L'Importance d'être constant de Oscar Wilde

L'Importance d'être constant de Oscar Wilde
(The Importance of Being Earnest)

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre

Critiqué par Sorcius, le 10 janvier 2004 (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 094ème position).
Visites : 11 906  (depuis Novembre 2007)

Délicieux!

J'ai vu cette pièce l'année dernière et, l'ayant trouvé excellente, j'ai eu envie de la lire. Si une pièce de théâtre est en principe à voir, je trouve que celles d'Oscar Wilde méritent d'être lues.
On découvre ainsi quelques mots d'esprit qui nous avaient échappé ou quelques phrases à double sens que l'on n'avait pas bien comprises.

Jack et Algernon sont deux copains de guindaille, comme on dirait aujourd'hui. C'est-à-dire qu'ils écument ensemble les soirées mondaines de Londres, très guindées, où un mot dit de travers peut ruiner une réputation et où la manière de boire son thé est source de palabres interminables.
La société victorienne est une bête curieuse qu'Oscar Wilde s'amuse, avec un humour acide, à passer sous la loupe. Autant de belles manières que d'hypocrisie… Seules les apparences comptent et peu importe toute la fourberie, la méchanceté, la bêtise ou la jalousie qui se cachent derrière.

Nos deux jeunes hommes inventent, pour échapper à leur personnage bien comme il faut, qui un frère, qui un ami malade, leur permettant de s'évader de temps en temps et de faire ou de dire ce que les règles de la bonne société leur interdiraient.
Mais ils tombent amoureux et se retrouvent prisonniers de leurs mensonges. Et bien entendu, les situations s'enchevêtrent et les malentendus s'enchaînent.
Délicieux!

Bien sûr le jeu des acteurs fait défaut quand on lit du théâtre, mais malheureusement, il est des pièces qu'on aimerait voir jouer plus souvent et qui restent dans les coulisses, alors, consolons-nous en les lisant…

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Les éditions

  • L'importance d'être constant [Texte imprimé] Oscar Wilde trad., présentation, notes, dossier chronologique, bibliogr. par Pascal Aquien
    de Wilde, Oscar Aquien, Pascal (Editeur scientifique)
    Flammarion / G.F..
    ISBN : 9782080710741 ; 7,00 € ; 17/10/2000 ; 300 p. ; Poche
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un de mes chouchous

10 étoiles

Critique de Tbrouillon (, Inscrit le 27 août 2013, 42 ans) - 27 août 2013

Lire le théâtre est difficile, parfois c'est magique. ici une écriture théâtrale pleine d'esprit se démarque... à jouer!

Amusant

8 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 16 septembre 2010

Jack et Algernon se créent des personnages imaginaires à qui rendre visite pour fuir leurs responsabilités sociales. Sauf qu’un jour Jack se fiance à Gwendolen, la cousine d’Algernon, en se faisant passer pour Constant et Algernon, qui se fait passer pour Bunburry, se fait passer pour Constant, frère imaginaire de Jack, pour séduire la belle Cécile, nièce de Jack, qui...

C’est beaucoup plus simple quand on lit la pièce! C’est une comédie satirique légère plaisante à lire. Peut-être pas mon oeuvre favorite de Wilde, mais sa plume est toujours aussi élégante et c’est une pièce agréable qui fait oublier tous les soucis.

« Jack : En ce qui me concerne, ma chérie, je vous avoue très franchement que le nom de Constant m'importe peu... En fait, je pense qu'il me va très mal.
Gwendolen : Il vous va parfaitement bien. C'est un nom divin. Il a une musicalité si exceptionnelle... Il crée des vibrations.
Jack : Je pense vraiment, Gwendolen, qu'il existe des centaines d'autres noms bien plus beaux. Jack, par exemple, me semble être un nom charmant.
Gwendolen : Jack ?... Non, il n'y a presque pas de musicalité dans ce nom, si tant est qu'il y en ait la moindre. Il ne fait pas frissonner. Il ne crée aucune vibration. J'ai connu plusieurs Jack, ils étaient tous affligeants de banalité. »

L'importance de "L'importance d'être Constant"

10 étoiles

Critique de Oburoni (Waltham Cross, Inscrit le 14 septembre 2008, 41 ans) - 14 septembre 2008

Le chef-d'oeuvre théâtral de Wilde ! Pour dénoncer l'hypocrisie de la bourgeoisie victorienne il met ici en scène des personnages menant double-vie et s'inventant des mensonges pour ne pas perdre la face en société.
Alors oui, "Bof bof" me direz-vous, "encore une satire sociale jouant de quiproquos, pfff... Rien d'original là-dedans !" Oui sauf que si la forme est usée, re-usée, usagée et recyclée le fond lui est absolument délicieux !

Il y a d'abord Algernon, qui s'est flanqué d'un ami imaginaire malade, Bunburry, nécessitant régulièrement -mais comme de par hasard !- ses petits soins. Se rendre au chevet du pauvre Bunburry ( il appelle cela "aller à Bunburry" ) est en effet une excuse très pratique pour échapper à certaines obligations sociales disons... euh... pesantes. Il y a aussi Ernest, meilleur ami d'Algernon, qui veut marier la cousine de ce dernier, Gwendoline, et dont le vrai nom n'est pas du tout Ernest... mais Jack ! QUI QUE QUOI ??! Ben il y a enfin des situations qui se compliquent quand Algernon découvre la vérité sur l'identité de son ami Ernest, alias Jack. Il paraît que le bonhomme se dissimule ainsi par devoir charitable... Mmmh ? Ernest pour la bonne société londonienne, il devient oncle Jack a la campagne où il prend soin d'une nièce orpheline, Cecily, dont il a seul la charge. Bien sûr, quand ses obligations le rappellent à Londres, il raconte à la pauvre Cecily qu'il a un frère vivant à la capitale et y menant une telle vie de naufrage qu'il a parfois besoin d'aller en prendre soin. Vu que le bougre veut entrer dans sa famille, on comprend qu'Algernon veuille en savoir plus sur ce qu'il cache ! Il va donc se rendre chez la jeune nièce, se faisant passer pour le frère en question et, bien sûr, arrive ce qui doit arriver : Algernon tombe amoureux de Cecily ! Vous suivez ?

