Ecrits de prison, le Combat d'un Indien de Leonard Peltier

Ecrits de prison, le Combat d'un Indien de Leonard Peltier
( Prison writings)

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Heyrike, le 24 mars 2003 (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 56 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 289ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 3 570  (depuis Novembre 2007)

Souffrance d'un homme, souffrances d'un peuple

- 1944 : naissance de Léonard Peltier à Grand Folks, Dakota du Nord
- 1958 : Il termine sa scolarité sans réel perspective d'avenir et rencontre ses premiers ennuis avec la justice suite à une arrestation sans motif sérieux par des policiers à la recherche d'un bon coup facile et sans risques. Prise de conscience du sort des Amérindiens lors d'un meeting
- 1970 : Participation de Léonard à l'occupation de fort Lawton.
- 1972 : Léonard rejoint l'A.I.M et participe à la marche de "La piste des Traités Violés" et à l'occupation des bureaux du BIA à Washington. Il est fiché par le FBI comme activiste provocateur. Milwaukee, altercation avec deux hommes en civil qui sont en réalité deux policiers. Présenté devant la justice pour tentative de meurtre, il passe 5 mois en prison dans l'attente de son procès. Libéré sous caution, il entre en clandestinité. Il sera reconnu innocent en 1978 pour ce délit suite à la divulgation de coup monté par le FBI.
- 1975 : Réserve de Pine Ridge, "Règne de la Terreur" qui fera de nombreuses victimes dans les rangs des traditionalistes persécutés par les GOONs sous les ordres du chef de la rez Dick Wilson, lui-même à la solde du gouvernement et prompt à faire taire toute velléité de contestation, par la force s'il le faut. Léonard, maintenant membre de l'AIM, se porte au secours des traditionalistes. Lors de la protection rapprochée de la famille Jumping Bull, une prise d'assaut effectué par le FBI et les GOONs dans la propriété de ceux ci débouchera sur une fusillade et une chasse à l'homme. Au cours de l'échange de coups de feu deux agents du FBI trouveront la mort. Léonard parviendra à s'enfuir au Canada.
Il est arrêté et emprisonné au Canada. Suite à une procédure plus que douteuse, le gouvernement Américain obtient l'extradition de Léonard.
Léonard Peltier comparait devant un tribunal composé uniquement de blancs totalement hostiles. Des jurés savamment influencés et menacés, au juge qui lui interdit de faire état des conditions de vie des Amérindiens dans les réserves et de plaider la légitime défense, en passant par le FBI qui fera preuve de malversations caractérisées, de fabrication de preuves, de faux témoignage, falsification de documents, dissimulation de preuves qui auraient pu l'innocenter, de menaces pour arracher des aveux à des personnes qui n'étaient même pas impliquées dans cette affaire, tout concorde pour rendre Léonard coupable de meurtre. Il sera condamné à deux peines de prison à perpétuité pour l'assassinat de deux agents du FBI.
Plusieurs années après, certains avocats et juges reviendront sur ce procès en déclarant qu'il est évident que celui-ci avait été inéquitable. Parmi eux certains plaident aujourd'hui en faveur de Léonard et réclament la révision de son procès et son acquittement. Il sera démontré que les éléments à charge étaient non recevables et que la plupart de ceux-ci se sont avérés comme étant une manipulation de la part de la justice et du FBI pour incriminer Léonard Peltier.
Après plusieurs tentatives pour obtenir une révision de son procès en apportant des preuves susceptibles de le faire libérer, Léonard Peltier croupit toujours en prison. Il purge sa 28eme année d'incarcération.
Son récit poignant nous fait partager tous les moments difficiles auxquels il a dû faire face durant ces 28 ans. Les mauvais traitements physiques infligés par les gardiens, la tentative d'assassinat à l'intérieur de la prison, le refus de consultations par des médecins alors même que son état de santé réclamait des soins urgents, tout a été tenté pour poussé Léonard au pire. Mais il n'a jamais cédé et il tente de subsister envers et contre tout, car il sait très bien qu'à travers lui c'est tout un peuple que l'on essaye d'humilier et d'anéantir. Et pour rien au monde il ne cessera son combat, afin que son peuple puisse enfin prétendre à la dignité et la reconnaissance due à tous les peuples autochtones détenteurs et garants d'un patrimoine culturel si intimement lié à la Terre notre Mère à tous.
Est-il besoin de rappeler que l'histoire si terrible de Léonard Peltier se déroule aux Etats Unis d'Amérique pays de la liberté chérie et de la démocratie qui garantit les mêmes droits à tous les citoyens, et non pas dans une République Bananière. Comment se fait-il que les protestations internationales, les 25 millions de signatures réunies pour réclamer au président Américain la libération de Léonard n'aient pas réussi à briser cette injustice (Clinton a failli signer une grâce présidentielle, mais au dernier moment il est revenu sur sa décision. On peut y voir l'influence de personnes peu désireuses de voir la libération de Léonard être interprétée comme étant le désaveu d'une politique inique vis à vis des Amérindiens).
Un pays ne peut pas être grand et digne tant qu'il reste aveugle et amnésique sur son passé, tant qu'il s'obstine à mentir que ce soit aux autres où à soi-même. Car c'est bel et bien ce que font les Etats Unis, ils se sont construit une histoire de pacotille faite de bric et de broc, véhiculée par leur cinéma à la gloire des héros conquérants, leurs médias versatiles, leur éducation expurgée de l'existence et du génocide Indien, tout cela pour légitimer leurs prises de possession des terres et des vies Indiennes. Et tout individu qui ose s'élever contre cela se voit immédiatement et irrémédiablement anéanti car l'Amérique n'accepte pas les Anti-Américains. Et qui sont les Anti-Américains ? Ce sont tous ceux qui pensent différemment, qui ne sont pas Américains primaire, qui ne sont pas croyants (….Chrétien, bien sûr), qui ont une conscience et une âme propre à la tolérance et au respect des autres qui aspirent à vouloir vivre avec et pour autrui.
Groupe de soutien à Léonard Peltier c/o C.S.I.A. 21ter rue Voltaire 75011 Paris, France tél : 01.43.73.05.80

