Au nord du monde de Marcel Theroux

Au nord du monde de Marcel Theroux
(Far North)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Phineus, le 7 décembre 2011 (Bordeaux, Inscrit le 16 février 2009, 86 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 633ème position).
Visites : 3 451 

remarquable et inaperçu

Effectivement, il a eu le prix de l'inaperçu (qui couronne les livres remarquables mais non remarqués par les critiques distraits sans doute ou accablés de travail peut être...).

Remarquable, celui-ci l'est assurément. Pour ma part j'ai goûté un grand plaisir de lecture, un plaisir dédoublé (rare), à la fois celui naïf et heureux d'entrer entièrement dans l'illusion de l'histoire en "vivant" ce que "vit" le héros et celui plus fin, plus précieux et plus durable de goûter l'admirable savoir faire de l'auteur, l'ingéniosité du récit (avec quelques réserves) et la finesse de l'écriture.

Ce récit, je n'en dirai rien ici, par égard pour les futurs lecteurs car tout le pouvoir de ce livre tient précisément dans cette suite de minuscules révélations qui rythment la longue hasardeuse et cruelle déambulation d'un "homme" seul, dans l'absolu de la solitude.

C'est aussi le roman de la fragilité, de la déréliction, de l'absence et de la disparition, et puis aussi de la mince espérance et de la soif de vivre.

Mais ce qui me retient d'y voir un"grand livre" c'est qu'il éveille trop fort des réminiscences d'autres lectures marquantes, celle de "la journée d'Yvan Denissovitch", de la "route" de Cormac, du "stalker" de Tarkowski mais sans cette puissance métaphorique qui faisaient précisément de ces oeuvres de "grandes oeuvres"

L'autre réserve tient à la faiblesse de la dernière partie, le récit s’effiloche, perd sa consistance, devient inutile voire nocif comme un travail de remplissage. Il arrive parfois qu'un livre par ailleurs admirable sombre ainsi dans l'ennui, je pense à l'admirable "l'ombre du vent" de Zafon ou "le train de nuit pour Lisbonne" de Mercier ou "Blonde" d'Oates (alors que les 300 premières pages sont du meilleur Oates).

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Leçon de survie

10 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 10 mars 2023

Ce livre montre que les savoirs abstraits sont souvent dénués d'importance face aux nécessités pratiques de la survie et en l’absence de solidarité.

Il s’agit d’un récit mesuré sur les espoirs d’un retour à la nature de la part de citadins instruits, vite rattrapés par l’afflux de réfugiés climatiques qui amènent dégradation et ré-ensauvagement. Les autochtones nomades, habitués à vivre dans des conditions difficiles, continuent leur dure existence, sans se mêler à eux.

La personne qui produit la narration raconte des faits, présents et passés, qui expliquent les comportements, en un cycle apaisé.

Nous recevons une sorte de leçon d'acceptation de la place qu’on occupe dans un environnement dont il est indispensable de comprendre le fonctionnement concret, immédiat.

"Quand on veut comprendre quelqu'un, il faut trouver le moyen de capturer son ombre." (332)

IF-0323-5362

Un roman visionnaire

9 étoiles

Critique de Oops (Bordeaux, Inscrite le 30 juillet 2011, 57 ans) - 3 mars 2012

Dans la ville d'Evangeline en Sibérie où vit le shérif Makepeace, il n'y a plus de vie, tout semble mort. La cupidité humaine a enclenché l'anéantissement ! Dans ce désert glacé où la vie rêvée de ses parents Quakers n'a plus sa place, Makepeace ne sait plus si elle doit encore espérer dans cette glaçante solitude. Alors qu'elle songe à quitter définitivement ce monde dans lequel elle ne trouve plus de raison de vivre, un avion la survole et s'écrase quelques mètres plus loin. L'espoir renaît, Makepeace est convaincu que cet avion est la preuve qu'une civilisation est encore existante et qu'il lui faut la rejoindre pour pouvoir survivre. Sa quête se transforme rapidement en traque, il lui faut un courage surhumain pour faire face à cet univers en perdition. Un roman post apocalyptique surprenant où tout est dévoilé à petites doses pour laisser au lecteur l'espoir d'entrevoir un monde meilleur porté par la loyauté et la ténacité du personnage principal Makepeace. Ce roman a reçu le Prix de l'inaperçu étranger 2011, prix qui récompense les romans qui n'ont pas reçu l'accueil médiatique qu'ils méritaient, perso je suis ravie de ne pas être passée à côté, c'est la critique de Phineus sur CritiquesLibres.com qui m'a incitée à l'acheter et je l'en remercie.

"Étrange, à quel point l'homme n'est jamais plus cruel que quand il se bat pour une idée."

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