J'espère parce que c'est une avalanche de bonheur qui se laisse lire avec un grand sourire ! Mention spéciale au personnage d'Algernon : poseur pessimiste, faussement désabusé, un brin cynique voire cruel... Les répliques vont droit dans le mille tout en étant lancées d'un air goguenard. On reconnait le style du dandy ! Et puis tout y passe : féminisme, société de classes, socialisme, argent, mariage etc... On comprend le succès !

A noter que c'est la la dernière pièce de l'auteur.
Oscar Wilde ayant alors une liaison avec le jeune lord Alfred Douglas, le père du jeune homme -le Marquis de Queensburry- tente à l'époque tout son possible pour pourrir la vie des deux amants. Il ira jusqu'à tenter de faire scandale au St James's Theatre où la pièce est jouée. Il échouera, mais enverra un mot d'insulte à Wilde et on connaît la suite... Un procès, puis un autre, humiliations publiques, à cause de la réputation soudain devenue sulfureuse de l'auteur, la pièce sera retirée de l'affiche après 83 représentations. Rideau ! Pour l'époque en tout cas. Car de nos jours "De l'importance d'être Constant" est considérée comme un classique.

Le scandale sexuel qui y est lié y serait-il pour quelque chose ?
On le surestime trop en tout cas.
Certains affirment que l'oeuvre contient des allusions homosexuelles ! Le jeu de mots dans le titre original ( "The importance of being earnest" ) : la consonance de "being earnest" avec Ernest, nom d'un des personnages principaux, serait plus qu'une consonance... "being earnest" aurait signifié, dans les milieux gay de la haute société londonienne de l'époque, "être gay". De même, "aller à Bunburry" signifierait aller s'envoyer en l'air, entre gentlemen bien sûr ! Mouais... Ce n'est franchement pas l'impression que j'ai eue en lisant le bouquin mais bon ! Question de lecture ( ou de lecteur, hé hé... ).

En tous cas c'est un chef-d'oeuvre !

L'importance de s'appeler Ernest

9 étoiles

Critique de Mieke Maaike (Bruxelles, Inscrite le 26 juillet 2005, 51 ans) - 14 janvier 2007

Dans la version originale de cette pièce, « the importance of being earnest », Wilde fait reposer toute la trame de sa pièce en jouant avec les mots « earnest » (sérieux) et « Ernest », prononcés de la même façon. Ces mots ont été judicieusement traduits en français par « constant » et « Constant ». A noter d'ailleurs que suite au succès de cette pièce, Wilde a envisagé de récidiver en utilisant le prénom Constance (celui de son épouse) et le mot "constancy", mais son projet n'a pas abouti en raison des procès qui mettront prématurément fin à son écriture de textes spirituels.

Donc Jack...

Jack est l'ami d'Algernon auprès duquel il se fait appeler Ernest, et est amoureux de Gwendoline qui est la cousine d'Algernon. Gwendoline l'adore notamment parce qu'elle a toujours rêvé épouser un homme qui s'appelle Ernest (Constant). Pressés par des indices qui démontre sa vraie identité, Jack s'invente un frère qui s'appelle Ernest. Mais Gwendoline voudra-t-elle encore l'épouser si elle apprend qu'il ne s'appelle pas Ernest ? Algernon, quant à lui, est amené à rencontrer Cecily, la pupille de Jack qui connaît Jack sous son vrai nom (Jack donc). Il décide de se faire passer auprès d'elle pour... le frère de Jack, Ernest (vous suivez toujours ?). Algernon va évidemment tomber amoureux de Cecily qui, elle, va évidemment rencontrer Gwendoline...

Voilà le décor planté pour une pièce menée au pas de charge, enchaînant quiproquos, rebondissements, réparties cinglantes et coups de théâtre, qui nous emmènent dans des situations de plus en plus inextricables mais gérées d’une main de maître.

La pièce lue est déjà très dôle en raison de toutes ses subtilités et ses critiques sous-jacentes de la société. Dans la pièce jouée (que je n’ai pas – encore ? – vue), il doit y avoir une dimension supplémentaire qui est toute l’ambiguïté de l’utilisation des mots earnest ou Ernest (constant ou Constant) prononcés de la même manière et dépendant pour beaucoup du jeu d’acteur.

Une pièce à LIRE!

9 étoiles

Critique de Sandra78 (Maisons-laffite, Inscrite le 4 novembre 2005, 36 ans) - 4 novembre 2005

L'Importance d'être constant, titre trompeur. Moi qui ne suis pas vraiment adepte des pièces de théâtre à lire, j'ai adoré. Oscar Wilde, écrivain fabuleux, ironique, critique...
J'aime le sourire en coin que provoque quelques-unes de ses réflexions, les messages qu'il parvient à faire passer, et sa façon de voir la vie.
Difficile d'expliquer cette pièce... Je tiens juste à dire que pour moi, une pièce de théâtre ne se lit pas mais se voit, et malgré tout je n'ai pu me détacher de cette oeuvre qu'à la dernière page...

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