La course à l'abîme de Dominique Fernandez

La course à l'abîme de Dominique Fernandez

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Renardeau, le 9 mars 2003 (Louvain-la-Neuve, Inscrite le 6 avril 2001, 66 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 11 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (24 983ème position).
Visites : 10 955  (depuis Novembre 2007)

Caravage, un baroque flamboyant

La passion Caravage, souligne le bandeau de couverture, et c'est bien de passion, de feu dévorant qu'il s'agit tout au long de ce roman qui se lit comme on plonge à l'eau ou à l'incendie ... Caravage, ce peintre italien du début du XVIIème siècle, qui révolutionna la peinture en y introduisant la vérité des corps, la sensualité vivante et un jeu d'ombres et de lumières appelé parfois "caravagisme".
De l'homme Caravage, on ne sait presque rien, si ce n'est qu'il est originaire de Lombardie, vécut à Rome, à Naples, à Malte et en Sicile. On sait aussi qu'il aimait les garçons, surtout les voyous. Et qu'il mourut assassiné sur une plage près de Rome, paria poursuivi par la justice après avoir tué un homme.
Sa peinture, c'est autre chose, et pourtant, c'est le même volcan de vie qui brûle vite, très vite avant de s'éteindre, comme elle sera oubliée pendant plus de trois siècles. Caravage, c'est le passage de la Renaissance au baroque, c'est l'avénement d'une brutalité plastique et l'émergence de la réalité dans la peinture.
Dominique Fernandez connaît bien l'univers baroque et l'Italie. Il connaît bien aussi, et défend, l'univers gay. Il a consacré un livre au rapport de l'art et de l'homosexualité : "L'amour qui ose dire son nom" (Stock, 2001). Et, il le dit lui-même, son livre est composé de vingt pour cent de réalité historique et de quatre-vingts pour cent d'imaginaire. Ce qui fait que ce roman est plus une plongée dans les idées et les obsessions d'un intellectuel français gay du XXIème siècle que le dessin historique de la vie du Caravage.
Cette précision n'enlève rien au roman qui ne manque pas de souffle pour emmener le lecteur à cette époque où la Contre-Réforme offrait à l'art des moyens rarement égalés. Pas une église, pas un palais de Rome et d'ailleurs qui ne voulût s'orner de fresques et de peintures.
C'était aussi l'époque de l'Inquisition et celle-ci pouvait envoyer rôtir au bûcher un peintre soupçonné d'hérésie. Ces soupçons touchèrent souvent le Caravage, mais il trouva toujours quelque haut prélat pour le défendre. Attaques et défenses qui donnent de savoureux passages d'exégèse de sa peinture où un élément symbolique du tableau veut à la fois dire l'ange ou le diable, selon la lecture qui en est faite.
Le roman raconte aussi la vie amoureuse du Caravage. Après que Dominique Fernandez eût remarqué que trois modèles masculins reviennent toujours dans ses tableau, il imagina trois histoires d'amour avec ces garçons dont le Caravage a exalté la sensualité et même l'érotisme. C'est dans l'une de ces histoires d'amour, couplée à la personnalité fiévreuse et passionnée du peintre, que l'auteur trouve l'explication, la raison et l'exécution de sa mort. On peut s'interroger là sur ce qu'il présente comme l'apothéose d'une histoire d'amour et le point final glorieux d'une vie.
De ce roman flamboyant, et par ailleurs remarquablement écrit, on ressort rempli d'images et de couleurs, de sentiments et de questions.

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L'autre Michel-Ange

8 étoiles

Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 47 ans) - 11 décembre 2019

Michelangelo Merisi est un personnage de roman. Il y a d’un côté le génie autodidacte refusant d’imiter les Maîtres et qui symbolise un renouveau dans la peinture; il se hissera jusqu’aux plus hauts sommets. De l’autre se trouve le mauvais garçon, viveur et querelleur, aux mœurs inacceptables pour l’époque. Ce dernier sera la ruine du premier.

