Une partie du tout de Steve Toltz

Une partie du tout de Steve Toltz
( A fraction of the whole)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Kirikou, le 21 août 2009 (Inscrite le 21 août 2009, 52 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 15 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 161ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 4 313 

Premier roman à découvrir absolument...

Merveilleuse découverte que ce roman époustouflant, totalement fou et diablement sensé. Sorte de labyrinthe initiatique, philosophique (tendance nihiliste), bourré d'humour et d'adrénaline. Une flamboyante odyssée familiale, du bush australien au Paris bohème et à la jungle thaïlandaise, des années 1960 à nos jours. Ce premier roman, finaliste du prestigieux Man Booker Prize, est à découvrir absolument.

Présentation :
Toute sa vie, Jasper Dean a hésité entre détester, plaindre, adorer et assassiner son père, Martin. Maintenant que Martin est mort, Jasper peut revenir à loisir sur le cas de ce philosophe autodidacte, génie méconnu et féroce misanthrope qui s'est brûlé les ailes à vouloir sortir de l'ombre de son frère Terry, Robin des bois moderne adulé des foules en Australie. De dépressions passagères en illuminations foudroyantes, d'amours contrariées en atroces trahisons, de clubs de strip-tease en paquebots clandestins, père et fils vont se retrouver embarqués dans une aventure qui les dépasse. Mais, face aux coups du sort, c'est en Jasper que Martin trouvera le meilleur compagnon d'infortune de ses vains efforts pour laisser une trace de son passage dans ce monde qu'il méprise...

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Les éditions

  • Une partie du tout [Texte imprimé] Steve Toltz traduit de l'anglais (Australie) par Jean Léger
    de Toltz, Steve Léger, Jean (Traducteur)
    Belfond / Littératures étrangères (Paris)
    ISBN : 9782714444004 ; 4,70 € ; 08/01/2009 ; 504 p. ; Broché
  • Une partie du tout [Texte imprimé] Steve Toltz traduit de l'anglais par Jean Léger
    de Toltz, Steve Léger, Jean (Traducteur)
    10-18 / 10-18. Série Domaine étranger
    ISBN : 9782264050465 ; 9,60 € ; 04/11/2010 ; 800 p. ; Poche
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N'importe quoi n'importe comment

4 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans) - 5 septembre 2012

Ce livre est particulièrement irritant : on dirait que l'auteur a écrit au fur et à mesure tout ce qui lui passait par la tête. Il invente des personnages grotesques, des situations rocambolesques absolument impossibles à concevoir dans la réalité, il exagère, il en rajoute et tout cela finit par une bouillie indigeste.

Pourtant, j'ai été séduite par les premières pages. L'histoire semblait prometteuse mais j'ai vite déchanté. Un ramassis de n'importe quoi écrit n'importe comment, voilà mon opinion sur ce livre imbuvable et qui m'a fait souffrir car j'ai eu malgré tout la force de le lire jusqu'au bout et pour cela, on devrait me décerner la médaille du courage littéraire rien de moins.

À oublier et un auteur à fuir.

Un roman étourdissant et envahissant !

9 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 26 juin 2012

Ce petit pavé m'a passionné. Il est dense, surprenant et complètement fou, à l'image sans nul doute de ses personnages.

Le narrateur Jasper Dean, longtemps en conflit avec son père, raconte l'histoire de ce père aux idées révolutionnaires et marginales. Martin Dean est un être exceptionnel qui décide de voir le monde différemment, quitte à bousculer les repères. Il remet en cause notre relation au temps ( fixer un RDV à des heures originales comme 13h27 ), réfléchit à la mort différemment, est capable de demander parfois des services très embarrassants ... L'oncle de Jasper, Terry Dean, a besoin d'exister par des moyens quelque peu douteux. De nombreux éléments s'expliquent si l'on considère l'enfance des personnages.

Ce roman ne gagne pas à être résumé, il faut le vivre. Des réflexions philosophiques y sont disséminées, les rebondissements s'enchaînent et prennent au dépourvu le lecteur brouillant nos attentes, l'on voyage beaucoup aussi et l'on rencontre des personnages atypiques. Ce roman est comme un labyrinthe qui déboussole le lecteur, mais on a un guide, Steve Toltz qui nous prend par la main et nous mène vers la sortie.

Je comprends tout à fait les lecteurs qui n'ont pas trouvé les personnages attachants, c'est vrai qu'ils ne le sont pas vraiment. Ce sont des antihéros, un peu comme Bardamu dans "Le Voyage au bout de la nuit", ou même Meursault dans "L'Etranger". Ils sont même parfois agaçants. Ce qui est frappant aussi est le regard que porte l'écrivain sur les hommes et le monde. C'est assez déprimant et pessimiste même si quelques remarques de Martin Dean pourraient être des échappatoires. Cette notion d'hérédité est frappante ici. L'homme est dans un carcan familial et ne peut échapper à sa triste condition humaine. A moins que la folie ne soit une issue ...

Il est dur de laisser un tel roman. Il laisse une trace sur son passage et certaines phrases sont envahissantes car difficiles à oublier.

Avoir l'air fou rend libre !

6 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 10 juin 2012

Sélection CL 2012 - Catégorie Roman étranger -

Je partage l'avis de la plupart des critiques positives et - en même temps - celui de Tistou ... ce livre est épuisant !
Un pavé de 800 pages, dense sur la forme et le fond.

