Entre mes mains de Anne-Constance Vigier

Entre mes mains de Anne-Constance Vigier

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par MarlN, le 21 septembre 2010 (Inscrite le 7 janvier 2006, 36 ans)
La note : 6 étoiles
Visites : 1 829 

Croire au meilleur...mais c'est le pire!

Présentation de l'éditeur:

La narratrice est une brillante mathématicienne, dont la vie est essentiellement comblée par son travail. Elle rencontre Sylvain, un violoniste frustré et obnubilé par Bartòk, qui peine à percer. Ils se marient et mènent une vie sans surprise dans un milieu familial stupide ou absent.

Jusqu'au jour où elle annonce qu'elle est enceinte. Parce qu'il est parfois aussi difficile de mettre au monde que d'être au monde, le sentiment d'exclusion, déjà latent, éprouvé par la jeune femme se renforce sans bruit dans un crescendo dramatique. Dans un style où l'humour et la mélancolie désabusée sont habilement dosés, l'auteur nous convie dans l'univers d'un personnage qui n'a pas de prise sur son existence.

Sa rencontre avec Sylvain, leur installation, puis la volonté de fonder une famille selon les conventions nous valent des scènes de la banalité quotidienne ponctuées de dialogues intérieurs savoureusement caustiques.


Avis:

Aie! On sait dès le départ que l'on va assister au pire.
On suit la vie de cette jeune femme, désabusée... qui analyse elle même son mal-être de façon détachée au début, puis peu à peu tragique, Elle ne semble pas pouvoir agir sur son destin, et simplement le subir.


Texte court, mais suffisant, bien écrit. Une description terrifiante du banal quotidien
Un sujet difficile à traiter. Un beau courage d'oser l'évoquer.

Extrait:

"Sylvain serrait ma main dans la sienne avec un peu trop de force et lorsqu’il parla le premier je fus à peine surprise, ou alors j’éprouvai (avec délices) une surprise toute vibrante de gratitude. Et si nous essayions bientôt de, dit Sylvain. J’aimerais tellement avoir. Et nous nous laissâmes tous deux aller à rêver à voix haute, prénoms, petits pieds, petit lit, avenir, tandis que les oiseaux nocturnes froissaient l’air juste au-dessus de nos têtes. Nous reprîmes ensuite lentement le chemin de notre maison, le bus qui nous ramena était vide et émettait des bruits de métal un peu trop insistants, comme si des pièces maîtresses s’apprêtaient à se détacher et à tomber, abandonnées sur la chaussée mal asphaltée, je m’aperçus alors, mais sans grand étonnement, que je trouvais un charme nouveau à toutes choses, la faible intensité de l’éclairage public, les Lada qui avançaient par à-coups comme de petits corps fragilisés par la toux, jusqu’aux sons imprévisibles des tuyaux de chauffage qui longeaient notre lit et nous faisaient régulièrement sursauter et nous nous rendormions alors aussitôt en ayant pris soin de rajuster notre étreinte."

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