Dominique Fernandez nous donne sa version de la vie du Caravage. Beaucoup de libertés ont été prises sur les faits, la chronologie et les personnages. Et l’auteur a une théorie : Le Caravage ne peut bien peindre que sous pression, dans un environnement d’urgence et de danger. Une vie bien rangée et sans heurt serait fatale à sa force créatrice. Son art est sa perte.
Ce roman permet de redécouvrir l’œuvre et le destin d’un artiste qui connut une postérité singulière. Tombé dans l’oubli pendant des siècles il n’a été réhabilité qu’au début du XXème siècle.

J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire. On y trouve une communauté de thèmes avec « La Société du Mystère », du même auteur et paru bien plus tard. Comme une filiation à rebours.

Une biographie romancée

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 3 janvier 2019

Dominique Fernandez ne pouvait être qu'intrigué par la vie du Caravage, Michelangelo Merisi dénommé par le nom de son village de naissance. Ce Lombard installé à Rome, ville de coeur de l'auteur, s'est mis au service de la Papauté et de cardinaux influents, en osant le parti pris de l'audace, parfois de la provocation, quitte à jouer dangereusement avec sa réputation. Il se risque au réalisme, à de nouveaux jeux de lumières, pour renouveler l'art de la commande des thèmes religieux et innover dans la nature morte, jusque là peu pratiquée en Italie.
Outre la carrière artistique, il est évoqué la vie privée. Dans cette biographie romancée, la narration est rédigée à la première personne, pour rendre plus vivante une existence déjà endiablée, aux désirs effrénés, tendant vers une sexualité marginale et débridée, comme pour mieux provoquer ses commanditaires, venant du Saint-Siège même. Ce goût du risque lui deviendrait fatal, épineux professionnellement et dangereux personnellement.
Ce livre est intéressant, à condition de garder à l'esprit l'apport précis de son art et de visualiser ses principaux tableaux, longuement décrits certes. Je vous recommande à cette fin la biographie artistique émise par Gérard-Julien Salvy, chez Folio, dans la collection des biographies.
Cette biographie romancée osée n'est sans doute pas à mettre en toutes les mains, mais reste à recommander avec des compléments ou des antécédents de lecture.

3,5 étoiles!

7 étoiles

Critique de Js75 (, Inscrit le 14 septembre 2009, 40 ans) - 3 mai 2012

La Course à l'abîme est un roman biographique écrit par Dominique Fernandez sur la vie de Caravage. L'intrigue est dense (une densité et un souffle romanesque assez impressionnants), plutôt fouillée (nombreux détails historiques, restitution de cette époque de la Rome baroque), légèrement répétitive (le roman étant tout de même très long un sentiment de répétition envahit parfois le lecteur, l'auteur ressassant un peu trop ses obsessions thématiques au détriment de l'histoire qui avance en tâtonnement), prenante de manière aléatoire (certains passages sont vraiment intéressants et nous en apprennent plus sur la personnalité ambiguë et passionnante de ce grand peintre d'autres s'attardent trop sur des détails inutiles ou des descriptions de tableaux redondantes à la longue) et fait preuve d'une certaine originalité (en effet, ce livre est écrit à la première personne du singulier c'est donc Caravage qui nous conte son histoire et nous fait partager son point de vue, ce parti-pris audacieux et pertinent permet au lecteur une immersion plus facile). Le style de l'auteur, d'un bon niveau, est relativement classique, descriptif (parfois trop), le vocabulaire employé est souvent riche émaillé de belles envolés métaphoriques, forcément inégal car ce roman est d'une longueur non négligeable. Le traitement du personnage principal, Caravage, est l'un des autres points forts de ce roman, en effet Fernandez arrive sans difficulté à montrer avec acuité et subtilité les multiples facettes de la personnalité trouble et complexe de ce peintre anticonformiste. Il réussit à nous faire partager ses craintes, ses fantasmes, ses pensées. Forcément, les personnages secondaires ont moins d'épaisseur psychologique, s’effacent quelque peu devant la figure de l'illustre peintre. La Course à l'abîme est donc un bon roman qui oscille entre didactisme et souffle romanesque (bien sûr il faut comprendre que ce livre est avant tout un roman qui fait place à l'imagination et que donc la vie de Caravage est fortement romancée pour rendre le tout encore plus palpitant), qui souffre de longueurs régulières dues à des digressions qui ralentissent et alourdissent le récit. J'ai longtemps hésité entre 3, 5 et 4 étoiles et c'est finalement 3, 5 car après un début excellent je trouve que le livre s’essouffle un peu mais malgré tout si vous vous intéressez à Caravage ce livre reste un incontournable de par sa densité et sa variété.

