse. En 1758, Ann Lee, fille d'un modeste forgeron de Manchester, se joignait à eux. Elle était illettrée, mais douée d'un charisme exceptionnel. C'est elle qui allait assurer la continuité de la secte. En 1772, elle était arrêtée avec trois autres membres pour avoir troublé le service divin à l'église anglicane. C'est durant son séjour en prison qu'elle eut la vision d'une société utopique, en paix dans le Nouveau Monde. »

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