Si tout n'a pas péri avec mon innocence de Emmanuelle Bayamack-Tam

Si tout n'a pas péri avec mon innocence de Emmanuelle Bayamack-Tam

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Anonyme3, le 4 février 2013 (Inscrit le 6 septembre 2011, - ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 079ème position).
Visites : 4 210 

Un LOL, trash, version Emmanuelle Bayamack-Tam. Moyen.

Biographie de l'auteur:

Voir onglet biographie.

Quatrième de couverture:

Ce livre raconte comment l'esprit vient aux filles. On y apprendra, entre autres :
- comment naître à neuf ans
- comment survivre à la perte de l'innocence
- comment grandir sans sombrer
- comment aimer l'autre sans souhaiter sa diminution
- comment faire entendre la musique de l'alexandrin
- comment désirer sans fin
- comment remettre sa vie dans le bon sens

Mon avis:

+: Roman facile à lire. Écriture simple d'accès et sans prétention. Histoire excentrique, et énergique (Un LOL sans Sophie Marceau version trash).

-: Histoire vue et revue, construite comme un roman d'ados trash et sans originalité en forme de LOL sur papier. Au fil des pages, le lecteur se déroute de l'histoire qui est tour à tour bancale et endormissante. Le roman se termine en noeud de boudin. Première de couverture insipide et quatrième de couverture sans aucun intérêt.

En conclusion:

Sur fond de bon sentiment à la LOL, Emmanuelle Bayamack-Tam nous écrit, "Si tout n'a pas péri avec mon innocence", un roman à l'écriture simple et sans chichi, où l'histoire d'ados, vue et revue se retrouve être pour le lecteur au fil des pages, bancale, lassante et endormissante. Sa fin simple et devinée d'avance, qui se termine en noeud de boudin, déçoit.

Dommage que l'auteur(Emmanuelle Bayamack-Tam) n'ait pas approfondi son histoire d'ados façon trash LOL, car avec son écriture pêchue et sans prétention, elle aurait pu écrire un grand livre.

"Si tout n'a pas péri avec mon innocence" est un roman moyen et décevant, en cette rentrée hivernale 2013.

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Famille, je vous hais...

10 étoiles

Critique de Lucia-lilas (, Inscrite le 21 février 2016, 57 ans) - 16 novembre 2016