Clair-obscur

6 étoiles

Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 7 avril 2011

Il Caravaggio, peintre de génie à l’âme aussi claire-obscure que ses tableaux, a inspiré à Dominique Fernandez un roman fleuve qui nous entraîne dans le sillage de cet homme au tempérament bouillonnant, bagarreur et jouisseur. Qui exprime sa liberté en glissant dans ses tableaux des détails propres à choquer l’Eglise. A plusieurs reprises il connaîtra la prison en raison de ses provocations, et sa tête sera mise à prix à l’issue d’une bagarre dont son adversaire ne sortira pas vivant. Tour à tour adulé et honni, sa vie sera faite de périodes de faste grâce à des protecteurs épris de sa peinture, et de fuites pour échapper à une mort certaine. Une mort qui finira par le rattraper, sur une plage de Toscane, dans des circonstances qui demeurent mystérieuses.

A partir des quelques éléments biographiques connus sur la vie tumultueuse du Caravage, l’auteur tisse une trame romanesque empreinte de son amour pour le peintre, mais plus largement de l’Italie, où il a vécu un an lorsqu’il était étudiant. Cet amour se sent à chaque page, mais j’ai regretté que son écriture impeccable soit justement un peu trop académique. Pour parler crûment, je dirais que ce roman manque à mon goût de « tripes », de cette fièvre que l’on imagine emplir chaque jour de la vie de ce peintre sulfureux. Il faut attendre la toute fin du livre, lorsque Michelangelo (Michelangelo Merisi était le vrai nom du Caravage) retrouve enfin Mario, son amour perdu, pour que le roman se mette à vibrer. Or, Dominique Fernandez pouvait ici tout se permettre, contrairement aux biographes.
Il n’en reste pas moins qu’il a eu le talent impressionnant de construire son roman sur la base des tableaux du Caravage. D’imaginer ce que l’homme vivait, ce qui l’inspirait au moment où il peignait ses toiles. Il est d’ailleurs préférable d’avoir sous la main, parallèlement à celui-ci, un livre de reproductions de ses oeuvres. Cela leur donne un éclairage auquel on a envie de croire, même si l’on sait que tout cela - ou presque - n’est que fiction.

Des cimaises à l'abîme

10 étoiles

Critique de Spiderman (, Inscrit le 14 juin 2008, 61 ans) - 26 août 2008

Dominique Fernandez est un maître du roman. Pas plus que "Dans la main de l'ange", il n'avait souhaité de lien absolu entre P.P.P. et Pasolini, il ne revendique ici de vérité historique concernant Merisi, "Le Caravage".
Pourtant, comme le dit si bien la première critique de ce livre, quel voyage, quelle épopée dans la Rome de la Contre-Réforme où naît un nouveau genre artistique, l'opéra!
Le contexte historique est un vrai bouillon de culture artistique, théologique et humaine. Le fil conducteur est la théorie de l'Académicien Fernandez qui voit en l'homophobie le moteur d'une créativité artistique ou intellectuelle pouvant parfois aboutir à un anéantissement souhaité et perçu comme un sommet de jouissance.
Au lieu d'un morne débat sur le sexe des anges, l'interprétation des toiles de Caravaggio va donner lieu à d'éblouissants morceaux de bravoure : les prostituées servant de modèles à la Vierge Marie, l'ombre du pénis de l'Amour triomphant, les ongles des orteils de saint Matthieu et tant d'autres "détails" vont être passés au crible de théologiens et de monsignori plus pervers, intéressés et hypocrites les uns que les autres.
Deux personnages que l'Eglise catholique a érigé aux rangs de saints ressortent périodiquement des débats et réflexions : Thérèse d'Avila et son orgasmique dard et Paul de Tarse, qui apparaît ici comme à l'origine des castrats (p. 244 "Que les femmes restent silencieuses à l'église") et pourfendeur du "vice innommable" (p.432) des sodomites. Pour peindre "La vocation de saint Paul", le Caravage émet une curieuse hypothèse et représente Paul de Tarse "capitulant sous le plaisir" qu'il va ensuite condamner. Le peintre lui donne le visage de celui qui est pénétré et jouit d'être l'élu d'un Dieu qui va le charger d'une nouvelle mission. Ce thème de Paul "sodomite teigneux" a été depuis repris sous la forme d'un brillant thriller par Olivier Delorme dans " La quatrième révélation" (H&O, 2005).
Ce roman est baroque comme l'époque qu'il décrit, foisonnant et passionné comme les débats entre protestants et catholiques aux lendemains du concile de Trente (1563) et de la conversion d'Henri IV (1594).
Et l'amour occupe toujours une place centrale avec une sensualité qui donne à ce roman (plus ou moins historique : quelle importance ?) une force supplémentaire.

