J'ai vingt ans et je couche dehors de Florence Hernandez, Lydia Perréal

J'ai vingt ans et je couche dehors de Florence Hernandez, Lydia Perréal

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Hibou, le 29 juin 2010 (Inscrite le 28 décembre 2009, 49 ans)
La note : 6 étoiles
Visites : 6 833 

touchant

Lydia Perréal vit dans la rue. Après un bref séjour en hôpital psychiatrique le jour de ses 18 ans elle décide de quitter père et mère avec lesquels les relations s’avèrent plus que problématiques. Mal aimée par ses parents depuis l’enfance, lui préférant leur compagnon respectif, elle navigue de cité en HLM, d’HLM en cité. Sa plus tendre enfance elle la passe au milieu des cris et des disputes. Sa mère, que Lydia surnomme Popeye, à cause de son menton rentré et son absence de dentition, se bagarre perpétuellement avec le père qui finira par la quitter quand Lydia aura sept ans. Elle et son frère subissent l’indifférence de leurs parents qui confine à la maltraitance. Par exemple, un soir elle se casse l’auriculaire droit. Devant l’absence de soins l’école contacte immédiatement le juge pour enfants. Elle trainera de pension en pension jusqu’à 18 ans quand sortant de l’hôpital elle trouve un CDD comme animatrice de personnage chez Disneyland. Se retrouvant sans emploi et sans appartement elle décide de monter à Paris. Et là c’est la catastrophe. La descente aux enfers. Elle oublie son sac à main à l’intérieur du wagon. Inéluctablement, les portes se referment, la rame s’ébranle et impuissante elle assiste à son propre naufrage. Elle se retrouve sans papiers. A la rue. Commencent alors les foyers d’urgence calamiteux, Nanterre, Crimée, l’armée du salut… En manque d’amour elle s’accroche à la vie et remonte doucement la pente. D’abord grâce à Thierry éducateur au foyer de la Villette et bourré d’humanité. Puis grâce à David qu’elle rencontre à l’atelier de réinsertion Michal. Mais c’est après son passage dans l’émission Bas les Masques que tout bascule à nouveau. Elle retrouve un emploi et à nouveau elle se met à rêver en toute liberté avec comme projet se marier avec David et devenir éducatrice.
Ce livre est un récit document. C’est un témoignage direct écrit à la première personne. C’est la dégringolade d’une jeune fille qui à 20 ans se retrouve dans la rue, c'est-à-dire SDF. Malgré l’absence véritable de qualité littéraire (langage familier voir parlé) cette histoire est intéressante à plusieurs points de vue. Sociologiquement d’abord : Comme elle l’affirme clairement se retrouver à la rue est dans la quasi-totalité des cas l’aboutissement d’un long processus qui a pris naissance dans la plus tendre enfance. Le divorce, la perte d’un proche ou d’un emploi ne suffit pas à plonger monsieur tout le monde dans l’ornière de la rue. Economiquement ensuite : C’est la France du chômage, celui des plus jeunes, sans qualification, c’est la France de la misère, la France des foyers d’hébergement sordides, bref des sans logis. Humainement pour finir : Une jeune fille raconte avec ses tripes ce que cela représente d’être SDF à 20 ans, le manque d’amour, le désespoir, la lassitude, mais aussi les efforts pour s’en sortir, pour ne pas sombrer avec au bout du chemin grâce au rêve et à l’espoir la découverte du véritable amour et la possibilité d’un toit et d’un nid douillet. Bref un livre fort et touchant.

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Les éditions

  • J'ai vingt ans et je couche dehors [Texte imprimé] Lydia Perréal avec la collab. de Florence Hernandez
    de Perréal, Lydia Hernandez, Florence (Collaborateur)
    J'ai lu / J'ai lu.
    ISBN : 9782290043097 ; 4,71 € ; 04/01/1999 ; 158 p. ; Poche
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