Pensées, provocs et autres volutes de Serge Gainsbourg

Pensées, provocs et autres volutes de Serge Gainsbourg

Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Musique

Critiqué par Smokey, le 3 septembre 2009 (Zone 51, Lille, Inscrite le 12 août 2008, 38 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 240ème position).
Visites : 5 753 

SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

"Petit voleur, grand faussaire, flambeur, vitriolé, dépressif, pessimiste, forcené, fier, tracard, indélébile, maladroit, addict et violent"...
Il est l'un des mythes de la chanson du vingtième siècle...Gainsbourg, l'homme torturé, nous a offert dans ses chansons et dans ses réparties une vision du monde, des choses et des gens vraiment atypique.
Ce livre reprend quelques unes de ses pensées, paroles de chansons et "autres volutes". Néanmoins, le tout est lancé au lecteur dans une joyeuse profusion bordélique. Rien n'est classé, les citations n'ont pas d'ordre spécifique, ce qui n'est pas forcément gênant. Ce qui l'est plus, c'est le manque de référence (date des propos, titres des chansons etc...). C'est avant tout un recueil de citations, il n'y a donc ni préface, ni analyse, ni un quelconque "recadrage". Je vais donc mettre les étoiles davantage pour cet homme qu'est Gainsbourg, unique en son genre, tête à claque et attendrissant, que pour le livre en lui-même qui ne fait que proposer un échantillon de ses provocations.

On retrouve le rapport de Gainsbourg avec la chanson:

"Journaliste: Si on va au fond des choses, la chanson, ça représente quoi pour vous?
Gainsbourg: Un métier. Et de l'argent. Parce qu'il faut bien vivre.
Journaliste: Et un message?
Gainsbourg: Certainement pas. Les seuls messages qui peuvent être véhiculés par la musique sont des hymnes patriotiques.
Journaliste: Vous pensez être doué?
Gainsbourg: Oui." (p.111)

"Journaliste: Vous refusez les messages dans la chanson?
Gainsbourg: J'estime que qui a un message à donner se fait éditorialiste."(p.112)

"Un soir, au Milord, je vois Boris Vian. J'encaisse ce mec, blême sous les projos, balançant des textes ultra-agressifs devant un public sidéré. Ce soir-là, j'en ai pris plein la gueule. Il avait sur scène une présence hallucinante, mais une présence maladive; il était stressé, pernicieux, caustique. C'est en l'entendant que je me suis dit "Je peux faire quelque chose dans cet art mineur...""

"Comment voulez-vous que je traduise "Rock around the bunker"? "Dansons autour de la casemate"? Ça ne swingue pas des masses!" (p.149)


Son ras-le-bol:

"Un courant mondial est né à Liverpool et on ne peut pas l'ignorer (...). On ne peut pas se scléroser. J'écris des chansons difficiles, on dit: je suis un intellectuel. J'écris des chansons faciles, on dit que je sacrifie au commercial...On ne me fiche pas la paix quoi...On me cherche des noises." (p.71)

Son amour pour la peinture et les femmes:

"La chanson (...) comme l'a été la peinture, est pour moi une manière de vivre en marge de la société." (p.69)

"Bardot est une fille qui peut se montrer très intelligente avec des gars intelligents et très con avec des cons. Définitif et sans appel." (p.86)

"La femme n'est pas un partenaire mais un adversaire." (p.25)

"L'an dernier, je me suis retrouvé face à Simone Veil, dans un compartiment fumeurs. Comme un petit garçon, j'ai été fumer dans le couloir." (p.151)


Enfin, on retrouve aussi et surtout cette relation ambigüe qu'il entretient avec lui-même, Gainsbourg et Gainsbarre...

"Gainsbarre est un être vivant, libre de ses sarcasmes, de ses conneries et de ses humeurs." (p.60)

"Je ne porte jamais de slip, ça fait pansement." (p.62)

"Je suis un mythe vivant, quelques degrés au-dessus d'une star." (p.58)

"C'est une défense de mettre un masque. Moi je crois que j'ai mis un masque et que je le porte depuis vingt ans, je n'arrive plus à la retirer, il me colle à la peau. Devant il y a toute la mascarade de la vie et derrière, il y a un nègre: c'est moi." (p.55)

"En définitive, je suis resté en filigrane cet enfant timide et secret qui implique candeur, innocence, insoumission et sauvagerie." ...

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Formules d'un artiste poète et provoc

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 27 octobre 2019

Serge Gainsbourg avait le sens de la formule, du calembour et de la répartie qui fait mouche, alternant entre poésie et provocation. Le beauté, l'art, le sexe, l'alcool et la mort constituent, on s'en serait douté, les thèmes récurrent de ce recueil de bons mots, où alternent citations, extraits de chansons et d'entrevues télévisées. Outre des embardées misogynes, mais sous couvert d'humour tout de même, ces phrases me font rire et replongent dans un époque dont il a su parfaitement saisir l'esprit pour le fixer en chansons. Ca n'est pas toujours très fin, mais ça fait du bien.

que de beaux aphorismes...

8 étoiles

Critique de Keox (, Inscrit le 24 février 2010, 40 ans) - 13 décembre 2011

les femmes on les prend pour ce qu'elles ne sont pas et on les laisse pour ce qu'elles sont...

celui qui promène son chien est au bout de la laisse...

si j'étais dieu je serais le seul à ne pas croire en moi...

il n'y a que les bêtes à sang froid qui ont du venin...

les petites je les saute et les grandes je les grimpe...

doit-on dire noir ou homme de couleur ? tout ceci n'est pas très clair...

la nuit, j'ai les idées claires...

je suis née sous une bonne étoile : l'étoile jaune...

quand gainsbarre se bourre, gainsbourg se barre...

En amitié, je me fais toujours baiser...

les hommes ont crée les dieux, l'inverse reste à prouver...

que vaut-il mieux : être ou ne pas naitre...

j'ai deux points communs avec mickey mouse : de grandes oreilles et une longue queue...

la chance est un oiseau de proie survolant un aveugle aux yeux bandés...

les femmes, au fond comme dans le fion, adorent les misogynes...

j'étais misogyne, je deviens misanthrope, il ne reste plus grand chose...

je fume, je bois, je baise : triangle équilatéral...

j'ai eu une crise cardiaque, ce qui prouve que j'ai un coeur...

jusqu'à la décomposition, je composerai...

crée ou crève...

rendre l'âme ? d'accord mais à qui ?

l'amour est aveugle et sa canne est rose...

tout baigne, dans le sang...

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