un Caravage d'opérette

2 étoiles

Critique de Prince jean (PARIS, Inscrit le 10 février 2006, 50 ans) - 21 décembre 2007

il n'y a pratiquement rien de vrai dans ce roman. Fernandez imagine un Caravage plus romantique qu'un personnage sorti d'un roman de Jane Austen, le talent littéraire en moins.

cela me fait penser aux gens qui pensent connaitre la vie de Mozart en ayant vu le film "Amadeus", c'est le meilleur moyen de se ridiculiser, en confondant la réalité historique et l'imagination du dramaturge.

Le père du Caravage est mort de la peste et non pas assassiné par je ne sais quel complot voulant cacher le soi disant faux saint Jean Baptiste de Leonard de Vinci.

Caravage était issu d'une famille de la petite bourgeoisie, assez riche pour lui payer sa formation chez l'un des plus célèbres peintres lombards de l'époque.

rien ne prouve que Caravage soit mort assassiné et encore moins par un de ses gigolos.

le seul intérêt de ce livre réside dans l'oeil délicat et avisé de Fernandez. Les descriptions et interprétations des toiles du grand peintre sont souvent pertinentes.

je recommande plutôt le Découvertes Gallimard "caravage : peintre et assassin' , et les excellents livres de Manuel Jover ou de Catherine Peglusi.
le plus important est de lire Michelange Merisi à travers le don qu'il fait à l'humanité entière : ses toiles !

un exemple ?

6 étoiles

Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 51 ans) - 23 avril 2006

L’histoire romancée du Caravage, la description libre de l’art pictural de l’inventeur du clair-obscur, l’histoire d’un homme sans qu’on sache ce qui de l’Histoire ou du Roman l’emporte, donnent à cet ouvrage une force étonnante. L’artiste, l’artiste maudit, l’éternel insatisfait, le perfectionniste, qui présuppose son destin ou agit pour rendre sa vie conforme à cette condamnation, tout au long de ces pages nous accompagne dans ce qui ressemble à une épopée.
Après lecture, voir et mieux connaître Caravage semblent une nécessité. L’écriture est belle mais pas particulière, ni puissante. Aux détours de quelques phrases on mesure simplement que chercher à être ce que l’on voudrait être n’est pas chose aisée. Ce roman est aussi une belle description de la Rome de la fin de la renaissance, du rôle de l’Eglise et d’une belle description des mœurs de l’époque.
C’est surtout un personnage, il signore Merisi, dit Caravaggio, empreint d’absolu, un vrai personnage de roman dont on ne sait finalement pas ce qui relève de la légende ou de l’Histoire.

Le vrai Caravage ?