Ils sont neuf ou onze, même peut-être quatorze dans cette famille : Charles et Claudette, les grands-parents, Patrick et Gladys, les parents, Svetlana, Ludmilla, Kimberly, Esteban et Lorenzo, (admirez la belle « bigarrure folklorique » des prénoms !) les cinq enfants, Fougère, Elvis, Bastardo, les chiens et (ils passent après les chiens mais tant pis), les beaux-fils : Fabien pour Svetlana et Marwan pour Ludmilla. Ouf, j’espère que je ne me suis pas trompée et que je n’ai oublié personne - j’ai volontairement omis Sven Marinello, le petit ami de Kim (Kimberly) qui ne mettra jamais les pieds à la maison. La maison ?
Eh oui, tout ce beau monde (trois générations) vit (façon de parler) sous le même toit, au 27 bis, rue Trézène, et c’est… l’ENFER ! Surtout pour la narratrice Kim qui ne ressemble à aucun des individus cités ci-dessus et ne se sent proche de presque personne…
Ce qu’elle reproche à cette famille ? Son incurie. Les parents se sont très vaguement occupés des deux filles aînées (et encore, quand ils avaient le temps).
Kim a été lourdement moquée et critiquée. Quant aux deux derniers, les petits garçons, c’est comme s’ils n’avaient jamais existé : ils sont comme transparents. Du vent.
Kim est violente, ses mots sont crus. Son grand-père, espèce de vieux beau, est un « idiot aussi vaniteux qu’inculte » et son père « n’est pas un sujet de conversation. »
La mère, la pauvre Gladys, née avec un bec-de-lièvre et un « narcissisme insubmersible », est la reine de la vulgarité, de l’obscénité, de la bêtise et j’en passe. Elle n’aime qu’elle et ses deux filles aînées (et encore !). Enfin, ces dernières sont bien les filles de leur mère, il n’y a pas d’erreur possible.
Franchement, ces adultes ne donnent pas envie de grandir et pour Kim, alors qu’elle est en pleine adolescence, période périlleuse de mutations et de métamorphoses, elle va devoir se trouver des modèles… ailleurs !
Kim doit aussi s’occuper de ses frères Esteban et Lorenzo : en effet, ce dernier est quotidiennement harcelé et humilié à cause de ses taches de rousseur et de ses cheveux orange. Le pauvre gamin a bien tenté de se raser la tête (laissant apparaître l’étoile que le père tatoueur avait eu l’idée géniale de dessiner sur le crâne de ses cinq enfants !), puis de se laisser pousser les cheveux et enfin, d’offrir des cadeaux aux gros durs pour les attendrir.
Rien n’y a fait, il a fallu subir. Et à la maison, ce qui peut arriver à Lorenzo, tout le monde s’en f…
Alors Kim a décidé, à l’âge de neuf ans, qu’elle ne raconterait jamais rien à cette famille de dingues immatures, d’irresponsables défaillants et d’égoïstes névrotiques, qu’elle ne leur parlerait jamais de son goût pour Baudelaire, « le seul Charles qui vaille », de ses folles nuits avec Sven, de ses idées bien personnelles pour gagner de l’argent rapidement et de son amour illimité pour ses petits frères, ses petits agneaux.
Non, jamais. Ils ne sauront rien d’elle… Elle naîtra d’elle-même, se construira sans eux et loin d’eux si possible : « Si je dois avoir une famille, alors que Baudelaire soit mon frère et Janis Joplin ma sœur. Pour les parents, on verra plus tard, mais pourquoi pas John Lennon et Yoko Ono ? » imagine-t-elle, constatant que, pour le moment, elle est « entourée de porcs, de fauves sanguinaires ou de proies tremblantes, alors qu’elle aspire éperdument à l’humanité. »
C’est avec une écriture magnifique et enlevée qu’Emmanuelle Bayamack-Tam brosse le portrait d’une famille improbable - quoique… À mon avis, chacun y reconnaîtrait les siens…
C’est cruel, mordant, incisif, cru au possible et pourtant, plein de tendresse et d’amour !
A la fois terriblement monstrueux et en même temps drôle, burlesque et fou… Une vraie plongée dans le baroque !
L’enfer, c’est la famille, ne cherchez surtout pas ailleurs, messieurs-dames, vous y êtes, tout le monde descend ! N’empêche que, à travers ces pantins ridicules, ces personnages hauts en couleur, la sainte famille et la société en prennent un sacré coup !
Un récit d’apprentissage trash et sans tabous servi par une écriture explosive, poétique et percutante.
Un pur plaisir de lecture…

un récit tendre, violent, émouvant, et drôle.

7 étoiles

Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 14 mai 2014

« Si tout n'a pas péri avec mon innocence » de Emmanuelle Bayamack-Tam, chez POL, 444 p.

La lecture est aisée, et intéressante car la jeune narratrice, d’environ quinze ans, ne mâche pas ses mots et décrit une situation familiale peu banale.

D’abord choyée pendant son enfance, Kim se sent délaissée par les membres de sa famille : la grand-mère radote sur l’ Algérie qu’elle a dû quitter, le père s’occupe de tatouages, la mère, persuadée d’avoir une plastique du tonnerre malgré ses accouchements, s’exhibe dans des cabarets, avec plus ou moins de bonheur, selon l’humeur du public…

Deux frères plus jeunes que la narratrice partagent avec elle des jeux et des soucis, l’un d’entre eux, roux et malingre, semble être un souffre-douleur tout désigné pour ses camarades, en dépit de ses efforts pour se montrer amical.

Quant à notre jeune fille, elle ne cache pas au lecteur ses petites aventures, au lecteur seulement, car les moqueries de sa famille lui ont appris à se taire.

N’en disons pas plus !

Le livre est tendre, violent, émouvant, et drôle, il se lit d’une traite ou presque, car l’intérêt est sans cesse relancé, par des rencontres ou des expériences inattendues.

Pas question d’abandonner un tel récit en route, on est dans le train en vitesse de croisière. Précisons pourtant que la fin est relativement facile, et que l’auteure tire sur des ficelles. Kim plaira aux adolescents pour la liberté de son langage, Baudelaire est lu et cité sans modération.

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