Le vase où meurt cette verveine de Frédérique Martin

Le vase où meurt cette verveine de Frédérique Martin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Alma, le 5 mars 2013 (Inscrite le 22 novembre 2006, - ans)
La note : 9 étoiles
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Mon cher mari, ma très chère femme

Extrait de la 4e de couverture : "Parce que leurs enfants ne peuvent les héberger ensemble lorsque Zika doit aller se faire soigner le coeur, Joseph et elle se retrouvent séparés après plus de cinquante-six années de vie commune. Lui est accueilli chez leur fils Gauthier à Montfort, elle chez leur fille Isabelle à Paris. Commence alors entre eux une relation épistolaire qui voit s’éloigner la perspective de leurs retrouvailles et se déliter leur univers..."

Un beau roman, plein d’émotion et de sensibilité . Dans chacune des lettres alternent souvenirs heureux du paradis perdu: celui du temps de leur rencontre, de leur vie simple à la campagne où tendresse et désir ont toujours régné , rappels constants d’un amour indéfectible, souffrances de la séparation forcée, et récit de leur quotidien dans un univers auquel ils sont totalement étrangers, qui leur révèle les fêlures de leurs enfants dont ils demeurent dépendants . Un échange de lettres au ton juste, souvent déchirant où se croisent la voix amoureuse et pondérée de Joseph et la voix spontanée et impulsive de Zika, et qui souligne les difficultés d’une cohabitation régie par une inversion des rôles : celui dans lequel les parents se sentent infantilisés et où les enfants doivent endosser malgré eux le rôle de parents, demander à ceux-ci d’être raisonnables .

L’action du roman s’écoule sur une année, constitué de 5 chapitres portant chacun comme titre le nom d’une saison . La première : Printemps porte en elle l’espoir de se retrouver bientôt, quand les problèmes cardiaques de Zika seront réglés. La suivante : Eté traduit la chaleur caniculaire et la violente sensation d’étouffer. Quand arrive Automne , éclatent alors les drames , les relations familiales se brisent et quand vient Hiver, c’est le vide affectif, l’ hibernation mentale . Printemps qui s’annonce suffira-t-il à renouer les fils brisés ?
Le titre du roman , LE VASE OU MEURT CETTE VERVEINE , métaphore du cœur brisé est emprunté à un poème de Sully Prudhomme et chacune des 5 parties porte en exergue un des cinq quatrains de ce poème, métaphore discrète de son contenu. Placé sous le signe de la poésie, le roman est rédigé d’une plume souple, nuancée et élégante.

Toutefois il m’a semblé que l’auteur, surtout vers la fin,se perdait parfois dans des tournures trop raffinées, surprenantes dans la correspondance de gens modestes, autrefois ouvriers agricoles. Il est paradoxal, je le sais, de reprocher à un auteur la qualité de son style, mais il est des moments où un écrivain se doit de rester dans la ton de ses personnages ……

Un roman à la fois cruel et poignant , qui me rappelle ce que chantait Jacques Brel
" Mourir, cela n'est rien
Mourir, la belle affaire
Mais vieillir !......Oh ! vieillir !" ,

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