Rage blanche de Jean Hougron

Rage blanche de Jean Hougron

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tistou, le 8 septembre 2015 (Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans)
La note : 8 étoiles
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La nuit indochinoise (2)

Toujours au Laos pour ce second recueil de « La nuit indochinoise ». Plutôt du côté des montagnes du nord. Il s’agit d’une histoire prévisible dès le départ, une histoire de vengeance – disons, d’une mise à zéro de comptes – entre colons français.
Legorn fait partie de ces colons venus en Indochine qui étaient en passe de réussir. Tentant l’aventure des Hauts Plateaux du nord du Laos, il était parvenu à mettre en valeur de belles terres, à élever du bétail et à faire tourner le bistrot – épicerie du village local avec Marthe, sa femme, et leur fils, René. Mais quand le roman commence, Legorn est à l’hôpital depuis trois mois :

« Legorn se trouvait à l’hôpital depuis trois mois quand on lui apprit que sa femme et son fils étaient morts au cours de l’attaque. Lui s’en était tiré avec une double fracture de la jambe et une balle dans le poumon gauche.
Lorsque le médecin – chef lui annonça la nouvelle, il ne fit aucune remarque et inclina juste la tête à deux ou trois reprises, sans qu’on pût exactement comprendre ce qu’il voulait dire par là. »

Son camion a été attaqué par d’hypothétiques Viet – Minhs, non retrouvés, et il a perdu femme – fils – camion – santé. Ca ne tourne pas fort.
Surtout, ce qui ne tourne pas fort, c’est que l’hypothèse Viet – Minh, il n’y croit guère. Il y a au village un dénommé Vorlang, Allemand naturalisé Français après le Première Guerre Mondiale, sans scrupules, brutal, et qui a déjà par le passé menacé physiquement Legorn. Et si c’était Vorlang qui avait monté le coup pour se débarrasser de Legorn et récupérer la mise ; la ferme, les terres, le troupeau, et éliminer un empêcheur de magouiller en rond ?
Legorn sort dès que possible de l’hôpital. Nous remontons avec lui, dans les conditions précaires de l’époque, dans les Hauts Plateaux et assistons à la mise au pas de son régisseur métis (les métis n’ont pas bonne presse chez Jean Hougron !) et à son enquête pour « être sûr ».
C’est âpre, comme l’était la vie de ces « Blancs » perdus au fin fond de l’Indochine. L’ambiance est du genre « far – west » et on sent Jean Hougron s’être régalé pendant ses quatre années d’Indochine tant les mots, les images, le naturalisme des descriptions semblent lui venir aisément. Mais c’est vrai, le Laos est un pays « inspirant » et l’époque évoquée un sacré bazar !

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