Les autres c'est rien que des sales types de Jacques André Bertrand

Les autres c'est rien que des sales types de Jacques André Bertrand

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Christophe H, le 21 septembre 2009 (Inscrit le 7 avril 2008, 63 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (22 936ème position).
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Portraits sans concession

Jacques A. Bertrand a l'habitude de trousser en quelques minutes le portrait radiophonique de l'une ou l'autre espèce humaine, lors de l'émission "Les papous dans la tête", diffusée sur France Culture. Retrouver ces spécimens en quelques pages est un vrai régal : les vingt types épinglés par l'auteur sont assez communs et en même temps si spécifiques qu'on peut tout de suite les identifier...

Qui n'a jamais croisé le Con, le Provincial ou son pendant, le Parisien, le Jeune, le Voisin, le Végétarien, ou même le Lambda, anonyme mais plutôt nombreux ? Vous le reconnaitrez forcément entre les lignes. Par exemple, "le Jeune ne prend pas d'accent circonflexe. Il a bon appétit." Quant au Philanthrope, "c'est un optimiste dangereux", souligne l'auteur, qui manifestement a plus de sympathie pour le Misanthrope, un "brave type (qui), selon le dictionnaire qui nous renvoie à l'ours, est bourru, aime la solitude, évite la société..."

Pleins d'esprit et de talent, d'humour et de tendresse finalement, ces portraits des "autres" les rendent bien sympathiques... Parce qu'ils sonnent justes, parce qu'ils sont gentiment sarcastiques et ciselés, parce que, parfois, parfois seulement, on se reconnaît au détour d'une phrase. Jacques A. Bertrand excelle dans cet exercice bref du croquis, brossé pour faire mouche. Le style alerte crée une galerie de portraits précis, dépeints par une langue joyeuse aux accents poétiques. On se prendrait presque à les lire à voix haute pour en capter le rythme chantant. Quand on referme le livre, c'est vrai, on se dit que les autres sont vraiment des drôles de types... Mais tellement attachants !

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Bien vu, bien dit

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 15 avril 2014

« Avec le talent qu’on lui connaît, Jacques A. Bertrand dresse le catalogue de ces individus qui nous empoisonnent la vie «.
Après « J’aime pas les autres «, m’sieur J.A.Bertrand, journaliste à France –Culture, auteur d’une quinzaine d’ouvrage de la même veine continue sur sa lancée (pour notre plus grand plaisir) . Ainsi ces :

Extraits :


- Le philosophe est l’ami de la philosophie (et surtout pas des autres philosophes).
- « Heureux celui qui a appris à rire de lui-même : il n’a pas fini de s’amuser « - Joseph Folliet
- Le voisin est beaucoup plus insupportable que l’Etranger. Ce n’est pas qu’il soit foncièrement plus mauvais, mais il est plus près.
- Le médecin malade et le psychiatre fou sont des aberrations de la nature.
- Le pauvre joue à la loterie. Il a une chance sur un million de gagner. Les statistiques, qui ont été inventées pour l’embêter, prouvent que, même s’il a déjà joué mille fois, il n’aura toujours au prochain tirage qu’une seule chance de gagner sur un million. Il ne se décourage pas, car il est persuadé que « ça n’arrive pas qu’aux autres «. Ce qui n’est pas faux.
- Le quotient intellectuel d’un groupe (association de plus de quatre personnes) est inférieur à celui du plus bête des éléments qui le composent. Constitué de trouillards, le groupe n’a pas peur. Le groupe fait des choses que pratiquement aucun de ses membres n’aurait songé à faire tout seul. Par lâcheté ou par manque d’imagination.

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