Le Vent dans les saules de Kenneth Grahame

Le Vent dans les saules de Kenneth Grahame

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Bookivore, le 28 mai 2011 (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 650ème position).
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Taupe, Rat, Blaireau et Crapaud (et les autres)...

Qui n'a jamais entendu parler du "Vent Dans Les Saules" ? Oui, bon, je sais, ce roman de Kenneth Grahame est largement plus connu dans les pays anglo-saxons (surtout Royaume-Uni, mais aussi les USA) qu'en France, mais c'est tout de même un classique de la littérature enfantine (et même de la littérature tout court). Pour vous dire à quel point ce roman compte pour les enfants et adolescents britanniques et américains, il a été adapté notamment par les studios Disney, en 1949, dans le dessin animé "Le Crapaud Et Le Maître d'Ecole", en parallèle avec un autre classique du genre, plus ancien et court, et également plus connu dans les pays anglophones qu'en France, "La Légende de Sleepy Hollow" de Washington Irving. Mais revenons au roman de Grahame, qui a aussi été adapté en film avec acteurs, en série animée de TV, en bande dessinée (le livre d'Irving, lui, on le sait, a touché Tim Burton qui l'a adapté librement)...

"Le Vent Dans Les Saules" est une oeuvre majeure, drôle, touchante, pleine de péripéties, très bien écrite, dont l'aura magique se conserve au fil des années. On a beau avoir lu le roman (qui n'est pas très long, 200 pages dans cette édition contenant une préface) plusieurs fois, l'attrait reste le même, comme le dit Alberto Manguel (auteur de la préface) dans cette préface, justement.

Roman faisant partie des livres de chevet de Syd Barrett (le très fou premier leader/chanteur de Pink Floyd - par ailleurs, le premier album du groupe porte le même nom que le septième chapitre du roman, en français "Le joueur de pipeau aux portes de l'aube", et en VO, "The Piper at the gates of dawn"), le roman se passe à Cookham Dean, au bord de la Tamise, en Angleterre donc. Une berge, une étendue d'eau, une forêt 'sauvage', une prairie, une vallée, des saules dans lesquels passe le vent...
Monsieur Taupe sort pour la première fois de son trou dans le sol, et fait la connaissance de Monsieur Rat (d'eau), avec qui il devient ami proche. Rat fait découvrir la vie du dehors à Taupe, lui fait rencontrer Monsieur Blaireau (un homme gentil, mais secret et bourru, qui vit reclus et sort peu, voit peu de monde, est peu sociale au premier abord, mais très serviable quand on le connaît bien) et Monsieur Crapaud (un aventurier amateur de belles bagnoles, un inconscient vantard, vaniteux, résidant dans un superbe manoir (le Toad Hall, ceux qui ont déjà été dans ce fameux parc d'attraction Disneyland Paris reconnaîtront ici un des restaurants, appelé ainsi en rapport avec le roman et son adaptation Disney dont j'ai parlé plus haut). Ce Crapaud, il est gentil, aimable, mais spécial, aussi).
Alors que Crapaud va se retrouver victime de sa propre bêtise (il vole une voiture de course et fait la nouba avec, et se retrouvé arrêté, jugé et emprisonné), ses amis, eux, arpentent les environs et font des rencontres...

Facile à lire, rempli de fantaisie et d'humour, plein de morale aussi (il faut faire confiance à ses amis et entretenir l'amitié), "Le Vent Dans Les Saules" est incontestablement un joyau absolu. Cultissime dans les pays anglophones, peu connu par chez nous, il convient vraiment de le découvrir et de le faire découvrir à tous ! Il est calibré pour plaire au plus grand nombre, plusieurs milliers d'enfants anglais et américains ne peuvent pas se tromper.

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A l'attention des adultes qui ont gardé leur âme d'enfant.

