Éternelle cupidité ordinaire

La bonne chair, la contemplation solitaire de belles possessions puis l’amitié sont des substituts à la sexualité que s’est trouvé un homme peu avenant physiquement. Le petit monde des médias, entrepreneurs et hommes politiques ou hauts fonctionnaires parisiens avec la mention de quelques personnages connus qui le fréquentent rend réaliste ce récit où tout est étalonné à l’autel du financier.

Il s’agit d’une satire des parvenus, c'est-à-dire de ceux qui aiment l'art (ou les individus) pour sa valeur marchande (pour ce qu'ils peuvent leur rapporter) et non pour ce qu'il leur fait ressentir (pour être simplement en leur compagnie). Cette peinture des apparences montre aussi des retournements d'amitié par intérêt, la lâcheté ordinaire surtout envers les plus faibles. C'est aussi la description d'une certaine étroitesse d'esprit, y compris de la part de celui qui a thésaurisé ses trésors et qui vit chichement pour pouvoir être le seul à les contempler, préférant subir des paroles blessantes à la table où il a conscience de s'incruster plutôt que de se séparer de quelques-uns d'entre eux.

Le style est alerte. L’humour est mordant. Une bonne réinterprétation du texte de Balzac.

Un journaliste d'art et écrivain voit un vieil homme sur un vieux scooter. Son ami avec qui il est attablé à la terrasse d'un café parisien lui dit qu'il s'agit d'un ancien musicien qui a eu son heure de gloire dans les années 70 et qui est le cousin du propriétaire de la revue qu'il dirige. Il va creuser sa vie pour comprendre comment il se fait qu'à plus de 65 ans il doive encore donner des cours, d'autant plus qu'il aurait une collection d'objets d'art.

IF-0814-4263

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  Le Bonhomme Pons

  de Leclair, Bertrand
  Belfond
  ISBN : 9782714456618 ; 18,93 € ; 18/09/2014 ; 267 p. ; Broché

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