Les conséquences de la vie de Patrice Desbiens

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Les conséquences de la vie de Patrice Desbiens

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Leroymarko, le 4 février 2010 (Toronto, Inscrit le 19 septembre 2008, 50 ans)
La note : 7 étoiles
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«Les conséquences de la vie: le minou se dépêche de traverser la rue»

Je l’admets, je n’aimais pas la poésie de Patrice Desbiens quand j’ai commencé à lire ses recueils il y a près de 20 ans. Je trouvais cela banal, simplet. Je croyais pouvoir en faire autant. Mon opinion a depuis changé. On est loin de Lamartine ou Nelligan. On a plutôt affaire au poète que l’on croiserait au fond d’un bar où les âmes viennent se reposer ou encore à celui qui rédige ses lignes dans un trois et demi mal éclairé d’un quartier ouvrier. La poésie de Desbiens, c’est la poésie de l’homme de la rue, la poésie du gars qui vit sa petite vie avec son petit bonheur, ses faiblesses, ses déchirures. Et il n’y a rien de banal là-dedans. Desbiens, c’est aussi le poète à la recherche d’une identité. Franco-Ontarien confronté quotidiennement à l’assimilation de son peuple, à la domination anglaise, y a-t-il un endroit où il peut dire, avec certitude, être chez lui? Les conséquences de la vie, c’est un peu ça. Et d’autres choses encore, comme la recherche de l’âme sœur ou à tout le moins de quelqu’un avec qui passer la nuit.

Certains poèmes méritent qu’on s’y attarde: «Toulmonde se connaît mais personne se parle. La vérité pour le moment réside dans le paquet de DuMaurier rouge sur la table». Des phrases pas très compliquées, mais qui en disent long. De sa mère, il dira : «Je volais de l’argent de sa sacoche pour lui acheter des cadeaux». D’une certaine Carole : «Tu es une chanson que j’entends de temps en temps à la radio AM du souvenir. Quand je l’entends je me lève de mon rêve pour monter le volume». Sur l’amour : «La Boucane de l’Amour s’étale dans l’étable de la chair. Les ventricules du cœur swinguent avec une bruit de portes de saloon». Parfois, l’alcool (ou s’agit-il d’une substance illicite?..) semble inspirer le poète : «Vers midi, une bouteille de ketchup a explosé, prenant la vie d’une famille entière. Ce n’était pas du Heinz». On ne voudrait pas en lire 500 pages de suite, mais ce recueil vaut la vingtaine de minutes que l’on doit consacrer à sa lecture.

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