8 étoiles

Critique de Myrco (village de l'Orne, Inscrite le 11 juin 2011, 74 ans) - 10 juin 2012

"Le vent dans les saules"... c'est une brise rafraîchissante qui fait du bien, un délicieux parfum d'enfance qui fait ressurgir en nous des sensations, des émotions oubliées. Dans la manière dont il nous décrit la Nature, le cycle des saisons, dans cette douce campagne anglaise, et les rapports qu'entretiennent avec elle ses personnages, Grahame a le don magique de nous restituer dans leur fraîcheur originelle ces impressions que l'on a pu éprouver enfants -du moins, pour ceux d'entre nous qui ont eu la chance de ne pas être confinés dans un milieu urbain.
Il nous fait revisiter ce royaume enchanté qui tient la force de son empreinte de ce que l'on découvrait le monde pour la première fois, un monde tantôt merveilleux où l'on prêtait volontiers une âme au "non vivant", tantôt terrifiant (la Forêt sauvage), un monde que notre toute jeunesse exaltée rêvait à l'image de Messieurs Rat,Taupe et Blaireau, généreux, toujours prêts à aider leur prochain, unis dans une amitié indéfectible, absolue et désintéressée, l'amitié idéale jurée dans nos serments enfantins.

Si, dans la genèse de cette fantaisie animalière, on trouve à l'origine, des histoires imaginées et racontées par un père pour son petit garçon, ce n'étaient alors que les ébauches de la version romanesque, aboutie et intégrale dont nous parlons aujourd'hui(*). Et celle-ci s'adresse bien à ceux d'entre nous, adultes,qui avons pu préserver , quelque part, notre âme d'enfant.

Car ne nous y trompons pas. Cette philosophie du bonheur qui sait puiser le plaisir et atteindre la plénitude dans les choses simples du quotidien, cet art de vivre que titille parfois le démon de l'aventure (démon de l'aventure dont Monsieur Crapaud ne tirera d'ailleurs que des déboires) mais qui, finalement exalte le confort douillet du chez soi, est bien l'apanage de la maturité. Le dernier chapitre n'est-il pas intitulé le retour d'Ulysse?

"Monsieur Taupe se réjouissait déjà à la perspective de se retrouver au milieu des choses qu'il aimait(...) A d'autres les rigueurs, les épreuves, les violences et les rudesses de la nature! Lui, il lui fallait être raisonnable; s'en tenir à ces charmants coins qui lui étaient dévolus et qui,à leur manière relataient assez d'aventures pour une vie entière."

(*)Edition Phébus.

Pa si enfantin que ça.

8 étoiles

Critique de Thibaut (, Inscrit le 14 avril 2011, 51 ans) - 30 mai 2011

Ce roman est paraît-il un classique de la littérature enfantine... or je l'ai lu il y a six mois (j'ai 38 ans)...

Je me suis décidé à lire l'oeuvre en prose après avoir lu la bande dessinée (magnifique soit dit en passant) fortement inspirée de cette œuvre...

Et alors quel bonheur de suivre les facéties et les aventures rocambolesques de nos amis Crapaud, Rat, Blaireau et Taupe.

Sous couvert d'aventures enfantines, l'auteur nous livre ici une peinture amoureuse de sa région et une critique aiguisée des mœurs de ses contemporains.
En effet on y voit dépeints l'avarice des uns, la folie des autres (et notamment pour l'automobile qui est en plein essor), la naïveté de certains et la prétention d'autres... en fait tout les petits travers de tout un chacun sont dépeints avec une certaine tendresse et un goût prononcé pour la caricature.

L'œuvre est un roman pour enfant mais aussi pour adultes ; on y sourit, on y rit même face à ces petits traits de caractères qui font écho à nos petites basses et nos petites compromissions, le tout enrobé bien entendu dans une magnifique poésie - ce n'est pas un hasard si Syd Barett en était un grand fan!

Un roman qui caricature avec une grande tendresse, plein de poésie et de rêverie, le tout avec un souci constant pour la drôlerie (par exemple Mr Crapaud déguisé en blanchisseuse).
Dans toutes les aventures traversées par nos inoubliables compères, il reste un lien indéfectible: la franche amitié qui les unit... c'est en ça finalement que le roman est un hymne à la vie.

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