L'herbe est meilleure à Lemieux de Jean-Pierre April

L'herbe est meilleure à Lemieux de Jean-Pierre April

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 29 décembre 2011 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 6 étoiles
Visites : 2 763 

Les Rejetons des hippies

Lemieux est un village de 340 habitants, sis le long de l’autoroute 20 entre Québec et Montréal. La caravane de quatre jeunes Montréalais tombe justement en panne dans cette municipalité. Comme il n’y a pas de station service, ils se trouvent fort dépourvus d’autant plus que l’antre déglingué et peinturluré, dans lequel ils voyagent, en profite pour rendre l’âme.

Que feront ces sans-le-sou pour retourner à Montréal? Ils éliront domicile sur une terre laissée à l’abandon par les Binette, un couple âgé que l’ange de la mort attend au prochain détour. Leur fille décédée, ils prennent en pitié ces jeunes, qui, l’âge étant relatif, sont aussi vieux que leur logis roulant construit il y a 20 ans.

De fil en aiguille, ils en viennent à se porter acquéreurs de la ferme de leurs hôtes. Chacun des clans se montre ratoureux (rusé) pour tirer avantage de la vente de la maison, dont les trésors conservés au sous-sol sont inestimables. Mais ce sont surtout les champs qui intéressent ces hippies. En fumeurs invétérés de bons pétards, ils voient déjà les plans de cannabis pousser à pleine clôture. Comme le dit le titre, l’herbe est meilleure à Lemieux. Et c’est vrai, surtout le long de la voie ferrée.

En écrivant ce court roman (147 p.) publié dans une collection dont le format ressemble à celui du coffret du disque compact, Jean-Pierre April n’a pas tenté de faire une analyse exhaustive du phénomène hippie et du power flower des années 1970. L’auteur vise à divertir le lecteur. Et il réussira. Parfois, c’est d’une drôlerie irrésistible. Même si l’imagination s’essouffle dans la seconde moitié du roman, il n’en reste pas moins que la trame est tissée serrée avec ses rebondissements aussi judicieux qu’inattendus.

D’aucuns reprocheront à l’auteur d’avoir mis en exergue des épicuriens, tel Johnny, le narrateur, qui souffre du syndrome de la page 19, la page où prend fin le roman qu’il veut écrire. En fait, ces jeunes rejetons du peace and love sont toujours en quête d’oseille facilement gagné pour jouir de la vie. Bref, cette caricature des années 1970 illustre la vacuité d’une utopie née de Woodstock. L'auteur en rit et entraîne le lecteur dans son sillage.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Forums: L'herbe est meilleure à Lemieux

Il n'y a pas encore de discussion autour de "L'herbe est meilleure à Lemieux".