Jardins en Temps de Guerre de Teodor Ceric, Marco Martella (Traduction), Anne-Laure Exbrayat (Dessin)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Arts, loisir, vie pratique => Voyages et géographie

Critiqué par Provisette1, le 5 octobre 2014 (Inscrite le 7 mai 2013, 11 ans)
La note : 10 étoiles
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Beau.Simplement beau..."Une note parmi d'autres dans cette musique sans début ni fin."

Un recueil de récits sur ces jardins, célèbres ou non, oubliés parfois, "à la marge de la société des hommes", découverts par Teodor Ceric "au cours de ses années d'errance", fuyant les bombes de Sarajevo.

Bien que fort réticent à les voir publiés, on ne peut que remercier Marco Martella d'avoir su persévérer pour être autorise à le faire!

Ce livre, ces récits sont un pur bonheur!

Bonheur de poésie, de silence(s); bonheur "d'entendre" dans ses mots "cette petite musique... (qui) n'est que du vent... C'est le chant des oiseaux et le bruit des voitures au loin, c'est la pluie qui tombe sur les feuilles des arbres et les pauses de silence lors des après-midi caniculaires d’été...."

"Elle est partout, cette musique, et ne s’arrête jamais, même si on ne l'entend que par moments, c'est-à-dire dans les quelques instants de grâce que la vie nous octroie."

Et l'on découvre, dans les pas de Teodor Ceric, le vieux fou ermitant dans sa grotte crétoise avec "ses" nymphes pour compagnes, ancien chanteur fort célèbre qui n'est à présent qu' " un homme atteint d'une juste démesure."; le "jardin emmuré" d'Odile, dans la cité de Graz, en Autriche, ce jardinet "précieux enclos verdoyant" de toutes les variétés de fougères moussues, sauvages, ce jardinet ceint de hauts murs, son "jardin secret"; "les jardiniers des Tuileries" auxquels aucun passant, aucun visiteur, aucun de ces si nombreux flâneurs ne prête réellement attention et qui, dans leur majorité, "ressemblaient à un groupe de bénédictins, laborieux, absorbes dans leurs tâches, insouciants du froid. Mais ce n’était qu'une apparence. Leurs gestes répétitifs... ils les accomplissaient d'un air morose....... devenus jardiniers par défaut."... hormis lors du passage "d'une belle femme"!.

L'on découvre également ces jardins, "refuge(s) où le fracas de l'histoire... ne parvient que comme un écho lointain. Des enclos où le monde devient enfin habitable."...

Oui, des jardins-refuges que sont ceux de Derek Jarman, ce Prospect Cottage, son dernier "centre d’intérêt principal", lui qui, atteint du sida, sachant que sa mort était inéluctable, l'affrontait à sa façon, dans ce "jardin (qui) s'inscrit dans un autre temps, sans passe ni futur, sans commencement ni fin.";
celui, secret, si secret, de Beckett, en Seine-et-Marne dont Ceric, lui, le passionné de celui qui écrit "Tout ce que je veux, c'est être dans le silence" nous conte l'histoire et nous y conduit dans ses pas et dans ses mots.

D'autres encore: rares, oubliés, lieux de rencontres ou de silence.

Le jardin: "un endroit accueillant, un lieu pour plus de vie."

Un très beau moment de lecture, poétique, apaisant.
Tel un jardin.

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