Les droites et la rue de Danielle Tartakowsky

Les droites et la rue de Danielle Tartakowsky

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire , Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par JulesRomans, le 20 janvier 2014 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 65 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (57 467ème position).
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Des manitestations de droite très adroites

« Le concept de Manif de Droite est né en 2003, lors de conversations téléphoniques entre deux comédiens qui jouaient à "je suis plus de droite que toi" ». Il s’agit de dénoncer par l’humour les idées portées par le libéralisme économique.

La véritable manifestation en France de gens de droite n’est pas née d’hier et chaque génération depuis le début du XXe siècle a son âpre et mobilisateur combat de référence : 1905 contre la loi de séparation de l’Église et de l’état, 1924-25 contre l’application du Concordat à l’Alsace-Lorraine, 1934 la manifestation à l’appel des ligues, Alger mai 1958, 30 mai 1968 place de la Nation (pour soutenir de Gaulle), 1984 pour l’école privée, 2013 conte le mariage pour tous.

En fait l’agitation dans la rue commence avec l’arrivée au pouvoir des républicains qui en 1879 s’emparent du pouvoir, mettant fin aux gouvernements des conservateurs qui s’étaient avérés incapables de s’entendre pour le choix d’un prince. En effet les manifestations boulangistes et anti-dreyfusardes sont les premiers leviers d’expression du clan nationaliste, amenant d’ailleurs par là un transfert en politique de la gauche vers la droite de certaines valeurs.

Danielle Tartakowsky ne fait pas l’histoire événementielle des manifestations notables conduites avec l’appui de notables (sic), de la hiérarchie catholique, de responsables socioprofessionnels, ou d’activistes. Elle tente de dégager des caractéristiques générales propres à ces mouvements et de montrer comment elles ont pesé sur l’évolution générale des manifestations. Pour faciliter la lecture de tous, le plan est chronologique : 1880-1914, 1919-1933, 1934-35, 1935-1944, 1945-1958, 1958-1968, 1968-1989, 1990-2013.

S’il fallait retenir une caractéristique de l’occupation de la rue par la droite, est que contrairement aux manifestations de gauche, elles ne se fait pas au nom de mouvements politiques ou syndicaux ayant une assise historique et une représentativité massive. Les acteurs sont divers et se renouvellent, la constante restant la dimension catholique de ce côté de la barricade. La participation des jeunes catholiques aux Journées mondiales de la jeunesse a d'ailleurs contribué à ancrer chez eux un plaisir d'appartenir à une grande foule.

Il reste à s’interroger sur le cas des pays étrangers pour mieux appréhender les spécificités françaises. Nul doute qu’il en ressortirait que par son histoire chaotique, avec la non-acceptation persistante des valeurs des Lumières par une partie des Français, la population hexagonale fut à l’avant-garde des manifestations conservatrices ou activistes.

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A droite on mange les enfants ?

1 étoiles

Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 54 ans) - 21 janvier 2014

Ce livre part du postulat que la droite n'a pas changé depuis 1848, et qu'elle est monolithique, d'un bloc alors qu'il y a une droite anti-libérale par exemple. Cela en fausse tout de suite le raisonnement bien entendu. L'expression démocratique populaire, qui s'est manifesté d'abord par la levée en masse des "vendéens" contre la conscription inique réservée aux peuples, et la vente injuste des "biens nationaux" aux bourgeois, ne saurait être, selon l'auteure de l'ouvrage légitime, quand elle contredit les dogmes du progrès en marche et de l'idéologie dominante à gauche où d'aucuns sont persuadés qu'ils possèdent le "Bien" incontestable.

Rappelons d'ailleurs que quand les curés et aristocrates ont essayé de faire repartir des "guerres de Vendée" sous Napoléon, le peuple n'a pas suivi. Le peuple manifeste quand il n'est pas d'accord, que ce soit dans un sens ou l'autre. Le cataloguer comme tel ou tel afin de déconsidérer un mouvement spontané car celui-ci pas dans le bon sens me semble comme dangereux intellectuellement, et très subjectif.

Le peuple serait-il donc sommé de suivre aveuglément car certains idéologues pensent détenir le "Bien" ? C'est ce que l'on pourrait croire à lire cet ouvrage. La "droite" à considérer le point de vue de l'auteur n'aurait aucune légitimité démocratique alors que généralement les élections font apparaître un clivage à 50/50. La représentativité, n'en déplaise aux représentants de ce camp du Bien, ce sont aussi de représenter les personnes qui ne sont pas d'accord.

Enfin, notons que l'auteure écrit sur le "Huffington post", média clairement à gauche....

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