Gloire et infortune de l’Empire Britannique

On a retrouvé les mémoires d’un certain Flashman, officier de la prestigieuse armée britannique envoyée à la conquête de l’Afghanistan en 1840. Or, cet officier n’est pas celui auquel on s’attend.
Flashman est un pleutre, un lâche, un menteur, un fourbe inintéressant, un coureur de jupon sans nom. Le Flashman de MacDonald Fraser est un antihéros. Pourtant celui ci finira par nous être sympathique et attachant.
Ce roman est intéressant à plus d’un titre.
En premier lieu pour son humour et sa dérision des officiers et de la société britannique. Ensuite, car bien que l’action se passe en 1840, il nous renvoie à notre actualité la plus brûlante : l’engagement actuel des troupes de l’OTAN en Afghanistan.

Flashman est tout d’abord envoyé en Inde. Et l’Inde pour les officiers britanniques de cette époque, c’est le paradis. Flashman bénéficie d’une grande villa coloniale, avec cuisinier, domestiques, et même… esclaves sexuelles. Il ne fait rien de la journée, il boit, il fume des cigares et traîne de salons en salons et de clubs en clubs.
Puis il reçoit sa nouvelle affectation : l’Afghanistan, comme aide de camp du général qui est chargé d’occuper et de coloniser ce pays. Or l’Afghanistan ce n’est pas du tout l’Inde et ses délices. Les officiers britanniques ne veulent pas aller en Afghanistan. MacDonald Fraser nous décrit l’Afghanistan comme un pays montagneux aride où les températures sont extrêmes. Chaudes en plaine, glaciales en montagne. La population est cruelle, inhospitalière à l’image de son climat. L’Afghanistan c’est l’enfer. Et le corps expéditionnaire britannique va l’apprendre à ses dépens.
Et ainsi nous est conté à travers les périples burlesques de cet officier couard qu’est Flashman, comment l’armée britannique subit en 1840 une terrible déroute en Afghanistan. L’explication de cette déroute est simple et elle laisse songeur pour les troupes actuelles engagées là bas : D’un côté, une géographie difficile, des montagnes bourrées de tribus afghanes cruelles et sans pitié. De l’autre côté, un corps britannique mal préparé et mal équipé. Des officiers britanniques décalés qui ignorent tout des réalités du terrain et des réalités des différentes factions afghanes. Le corps expéditionnaire britannique taillé en pièce, battra en retraite et rentrera à la maison en piteux état. Et c’est ainsi que l’Afghanistan ne sera jamais conquis par une puissance étrangère (les Russes retenteront la douloureuse expérience un siècle plus tard, sans résultat). Notre héros Flashman retournera en Angleterre et sera décoré des honneurs britanniques malgré lui, mais je ne vous raconte pas tout….

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  Flashman [Texte imprimé], hussard de Sa Majesté rassemblées et mises en forme par George MacDonald Fraser trad. de l'anglais par Pierre Clinquart préf. de Gérald Messadié

  de Fraser, George MacDonald Messadié, Gerald (Préfacier) Clinquart, Pierre (Traducteur)
  l'Archipel
  ISBN : 9782841876105 ; 11,62 € ; 13/10/2004 ; 350 p. ; Broché

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