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

  • Écrits de prison [Texte imprimé] Leonard Peltier,... préf. de Danielle Mitterrand éd. par Harvey Arden
    de Peltier, Leonard Arden, Harvey (Editeur scientifique)
    Albin Michel / Terre indienne (Paris).
    ISBN : 9782226115751 ; 15,00 € ; 10/05/2000 ; 266 p. ; Broché
»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Nous sommes Un

10 étoiles

Critique de Thomas Fors (Beloeil, Inscrit le 10 avril 2002, 88 ans) - 30 mars 2003

Bonjour.
A titre d'information, je vous signale que cet auteur, Léonard PELTIER, est également publié régulièrement dans la revue de littérature INEDIT NOUVEAU (Editions du GRIL, chez Paul Van Melle, Avenue du Chant d'Oiseaux, 11, à B - 1310 La Hulpe). Dans le numéro du mois d'avril (n¡171), cet auteur, traduit par Renée Laurentine, propose deux poèmes de haute tenue : "dans la nuit ombreuse" et "le coeur du monde". Ne l'oubliez pas. Bonne route à vous tous et toutes.

En complément

10 étoiles

Critique de Folfaerie (, Inscrite le 4 novembre 2002, 55 ans) - 28 mars 2003

A noter, pour compléter la lecture de ce poignant récit, Michael Apted a réalisé en 1992 un film tiré des événements de Pine Ridge, produit par De Niro, "Coeur de tonnerre", ainsi qu'un documentaire, produit par Robert Redford, intitulé "incidents à Oglala". Au générique de ces deux films, on trouve John Trudell, l'un des amis de Leonard Peltier, également Sioux, qui a lui-même écrit un magnifique recueil de poèmes, Indigo rouges, et dont je conseille fortement la lecture.

Forums: Ecrits de prison, le Combat d'un Indien