Le rire comme thérapie pour lutter contre le cancer

Dans les première pages, le narrateur apprend qu’il est atteint d’un cancer du pancréas.
Et c’est son quotidien, aux côtés de sa maladie, que l’on va suivre tout au long du livre, avec tout ce qui va découler de ce chamboulement psychique et de la dégradation physique : les conséquences professionnelles, l’altération de la vie amoureuse, et inversement l’urgence, le retour à l’essentiel et la nécessité de se réconcilier avec son passé.

Perrine Andrieux choisit d’aborder le sujet sous un angle humoristique, pour éviter l’écueil de la complainte larmoyante.

« Après une incinération rapide et larmoyante, on se serait retrouvé, mes bactéries et moi, dans une petite boîte qu’on aurait déposée parmi d’autres petites boîtes sur un bout de verdure appelé « le Jardin du Souvenir ». Là, mes proches seraient venus déposer des gerbes de fleurs, en prenant le temps de ne pas confondre ma boîte avec celle de quelqu’un d’autre pour ne pas me vexer. Nous serions tous morts, mais on n’aurait mélangé ni nos cendres, ni nos fleurs ; c’eût été obscène. Surtout, je n’aurais pas voulu donner mes bactéries à mon voisin de boîte, je n’étais pas un gros sale. »

« Les rosbifs ne perdaient vraiment pas une occasion de priver la France de ses bons éléments : Jeanne d’Arc, et maintenant moi. J’enlevai mes chaussures en pestant contre Gordon Brown et Victoria Beckham. »

Beaucoup d’ironie, une bonne dose d’un humour noir qui n’est pas sans rappeler, par fugaces moments, celui de Pierre Desproges, confronté au même drame que le narrateur.
Le personnage du père, mythomane notoire, est assez drôle.

« Mon père était effectivement ce qu’on pouvait appeler un original. Il passait son temps à mentir et à tousser. C’était les seules choses qu’il savait encore faire sans avoir besoin d’aide. »

C’est d’ailleurs cette relation là, celle du narrateur avec son père, qui est la mieux dépeinte.

On note quelques longueurs, des digressions un peu inutiles, quelques coquilles, et un style peu littéraire.
Mais ce n’est pas une lecture déplaisante.
50% des bénéfices de l’auteur seront reversés à l’Association pour la Recherche sur le Cancer.

Message de la modération : Editeur à contrat abusif

• 

  Tenez-Vous Droit et Fixez l'Objectif

  de Andrieux, Perrine
  l'Harmattan
  ISBN : 9782296137837 ; 24,50 € ; 24/12/2010 ; 276 p. ; Broché

  Go Amazon