Flamand des vagues de Jan Van Dorp

Flamand des vagues de Jan Van Dorp

Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques

Critiqué par Jules, le 22 mars 2002 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (3 063ème position).
Visites : 5 205  (depuis Novembre 2007)

Ah, que c'est vivant, passionnant et bien écrit !

Ouvrez ce livre et vous serez fasciné, emporté par l’histoire comme par les qualités d’écriture !
Voici un autre auteur Belge et vraiment pas le moins bon ! Jan Van Dorp a vécu à Bruxelles et exerçait la profession de journaliste. Attiré par la mer, il est devenu un très grand capitaine de voilier et a écrit ce livre en 1948. Alors qu'il a été traduit en de nombreuses langues et, qu’à l’époque, il a connu un très grand succès, il aura fallu cette réédition pour le faire connaître à nouveau.
L’histoire se passe vers la fin du dix-septième siècle à Ostende et sa campagne, ainsi que sur presque toutes les mers du monde. C'était l'époque à laquelle les Anglais, les Français, les Espagnols et les Hollandais luttaient pour dominer les mers et s'emparer de nouveaux comptoirs commerciaux.
Mais la bonne ville d'Ostende, et ses habitants aventureux, n'entendaient pas ne pas participer à cette distribution des richesses. Nous sommes aussi au temps de la flibuste et ils trouvèrent ce moyen intéressant pour arriver à s'enrichir. Après tout, on peut être bon catholique tout en transigeant avec sa conscience sur pas mal de choses que l’on estime nécessaires… Ce comportement était, et reste, des plus courant !.
Avec Rinus De Boer, le père, et surtout Johan De Boer, le fils, nous allons vivre de grandes aventures ! Le monde, et surtout les mers, sont leurs vrais pays. Nous irons à Saint-Malo, à Nantes, à Lorient, mais surtout aussi sur la route des Indes, de ses épices, de ses senteurs moites et fortes. Et ce sera Chandernagor et bien d'autres comptoirs… La lutte fait rage, les risques encourus sont grands, mais le jeu en vaut la chandelle ! Et puis, il s’agit ici d'une passion : celle de la mer, de ses dangers, mais aussi des incroyables beautés et joies qu'elle peut offrir.
Comment ne pas être prédestiné aux voyages quand on habite dans la « rue du Bout du Monde » ?…
La langue employée par Jan Van Dorp est superbe et imagée. Il nous fait vivre la mer, les lieux dans lesquels il nous transporte, avec un tel réalisme que nous pensons y être. Les paysages lointains, oui, mais aussi le plat pays avec ses vents d’Ouest qui plient tout, son sol sablonneux, ses bistrots enfumés dans lesquels les parfums des forts genièvres et du tabac à pipe imprègnent tout. Il y a aussi les batailles, l’avidité des hommes, la violence…
Ce livre est vraiment vivant et fascinant ! Quelques merveilleuses heures de lectures devant vous, si vous ne faites que le geste de l'ouvrir.

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Les éditions

  • Flamand des vagues [Texte imprimé], roman Jan Van Dorp
    de Van Dorp, Jan
    Phébus / Domaine romanesque (Paris. 1985).
    ISBN : 9782859401412 ; 26,15 € ; 01/08/1991 ; 576 p. ; Broché
  • Flamand des vagues [Texte imprimé], roman Jan Van Dorp
    de Van Dorp, Jan
    Phébus / Libretto (Paris. 1998)
    ISBN : 9782752905642 ; 13,10 € ; 28/01/2011 ; 1 vol. (617 p.) p. ; Broché
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Un beau roman sur la mer, l'amour, la vie

9 étoiles

Critique de MEISATSUKI (, Inscrite le 2 octobre 2009, 47 ans) - 5 août 2011

Écrit en 1948, le style est particulier mais très poétique. L’absence de quelques virgules dans des phrases longues perturbe au premier abord mais une fois le bon rythme trouvé, on navigue avec facilité : alternant les passages lents et rapides comme un bateau montant et descendant les vagues.
Aux habitués des « Hornblower », « Bolitho » et autre « Jack Aubrey », vous pourrez être un peu déçus par « l’aventure maritime » dans ce roman de 617 pages. Il n’y a pas de coups de canon et d’abordage toutes les 3 pages. En effet, l’auteur retrace 60 ans de la vie de d’un corsaire Flamand Marinus de Boer et de sa famille en trois parties : une sur la jeunesse de Marinus, une plus axée sur sa femme et la dernière sur ses fils.
On alterne entre des passages très précis de périodes de leurs vies où l’auteur nous détaillerait presque un brin d’herbe et des sauts de plusieurs années résumées parfois à une ou deux lignes.
Ne vous attendez pas non plus à un livre sur la piraterie, comme j’ai pu le lire dans d’autres commentaires : un corsaire n’est pas un pirate (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pirate).
Ce livre est très riche, en vocabulaire (maritime ou non), en dépaysement, en amour de la mer et de la patrie, en sentiments en général. On y découvre le cruel dilemme des marins amoureux de la mer et de l’aventure mais aussi de leur femme et de leur famille, la difficulté de concilier ces deux univers pour eux comme pour ceux qui restent à terre.
Un attrait historique également, nous nous retrouvons plongés dans une période à laquelle bon nombre de découvertes restent encore à faire. L’homme a élargi son champ de vision depuis Christophe Colomb à peine plus de 100 ans plus tôt. Les Indes sont à coloniser, que l’on soit d’accord ou non avec les méthodes de l’époque on en comprend néanmoins ici la motivation des hommes.
Au-delà du dépaysement et de l’aventure c’est un livre poignant, un livre sur la vie des marins de la fin du 17ème.
C’est aussi tout l’amour de l’auteur pour la mer et son pays qui y sont retranscrits. On imagine Ostende en 1676, notre héros a alors 11 ans et la ville évolue avec lui tout au long de ces années. Elle gagne en maturité, en puissance et puis elle vieillit elle aussi... On s’y attache, on connait le nom des rues, des tavernes, on situe le moulin : on est Ostendais.
Alors, si vous aimez la mer, les voyages et la vie : embarquez !

Personnages attachants

10 étoiles

Critique de Fredm (, Inscrit le 11 octobre 2004, 50 ans) - 11 octobre 2004

Que l'on aime la mer ou pas, que l'on soit porté ou non vers le voyage, peu importe. Ce livre vous happe très rapidement. C'est un chaudron magique: personnages attachants, drôles, au caractères forts mais différents, paysages et marines superbes (comme dans un tableau) - sans aucune pesanteur descriptive - aventures au long cours ou au coin de la rue... Un vrai plaisir, une écriture forte qui sent la mer, une vraie merveille, comme le chevalier de La Merveille, l'un des plus fantasques protagonistes de cette aventure superbe, coiffé de son grand chapeau à plume rouge, et flanqué de son "nègre" Jésus Boudin, tout aussi désopilant que son maître. Je me suis inscrit sur ce site dans le seul but de vous recommander le lecture de ce livre!

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