Maria de François Cavanna

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Catinus, le 28 juin 2014 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans)
La note : 9 étoiles
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Un écrivain majeur

« Maria « est le cinquième roman-récit autobiographique de Cavanna, qui date de 1985, s’inscrit à la suite, entre autres, des « Russkoffs ». Cavanna nous parle ici des femmes, encore et encore (jusqu’à l’obsession mais avec quel talent ! ), des clochards, des laissés-pour-compte, des putes, des ivrognes ; de sa vie d’écrivain et de ses potes de « Charlie-Hebdo « ; de son enfance, de ses parents, de l’ école, de l’espace et ses savants ; de très belles pages aussi sur Paris, … et de Maria, cette Ukrainienne qu’il a connu quand ils étaient tous deux esclaves des boches pendant la seconde guerre en Allemagne.
Une écriture, un style tout particulier qui va droit au but, sans entourloupe. Cavanna – tout comme Simenon - est un des écrivains majeurs de la littérature francophone du vingtième siècle (si je le dis … hein, t’as qu’à voir !).
Cavanna est probablement le seul mec que j’aurais voulu avoir comme grand frère. Il m’aurait traité de « p’tit con ! « cent fois par jour, mais je lui aurais pardonné….

Extraits :

- Le vieux fantasme secret de tous les mâles. Une vraie rouquine. Un fantasme qui franchit bien rarement le mur de la réalité : les vraies rouquines sont presque aussi rares que les Rolls.

- Je suis vachement content d’être au monde et de voir clair juste maintenant, avec tous ces savants, ces professeurs qui cherchent à comprendre le pourquoi du comment des choses, et moi je suis là, tout ça c’est pour moi, j’ai qu’à le lire, et avec des chouettes photos en couleurs … Je comprends pas tout mais c’est tellement bandant ! J’aurais pas voulu vivre il y a cent ans, je me serais fait chier. Dans ce temps-là, si tu ne bossais pas, tu te faisais chier.

- De tous les artifices dont use la femme pour magnifier son gouffre rose et attiser le désir du mâle, aucun n’égale en efficacité ce simple fait de se glisser sous chaque talon un petit socle de bois. Quelle glorieuse trouvaille !
Voilà que soudain se galbent les mollets, que se cambrent les reins, que les fesses se haussent et durcissent, que saillent les seins, que houlent les hanches somptueuses … Voilà aussi que s’allonge le cou, voilà que s’affirme le regard, voilà que la tête royale, là-haut, trouve sa position idéale, sa position de souverain équilibre, conquérante, sûre de soi.


Voici une courte interview de François Cavanna à l’époque de la parution de « Maria « :

http://www.ina.fr/video/CAB8501454301

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