JPod de Douglas Coupland
( JPod)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Sahkti, le 27 janvier 2010 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 3 451 

Déjanté à souhait !

La X Génération, ça vous dit ? Quelques années après la sortie de ce livre, voici ses rejetons qui entrent dans l'ère du jeu vidéo et de la société d'information. Massive la société, tout comme l'information. Absurde aussi.
Pas étonnant dès lors que Coupland s'en donne à coeur joie !
Il nous met en présence d'Ethan Jarlewski et de ses cinq collègues, travailleurs dans une société de jeux vidéos et complètement mordus de Tetris. On leur a demandé de glisser un personnage de tortue dans un jeu de skate-board, parce que le fils du patron aime ça. Mince alors, dire que ces mascars préfèrent se moquer d'un clone de Ronald MacDonald en le glissant un peu partout dans d'autres jeux. Donc il y a encore des gens qui aiment les tortues Ninja ?! Faut croire que oui, tant pis si c'est loufoque. Parce que loufoque, ce livre l'est complètement. Entre la mère d'Ethan qui fait dealeuse de cannabis, les concours de danse de salon, l'art-de-tout-savoir-merci-Google ou encore les mauvaises séries télé, Coupland nous balade un peu partout dans un univers geek et déjanté qui n'a rien de déplaisant, au contraire. Le rire est au rendez-vous, tout comme l'ironie et une bonne dose de réflexion sur ce que nous sommes devenus au milieu de toute cette technologie. C'est caustique à souhait, ça part en vrille et en même temps, c'est tout de même une gentille petite baffe que nous réserve Douglas Coupland. Impossible de ne pas voir un peu de nous dans chacun de ses personnages ou dans les travers qu'il décrit. Certes, rien de bien neuf sous le soleil, on savait déjà tout ça mais il est parfois bon qu'on nous le dise et le répète. Accros nous sommes devenus ! Quant à devenir dingos, il reste si peu à franchir... les personnages sont là pour en témoigner, eux qui ont érigé la futilité/stupidité en art de vivre.

Une lecture qui m'a beaucoup amusée. En particulier pour cette manière qu'a Coupland de nous balader comme bon lui semble, n'importe où, n'importe comment. Au diable les limites et les conventions, ça sera du grand n'importe quoi. Et tant pis pour la crédibilité ou le respect d'une certaine structure, l'auteur s'en fiche. Il accumule les actions et les rebondissements, transforme ses personnages en êtres incroyables et met l'accent sur une forme particulière de poésie lorsqu'il digresse sur le monde et sa façon de tourner. Coupland s'invite d'ailleurs dans le débat à un moment donné de l'intrigue, montrant par là qu'il est chez lui et qu'il fait ce qu'il veut, tout en s'interrogeant sur sa position d'écrivain au milieu de tout ce délire.
Amateurs, ne vous abstenez pas (les autres non plus d'ailleurs), ceci devrait vous plaire.

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