Le jour du roi de Abdellah Taïa

Le jour du roi de Abdellah Taïa

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par CC.RIDER, le 25 avril 2011 (Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 025ème position).
Visites : 3 364 

Un minimalisme assumé et maîtrisé

A Salé, au Maroc, le jeune Omar, 14 ans, fait un cauchemar récurrent. Il s'imagine être présenté au Roi Hassan II, Commandeur des Croyants adulé par son peuple, être incapable de répondre à ses questions et se comporter de façon ridicule devant lui. Sa mère, ancienne prostituée, vient d'abandonner son père qui est prêt à tout, même à user de magie, pour la récupérer. Omar n'a qu'un seul ami, Khalid, garçon d'un milieu plus aisé avec qui il partage tout, même son lit et ses premiers ébats amoureux. Malheureusement, des deux amis, c'est le riche qui doit être choisi pour être présenté et pour baiser la main du souverain. Omar a l'impression d'avoir été trahi. De sa jalousie et de sa frustration, ne pourra découler qu'un drame passionnel.
Un livre intimiste sur l'amitié, l'amour, la haine et la dévotion de tout un peuple pour son monarque. L'intrigue est intéressante, bien menée, avec style et rythme. L'écriture est d'un minimalisme parfaitement assumé et maîtrisé. Taïa, tout comme Mingharelli, Garnier et autres Fournier, sait en dire beaucoup avec peu de mots, ce qui représente un véritable plaisir pour le lecteur. Les personnages sont à la fois puissants, émouvants et attachants, tout particulièrement celui de la servante noire Hadda dont le rôle un peu étrange au début se voit explicité à la fin du livre. « Le jour du Roi » s'est vu décerner le Prix de Flore 2010, ce qui, somme toute, semble parfaitement mérité.

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Les éditions

  • Le jour du roi [Texte imprimé], roman Abdellah Taïa
    de Taïa, Abdellah
    Seuil
    ISBN : 9782021002539 ; 16,70 € ; 19/08/2010 ; 209 p. ; Broché
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Les livres liés

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Maroc, Hassan II, 1987

5 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 7 juin 2015

Abdellah Taïa est marocain, il a donc une compétence certaine pour aborder la relation particulière, à la fois de peur et de fascination que les Marocains entretiennent avec la royauté. Au moins avec Hassan II de son temps pour ce que j’ai vécu. Probablement maintenant avec son successeur. C’est peu de dire que la personne du Roi est sacrée, tabou plutôt, là-bas. Aborder le sujet sur place est toujours un peu délicat, il faut savoir à qui l’on s’adresse.
En cela, dans son « Jour du Roi », Abdellah Taïa fait bien passer la stupeur que peuvent susciter les actes royaux. En l’occurrence ici, le Roi Hassan II va venir à Salé récompenser des élèves méritants. Omar est un étudiant du Lycée concerné mais Khalid, son meilleur ami, est celui qui a été choisi pour baiser la main royale. Omar est pauvre. Khalid est de famille aisée.
Ce qui me gêne davantage c’est qu’outre mettre en avant sa marocanité, Abdellah Taïa semble vouloir porter comme un étendard son homosexualité. C’est vrai dans « Le jour du Roi », ça l’est encore davantage dans « Une mélancolie arabe » en cours de lecture également. A lire Abdellah Taïa, un non-connaisseur du Maroc pourrait en venir à penser que le Maroc est un repaire de jeunes garçons prêts à toutes les aventures homosexuelles ! Là, pour le coup, Abdellah Taïa n’est pas franchement pertinent.
Ce qui me gêne aussi, c’est la manière dont est mené le récit qui, s’il s’appuie au départ sur des faits cohérents et intelligibles, dérape assez vite dans un gloubi-boulga ésotéro-oniro – psychologique, en cela assez fidèle à la littérature maghrébine en général. J’avoue avoir eu beaucoup de mal à suivre les motivations profondes qui vont pousser, la veille du jour de la visite du Roi, Omar à tuer Khalid. Ca me parait largement inconsistant sur le plan psychologique et peu crédible.
De la même manière, la toute dernière partie qui s’intéresse à Hadda, la servante noire de la famille de Khalid au statut à peine plus évolué que celui d’esclave, tombe aussi un peu comme un cheveu sur la soupe. Ce qui est évoqué repose sur des réalités marocaines, sans aucun doute mais là, on a l’impression qu’Abdellah Taïa a rajouté un chapitre pour gonfler son bouquin ? Curieux.
Au bilan une lecture pas plus agréable que cela (c’est vrai que l’éloge sans retenue de l’homosexualité ne me fait pas plus vibrer que cela) même si évoquant des réalités marocaines.

Le Roi : le thème fédérateur du roman

5 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 27 avril 2011

Même si par moments certains passages m’ont semblé intéressants , j’ai eu l’impression d’un montage de 3 histoires indépendantes reliées un peu artificiellement par l’image du Roi .

J’ai été aussi agacée par les nombreuses pages de dialogues qui piétinent , dans lesquelles l’auteur semble tirer à la ligne .

Peut-être est-ce aussi parce que l'ouvrage est profondément ancré dans l’imaginaire et la culture des Marocains auxquels je me sens étrangère que je suis restée extérieure au roman .

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