Le testament d'un cancre de Bernard Gheur

Le testament d'un cancre de Bernard Gheur

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Catinus, le 16 juin 2013 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (39 872ème position).
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Survol


Le survol d’une partie de la vie de Jean-Marc, un adolescent, dans une ville (sans doute Liège). Les parents, les frères et sœur « Marianne était une jolie jeune fille qu’il faudrait bientôt songer à marier ; Philippe, un grand sportif ; Jean-Marc un futur architecte ; Bernard, enfin, se passionnait pour la musique moderne «. Ses amis : Bertrand, Jacques, …
On aurait bien aimé trouver un nom de rue, un nom de cinéma, le nom de la bouteille de whisky, le prénom étrange de cette jeune fille, …
« Le testament d’un cancre « fut préfacé par François Truffaut et publié en 1970 par Albin Michel. « Etre un écrivain publié « à vingt-cinq ans, ce n’est pas rien !

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Les éditions

  • Le testament d'un cancre

    Albin Michel
    ISBN : SANS000036422 ; 01/01/1970 ; 185 p.
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Haute tenue littéraire

9 étoiles

Critique de Alceste (Liège, Inscrit le 20 février 2015, 62 ans) - 2 juin 2019

Une N ième évocation de son adolescence par un auteur blessé par la vie ? Peut-être, mais surtout un beau texte qui livre à chaque page de vrais bonheurs d’expression.
Le héros, Jean-Marc, passe pour un adolescent refoulé et intellectuellement lent, mais il fait preuve de beaucoup de sensibilité dans la perception de ses proches :
« Dès lors, Jean-Marc s’émerveillait qu’à cinquante ans, après tant et tant de péripéties, tant de désillusions, de trahisons subies, un homme pût encore éclater de rire sans retenue. »
« Depuis la mort de son mari, la grand-mère ne renouvelait plus son ameublement. Pour résister à un monde qui l’effarouchait toujours davantage, le don était sa seule défense. « Heureusement que je suis là » répétait-elle à tout propos. Comme elle n’en était pas si sûre, elle guettait l’approbation. »
Pour la jeunesse de cette époque, la salle de cinéma est un des principaux lieux d’évasion. Pas étonnant qu’elle intervienne dans le fil du roman.
« Dans les rangées supérieures, au point le plus obscur de la salle, c’était le refuge de quelques couples disséminés, présences vagues et troublantes sur lesquelles les garçons n’osaient se retourner. »
L’institution scolaire exerce un contrôle continu sur la personne de l’élève, dans toutes ses manifestations. Il s’ensuit ce climat de suspicion généralisé :
« Les professeurs se concertaient derrière leur dos, prétendaient définir leur personnalité, la peser tout entière dans la paume de la main. Puis ils revenaient vers eux, essayaient une autre stratégie. Les élèves éventaient leurs approches, devinaient derrière chaque attitude le calcul pédagogique, ressentaient la bonhomie factice, l’entrain sur commande. »
Quels que soient les reproches, les rancœurs proférées à l’encontre de l’école de cette époque, une chose qu’on doit lui reconnaître est d’avoir appris à écrire à ceux qui en sont sortis. Cette formation approfondie en latin et en grec aide un auteur « comme un automobiliste qui sait comment son moteur fonctionne, qui pourrait le démonter. », déclare Bernard Gheur dans l’interview mise en postface.
C’est dans cette même interview qu’il raconte comment François Truffaut lui suggéra un « détail visuel », « une trouvaille de cinéaste ». Pendant la retraite des élèves, l’un d’eux est renvoyé pour inconduite liée à l’alcool. Ainsi est rapporté l’épisode :
« Une voiture se garait devant le perron. Un couple en sortit. Emile allait à leur rencontre, escorté du professeur. Il avait son manteau, sa valise. Une grande frayeur saisit Jean-Marc Il y eut un conciliabule entre le couple et le professeur. Une bouteille vide circulait de main en main. »
Un beau roman, qui rappelle Radiguet, excusez du peu.

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