Le Grand Quoi : Autobiographie de Valentino Achak Deng de Dave Eggers

Le Grand Quoi : Autobiographie de Valentino Achak Deng de Dave Eggers
( What is the What)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Tanneguy, le 17 février 2010 (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 84 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (26 988ème position).
Visites : 4 250 

Chronique ordinaire d'un enfant du Darfour

Et le Darfour, connu du monde entier, c'est le Sud du Soudan, christianisé, et opprimé par le Nord, musulman et islamisé. C'est la première chose que nous apprend le jeune Achak Deng, par la plume de Dave Eggers.

Il s'agit d'un "roman", c'est du moins ce que nous indique l'ouvrage, mais il est difficile de ne pas prendre au pied de la lettre tous les souvenirs du jeune Achak. Séparé de ses parents vers 7 ans, il fuit son village ravagé par les brigands plus ou moins encouragés par le gouvernement de Khartoum. Son sort est identique à celui de milliers de jeunes enfants qui vont errer dans le désert, échouer dans des camps de réfugiés en Ethiopie et au Kénya. Il aura la "chance" d'être accueilli à 20 ans aux USA, au moment du 11 septembre 2001...

Le récit est passionnant ; il semble sincère ; mais il traîne un peu en longueur et on a du mal à atteindre la dernière des 650 pages.

Pour mieux comprendre le conflit du Darfour et l'horreur de l'islam(isme)...

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Les éditions

  • Le grand Quoi [Texte imprimé], autobiographie de Valentino Achak Deng Dave Eggers traduit de l'anglais (États-Unis) par Samuel Todd
    de Eggers, Dave Todd, Samuel (Traducteur)
    Gallimard / Du monde entier (Paris)
    ISBN : 9782070786893 ; 26,40 € ; 27/08/2009 ; 626 p. ; Broché
  • Le grand Quoi [Texte imprimé], autobiographie de Valentino Achak Deng Dave Eggers traduit de l'américain par Samuel Todd
    de Eggers, Dave Todd, Samuel (Traducteur)
    Gallimard / Collection Folio
    ISBN : 9782070440238 ; 9,70 € ; 20/01/2011 ; 690 p. ; Broché
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Les livres liés

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Réfugié du Sud Soudan

6 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans) - 22 janvier 2012

A travers l'histoire de Valentino, un sud-soudanais qui a traversé les déserts, vécu dans les camps de réfugiés en Ethiopie et au Kenya, vu des massacres, subit la guerre civile, et qui a finalement été accueilli à Dallas, on découvre tout un pan de l'histoire remplie de fureur et d'atrocités de l'Afrique de l'Est.

Un livre qui nous ouvre les yeux, qui dénonce l'horreur de ces conflits religieux et politiques en Afrique de l'Est. Mais le récit n'est pas très prenant, le livre est trop long et répétitif, j'ai eu beaucoup de mal à arriver à la fin.

Autobiographie d’Achak Deng, réfugié du Sud-Soudan, sur les routes dès l’âge de 7 ans…

9 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 14 mars 2011

« Sur les routes », c’est beaucoup dire, le Sud-Soudan étant surtout traversé par des pistes peu sûres dans cet environnement à la faune hostile. Ce sera pourtant le lot quotidien d’Achak Deng, surnommé plus tard Valentino : marcher le ventre vide, marcher aveuglé par une infection oculaire, marcher avec un tibia lacéré par des fils de fer barbelés, marcher à travers déserts et marécages quand on en a perdu le sens.

Agé de 7 ans, Achak Deng voit son village de Marial Bay ravagé par une lutte entre armée gouvernementale et rebelles dont la cruauté n’épargne personne : de raids aériens en incendies, plusieurs mois durant, hommes, femmes, enfants sont blessés, tués, chassés. Achak, comme quelques autres, réussit à s’enfuir et est donc jeté sur les routes, la peur au ventre. Il ne sait pas ce qu’il est advenu de sa mère, ni de son père ou du restant de sa famille. A 7 ans… Son chemin croisera celui d’autres enfants, appelés les Enfants perdus.

Lors de cette fuite vers l’Ethiopie, ils vont être amenés à côtoyer l’innommable, l’inconcevable. « Les gamins disparaissaient et on n’avait pas le temps de les enterrer. Victimes de la malaria, de la faim ou d’infections en tout genre. Dut et Kur faisaient de leur mieux pour honorer le mort, mais il fallait qu’on continue à avancer. » Certains se font même happer par un lion au détour d’une route, d’autres sont encore les victimes innocentes de bombardements ou explosent sur des mines, monnaie courante de toute guerre civile.

Et puis, enfin, l’arrivée dans ce camp de réfugiés en Ethiopie, qui signe le début de 3 années plus calmes, mais également la fin de tout espoir. Car les 16 000 ( !) Enfants perdus s’étaient imaginé un monde accueillant, avec des habitations dignes de ce nom, un dispensaire, de l’eau potable, de la nourriture en suffisance, l’école et un avenir possible. C’est tout l’inverse qui attend les 40 000 réfugiés que finira par compter ce camp. Jusqu’à ce que des humanitaires débarquent à Pinuydo et améliorent un peu leurs conditions d’existence.

Et puis, voilà que tout est remis en question car le gouvernement éthiopien se fait renverser. Les réfugiés sont chassés du camp, renvoyés chez eux, au Soudan. La famine, à nouveau, tout au long du parcours. Une halte, à Pochalla, et des petits garçons dont l’âge uniquement fait penser à des enfants car pour le reste, leurs pensées et leurs expériences sont dignes d’adultes. « On attend la mort. Si on reste là, on va choper un truc et mourir à petit feu. On est tous en train de crever, sauf que, toi et moi, on meurt plus lentement que le reste. On ferait aussi bien de partir se battre et de se faire tuer au plus vite. »

Les réfugiés finissent par reprendre leur bâton de pèlerin, direction Kakuma, nouveau camp qui accueillera des dizaines de milliers de réfugiés. Achak Deng y passera dix ans. Oui, dix ans. La vie s’organise, et Achak deviendra une personne importante dans ce camp. D’autres péripéties l’y attendent…

Le récit procède par allers-retours fréquents entre passé lointain, passé proche et présent, sans difficulté de compréhension pour le lecteur. C’est ainsi qu’on apprend dès le début du livre que le périple de Valentino s’achèvera aux Etats-Unis, à Atlanta. Il y bénéficiera de l’aide de la Fondation des Enfants perdus, créée par la fille de Jane Fonda, Mary. Mais, loin d’être un eldorado, sa nouvelle vie lui réserve également son lot d’épreuves.

Ce livre DOIT être lu. Valentino Achak Deng existe vraiment. Le livre est le résultat de longs dialogues avec l’auteur, Dave Eggers. Il nous fait vivre ce que nous avons des difficultés à imaginer, ce que parfois nous ne voulons pas voir, bien au chaud dans notre confort. Valentino et Eggers sont allés, ensemble, au Sud-Soudan, à Marial Bay. Si vous voulez aller plus loin dans leur histoire, vous pouvez consulter le site : www.valentinoachakdeng.com. A noter également que les droits du livre vont à une fondation qui participe à la reconstruction du Sud-Soudan, à commencer par Marial Bay.

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