L'équilibre des requins de Caterina Bonvicini

L'équilibre des requins de Caterina Bonvicini
(L'equilibrio degli squali)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Marvic, le 24 août 2012 (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans)
La note : 6 étoiles
Visites : 2 568 

Ou comment devenir dépressif en 300 pages

Sofia vient d'être hospitalisée après une tentative de suicide par absorption de benzodiazépines. Comment une jeune et jolie jeune photographe de 30 ans en est-elle arrivée là?

Le début de sa vie est chaotique. Ses parents, mariés par « accident », ne sont pas faits pour vivre ensemble. Ferdinando Ballaro, son père, est océanologue, passionné par les dauphins et surtout les requins. Sa mère, Margherita Testa, est une intellectuelle engagée, passionnée de littérature et de poésie.
Entre un père toujours à l'autre bout du monde et le suicide de sa mère sous ses yeux quand elle avait 6 ans, Sofia a grandi et se marie très vite avec Nicola.
Mais Nicola est un grand dépressif et le mariage ne résistera pas à la folie et à l'internement du jeune homme.

Viendront deux amants aussi fragiles et versatiles, Arturo, ex-golden-boy déchu, et Marcello, réalisateur qui ne peut pas quitter sa femme malgré son amour pour Sofia.
« Ma femme me ment. Et moi aussi je lui mens. Si on osait s'avouer ne serait-ce que les mille petits ras-le-bol qu'on éprouve l'un pour l'autre tous les jours, ou nos désirs d'être ailleurs -qui peuvent nous traverser dans les moments les plus inopportuns de plus grande proximité -, ou les frustrations qu'on s'inflige mutuellement, avec nos éternelles insuffisances et capacités, si on osait seulement le faire, le mariage coulerait à pic. Que cela te plaise ou non, le mensonge est une forme de sagesse. La plus commune, dis-tu, la plus facile. D'accord, mais souviens-toi de ça: avec elle la relation durera, avec toi, non. »

Nous suivrons Sofia dans ses amours, ses échanges avec son père par vidéos sous-marines interposées mais surtout dans la lecture des lettres que sa mère avait écrites à son meilleur ami avant de sombrer dans la folie.
«Quand je suis heureuse, j'ai peur. Quand je souffre, j'ai peur. Quand je ne ressens rien et que je n'ai peur de rien, je sais avec certitude que j'ai perdu l'équilibre. »

Alors, forcément, malgré la beauté de la ville de Turin, Sofia finira par se sentir bien seule.
« ça me fatigue beaucoup d'être sincère avec moi-même. »

Si je n'ai pas vraiment trouvé « l'humour dévastateur » annoncé en quatrième de couverture, j'ai apprécié « le rythme trépidant et l'écriture flamboyante » de l'auteure.
Cette lecture que j'ai failli arrêter après quelques dizaines de pages, m'a rappelé l'univers de Djian, des scènes ou des échanges assez crus et surtout une grande désillusion quant à la nature humaine et la faiblesse des hommes.
Mais une fois encore, je suis passée complètement à côté de la partie humoristique de ce livre.

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Les éditions

  • L'équilibre des requins [Texte imprimé], roman Caterina Bonvicini traduit de l'italien par Lise Caillat
    de Bonvicini, Caterina Caillat, Lise (Traducteur)
    Gallimard / Du monde entier (Paris)
    ISBN : 9782070121403 ; 21,30 € ; 21/01/2010 ; 297 p. ; Broché
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