Et le huitième jour... de Ellery Queen

Et le huitième jour... de Ellery Queen
(And on the Eighth Day...)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 24 août 2009 (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans)
La note : 8 étoiles
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Quenan = Canaan ?

Ellery Queen est le pseudo sous lequel deux cousins ont écrit toute une série de romans policiers. Pour jeter encore davantage le trouble, Ellery Queen est également le nom qu’ils donnent à leur héros récurrent, lui-même écrivain et détective…

Le début de cette aventure située en 1943 sert juste à planter le décor : Ellery est employé par Hollywood pour écrire une vingtaine de scénarios en un minimum de temps. Exténué, il finit par renoncer et reprend la route à bord de sa Duesenberg pour rejoindre New York. Ces quelques premières pages n’ont aucun intérêt si ce n’est de faire comprendre, que dis-je, sentir, au lecteur l’état de fatigue extrême d’Ellery.

Aux abords du désert, il s’arrête dans une baraque faite de quelques planches, dernière étape possible pour prendre de l’essence. Otto Schmidt, le propriétaire, est déjà en conversation avec d’autres clients. L’un d’entre eux possède une voix profonde, des yeux étranges (« peut-être voyaient-ils des choses qui n’étaient visibles que pour eux »), il se dégage de ce personnage une aura particulière, on croirait se trouver en présence d’un prophète.

Lorsqu’Ellery reprend la route, son état de fatigue brouille les cartes, le faisant rater l’embranchement signalé par Otto. Perdu au milieu du désert, on a rêvé mieux comme villégiature ! Tout à coup, il distingue une vallée cachée par une colline en forme de couronne. De loin, il distingue une silhouette qui se détache sur l’horizon. Il ne sait plus trop s’il rêve ou s’il peut accorder foi à ses sens. S’approchant, il reconnaît l’homme énigmatique de la baraque d’Otto et ses premières paroles contribue à maintenir le climat d’étrangeté : « Que le Seigneur soit avec vous ! ». Se présentant, il ne sait trop comment interpréter la réaction du vieillard qui se prosterne devant lui : Ellery devient Elroee dans sa bouche ; Queen se transforme en Quenan. Quenan est en fait le nom d’une communauté qui vit dans cette vallée en totale autarcie, avec à sa tête ce vieillard pétri de sagesse, le Maître. Ellery est accueilli comme « celui qui devait venir » mais dont la présence sera accompagnée d’un très grand malheur. Or, ce groupe de 203 personnes vit en paix depuis deux générations. Aucun crime, aucun vol, aucun méfait d’aucune sorte n’y a été commis depuis. Et bien sûr, cela va changer ! En effet, cela commence par la clé du sanctuaire dont on a manifestement cherché à faire une copie. Or il n’y a que le Maître qui puisse y pénétrer… Et bien sûr, cela finit par un meurtre qu’Ellery va tenter de résoudre.

Beaucoup de points forts dans ce roman policier. Le côté « enquête » est certes bien mené, mais le suspense ne vient pas que de là, il est subtilement amené dès le début par les auteurs. Cette communauté, dont l’aspect lisse nous est tellement inhabituel que nous avons des difficultés à y croire… Et pourtant… Ce Maître qui a tant d’emprise sur son peuple qu’on aurait plutôt tendance à y voir un gourou déviant… Et pourtant… Il y a la résolution du meurtre en elle-même, fruit de déductions à la Agatha Christie (aspect assez conventionnel mais rigoureux). Je regrette toutefois les deux rebondissements de la fin du livre, qui n’étaient pas nécessaires et qui ajoutent une dimension un peu exaltée au livre, qui le discréditent quelque peu… Il reste que cela fut une excellente découverte pour moi…

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