L'oeil nu de Yōko Tawada

L'oeil nu de Yōko Tawada
(Das nackte Auge)

Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

Critiqué par Lectio, le 21 octobre 2013 (Inscrit le 16 juin 2011, 75 ans)
La note : 7 étoiles
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Sombre vie dans une salle obscure.

C'est une jeune Vietnamienne des années 1980. Sage et studieuse, elle est choisie par ses professeurs pour prononcer un discours idéologique contre le capitalisme à Berlin Est. Imbibée de vodka la veille de son intervention, elle se retrouve à l'Ouest, enlevée par Jörg, un étudiant vivant à Bochum. Elle tente un retour au Vietnam via Moscou mais... le train va à Paris. Elle ne parle pas un mot de Français, ne le comprend pas. Elle ne possède ni visa ni titre de séjour. Une compatriote rencontrée dans le train lui avait donné quelqu'argent. Sa vie parisienne la ballotte de lieux en lieux (dans le modeste logement d'une prostituée, chez sa rencontre du train, enfin chez un jeune chirurgien asiatique qui veut l'épouser..). Elle s'invente des noms, oublie sa famille, connaît une courte expérience avec une équipe de théâtre, sans suite faute de papiers en règle. Sa situation irrégulière l'empêche d'étudier, d'apprendre la langue du pays. Son seul lien à la vie, des films, toujours avec la même actrice qu'elle poursuit de cinémas en cinémas. D'où des résumés de l'impressionnante filmographie de la comédienne dont le nom ne sera jamais cité: Zig zig, belle de jour, Tristana, l'agression, le dernier métro et évidemment Indochine. Les aventures de Catherine Deneuve occupent à peu près les trois quarts de l'ouvrage. C'est laborieux et ennuyeux, même si on en comprend l'importance pour montrer l'unique énergie de cette mystérieuse et passive apatride. Jörg la retrouve à Paris. Retour à Bochum. Hô Chi Minh et Honecker c'est fini. Elle le comprend et... retourne au cinéma ! Autant le livre nous étouffe avec les films de C.Deneuve, autant la fin nous laisse l'impression que l'auteur en a assez de cette tragique histoire. Une vieille femme aveugle, sans nom, hante les cinémas où une mystérieuse personne lui décrit les images dans le creux de la main. On peut penser que sa vie à Bochum ne fut pas plus dynamique qu'à Paris. Il était préférable de prendre un raccourci. C'était quand même un bon film !

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Les éditions

  • L'oeil nu [Texte imprimé], roman Yoko Tawada traduit de l'allemand par Bernard Banoun
    de Tawada, Yōko Banoun, Bernard (Traducteur)
    Verdier / Der Doppelgänger (Lagrasse)
    ISBN : 9782864324492 ; 13,18 € ; 01/09/2005 ; 200 p. ; Broché
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