Quartiers d'hiver - souvenirs de Jean-Claude Brisville

Quartiers d'hiver - souvenirs de Jean-Claude Brisville

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Fredericpaul, le 20 mai 2013 (Chereng, Inscrit le 19 mai 2013, 62 ans)
La note : 10 étoiles
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« Jamais je n’aurais dit ce que j’écris. La défaite de la parole engendre l’écriture ».

« Jamais je n’aurais dit ce que j’écris. La défaite de la parole engendre l’écriture ».
Jean-Claude Brisville est un timide, peut-être même un taiseux. Il a passé sa vie au milieu et au service des livres ; on ne pouvait concevoir meilleur endroit pour lui. Et sa discrétion lui fit connaître le succès bien tard (il avait 60 ans). Pourtant nulle trace en lui d’aigreur, il a toujours beaucoup travaillé et a toujours su admirer ses « patrons » : Gracq, Chateaubriand, Balzac, Camus, …..à propos de Camus « Son sourire, sa courtoisie, sa simplicité séduisante. Je l’admirais. Je vais l’aimer. »
Pudiques, ses mémoires sont plus celles de ses rencontres que sa propre vie. Et il les aura tous croisé : Gide, Camus, Morand, Berl, Maurois ….. Ces mémoires avancent à son pas « lourd, lent, las » et ce rythme convient bien à son propos où enfin on prend son temps pour voir et revoir, réfléchir et oublier. « Une petite halte au Tea Caddy, un des derniers refuges où l’on pouvait encore parler à voix basse ».
Les anecdotes et les citations sont nombreuses dans le livre mais jamais on n'a l’impression d’un empilement, chaque phrase arrive à son moment, chaque image dans son décor.
« Voué par mon ciel de naissance – Gémeaux – au double je, manquant de caractère et de présence, toujours en retard dans la vie d’une réplique, faible, timide et indécis, ayant horreur du moindre affrontement, et quand j’y suis contraint ne trouvant mes mots, émotif et naïf, incapable de calculer, de prévoir et moins encore de construire raisonnablement ma vie, j’étais donc par compensation destiné à l’écriture théâtrale »
On referme le livre après avoir passé un délicieux moment avec un homme qui nous aura fortement émus et intéressés, toujours sans en avoir l’air. C‘est, je crois, ce qu’on appelle l’élégance.
Et puis il y a la finesse de son humour « D’une bavarde : elle se tait parfois, mais jamais quand elle n’a rien à dire »…

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