7 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 49 ans) - 29 avril 2004

Avant toute lecture de ce livre, vous devez visualiser un tableau de Caravage, qui se trouve dans la cathédrale Saint Jean à La Valette (Malte) et qui s’intitule "La décollation de Jean-Baptiste". Un tableau très étrange, déjà pour le lieu qu’il représente, difficile à définir (une cellule ? une ruelle sombre ?), puis pour le jeu subtil entre le bourreau et le condamné plutôt difficile à cerner.
Dans on livre, Dominique Fernandez s’attarde sur cette œuvre. Il ne s’agit pas d’un ouvrage d’histoire de l’art, mais d’un roman. Il n’empêche qu’avoir un minimum de données sur ce tableau de Caravage n’est pas superflu pour mieux se plonger dans ce texte.
Fernandez a énormément étudié le sujet. Il nous explique ainsi que cette œuvre picturale est un symbole de la mort du père du Caravage et de la propre mort de l’artiste qui, comme on le sait, succombe à un attentat en 1611, à 38 ans.
C’est là que l’imagination romanesque de Fernandez entre en jeu, il nous propose plusieurs pistes (vengeance des Chevaliers de l’Ordre de Malte par exemple). Imaginaire mais diablement convaincant ! Dominique Fernandez argumente, explique, débat, contredit, c’est à une véritable enquête qu’il nous convie et on oublie souvent qu’il s’agit d’un roman et non pas d’un documentaire. Une lecture passionnante, peut-être pas de la très grande littérature aux yeux de certains mais un moment très agréable.

Un peu long quand même...

6 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans) - 22 mars 2004

Ce roman c'est la vie du célèbre peintre le Caravage telle que l'imagine, ou plutôt la fantasme, Dominique Fernandez. Le Caravage était un peintre de génie, qui révolutionna la peinture mais qui mourut jeune, assassiné dans des circonstances sordides sur une plage de Naples.

A lire Fernandez, cette fin sordide apparaît comme inéluctable : Le Caravage, homosexuel au tempérament bien trempé, a un côté voyou. Il est plus à l'aise dans les bas-fonds que dans les salons de ses illustres protecteurs, et il a besoin de se sentir continuellement en danger pour peindre ses chefs-d'oeuvre. Sa vie est une course à l'abîme, course vers l'extase d'une mort violente, vers la réalisation de son fantasme qui est de mourir sous la lame d'une main aimée.

L'analyse des tableaux de Caravage par Fernandez est parfois passionnante. Ainsi dans celui qui représente Saint Mathieu en train d'écrire son évangile, Fernandez montre que le peintre a représenté un homme d'âge mur écrivant sous la dictée d'un jeune ange. Celui-ci, bel adolescent presque dénudé, enlace Saint Mathieu et il se dégage de l'ensemble de la scène une sensualité troublante. Fernandez imagine ainsi que le Caravage a représenté son amant dans la plupart de ses tableaux.

L'auteur écrit bien, il a en outre une culture historique et culturelle impressionnante. Cependant le livre est long : 600 pages et c'est trop car après deux cents pages passionnantes je trouve que l'auteur se répète. A la page 200 on passe de Milan à Rome, ensuite à la page 400 de Rome à Naples, Mario est remplacé par Gregorio dans le lit du peintre, mais pour le reste c'est toujours la même chose: des tableaux, des procès, des discours sur la peinture .. Évidemment je ne suis pas spécialement féru d'histoire et de peinture, peut-être que les gens passionnés d'histoire ne trouveront pas ce livre trop long.

la vie privée du Caravage, une lecture pour initiés.

1 étoiles

Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 23 juillet 2003

Un livre passionnant ? Eh bien non... Je l'ai lu de A à Z mais il m'a paru long et finalement ennuyeux. On y parle à longueur de pages d'un tas de personnages, les Colona, Borghèse, Farnèse, et autres Médicis, plus de Papes, de Princes, de Monseigneurs et d'Evêques, sans compter tous les peintres du XVIIème ... A moins d'être un spécialiste de cette époque, vous êtes perdu !
De plus, il faudrait avoir sous la main les reproductions de tableaux dont on parle tout au long du livre. Bref, c'est me semble-t-il, un livre d'initié. Sans doute que j'aurais dû parfaire ...ou commencer mon instruction sur la Contre-Réforme en Italie avant de lire ce volumineux "roman" ! A part quelques belles pages sur les tribunaux de l'Inquisition, je n'ai rien retenu de cette lecture et je suis passé à côté d'un sujet sans doute intéressant.

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