Jasper DEAN annonce la couleur dès le départ : "Ce livre va parler de mon père et de moi".
Un père - Martin DEAN - philosophe souffrant d'une réflexion excessive.Un sceptique qui enseigna la littérature, la philosophie, l'histoire et la géographie à son fils, dès l'âge de 3 ans.
Un homme en conflit avec la société et pour qui le monde semblait être quelque chose du genre: "Cet endroit est nul. Remeublons-le ". Un véritable ragoût d'idées ambulant, bizarre et intransigeant.

Une histoire sans réel intérêt, autre que celui de véhiculer des idées fortes.
"Croire nous éclaire autant qu'un bandeau sur les yeux. Dieu est la magnifique propagande forgée par l'Homme" (la Religion )

"Nous sommes un tas d'esclaves amoureux de la liberté que nous croyons avoir. Une foule de débiles accros aux stars. Des cadavres qui pourrissent debout principalement parce qu'ils préfèrent regarder un match de foot plutôt que de lire Virgile". (La société des hommes)

"Il n'existe pas encore de grande nation démocratique parce qu'il n'existe pas encore une bande de gens formidables".(La Démocratie)

J'avoue être en accord avec les constats amers de l'auteur.
Néanmoins , j'ai peiné à terminer ce livre.
Long, trop long !

Voyage au bout de la nuit australienne

6 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 11 avril 2012

Pas besoin de découvrir que Harry Dean a entamé la lecture de Céline (qui lui sauvera la vie!) pour penser à ce chef-d'œuvre: on y retrouve le même cynisme, le même constat de la mauvaise nature humaine: un « amour fanatique de la haine de la société » ; une « vision inlassablement négative de l'esprit humain »., une espèce de fascination / répulsion de la mort : « pourquoi lutter contre la mort? Je ne gagnerai jamais. Et même si par quelque miracle je remportais ce round contre le cancer, que se passerait-il au suivant? »

Dans ce livre aussi lourd par son nombre de pages que par la densité de son écrit, chaque page donne envie de recopier ou de retenir un trait d'humour, de cynisme; mais l'abondance de remarques ou de digressions politico-socio-psycho-philosophiques rendent la lecture décousue et malaisée.
J'en citerai à mon tour quelques unes
« Il a été tué par balle au cours d'un combat au couteau. »
« Si la solitude persiste, consultez votre médecin »
« Ressasser « je suis nul » est probablement aussi cancérigène que se taper une cartouche de Camel »

Les personnages ne sont pas particulièrement sympathiques avec leurs névroses et leur inadaptation héréditaire.
Et comme l'écrit l'auteur lui -même : « Je n'arrivais pas à décider si c'était nul ou brillant »
Un grand bravo cependant au traducteur et je ne peux qu'admirer le talent de l'auteur même si pour moi, la lecture a été plutôt ardue.

Étonnant bloc inclassable

8 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 8 mars 2012

Il s’agit d’un livre épais, non linéaire, difficilement racontable, foisonnant d’anecdotes sur la vie des personnages, la littérature, la philosophie, les lycéens australiens, Paris, la façon de vivre frugalement, la frustration, les amours toujours adolescents même à l’âge mur, la folie, la justice.

Le style est varié de même que la typographie avec du récit, de l’autobiographie, des lettres, des réflexions profondes ou du parler courant.

C’est une sorte de pavé complet, compact mais très digeste, étonnant d’inventivité.

Quant à l’histoire, c’est simplement celle d’un fils qui raconte la vie improbable de son père, la sienne et celles des personnages qu’ils ont côtoyés.

IF-0212-3849

Requiem pour un fou...

9 étoiles

Critique de Sissi (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 53 ans) - 6 mars 2012

D'emblée on est embarqué dans un monde.
Un monde où tout est improbable, irréaliste, où rien ne peut être vrai mais semble pourtant l'être. Et ce monde, on ne le quittera plus.
De la première page à la dernière, l'unité de ton est là.

Le style est alerte, vif, corrosif, cynique, et la galerie de personnages impressionnante de folie.
Jasper, l'héritier malheureux, Terry Dean le fou furieux, Martin Dean (dit "Marty") le mégalo dépressif, Harry le truand philosophe, Anouk l'idéaliste, l'éditeur allumé etc...tous sont hors-norme, illusoires, et vivent des situations rocambolesques, et pourtant on y croit. Pire, on s'attache.

La narration est un fatras où s'enchaînent et s'entremêlent récit, propos rapportés, chapitres dans les chapitres, bribes de journaux intimes, biographies avortées, mais au bout du compte la boucle est bel et bien bouclée.
Cet apparent fouillis a été finement élaboré pour mettre en évidence celui qui aura finalement été le dénominateur commun de la vie plus que mouvementée de Jasper et de sa famille.

Surprenant. Surprenant et réussi.

Étourdissant

5 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 28 février 2012

Lorsque je fais face à une brique aux pages remplies de petits caractères, j’ai peur que l’auteur n’ait oublié de s’en tenir à l’histoire souvent en raison d’une dérive mégalomaniaque ou que l’éditeur fut trop paresseux pour accomplir son boulot. Et c’est le cas ici.

Toltz démontre un énorme talent pour raconter des anecdotes rocambolesques ou sarcastiques. Mais, pour chaque moment qui fait sourire, il faut avaler de grands passages à vide. C’est le défaut des romans généalogiques. Un premier livre impressionnant par son envergure. Il y’a surement quelque chose d’important qui s’y cache ? Moi, je n’ai pas trouvé.

Trop de parties dans ce tout !

3 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 23 février 2012

Epuisant ! La lecture de ce roman, somme toute volumineux, est épuisante ! Steve Toltz est sans nul doute talentueux. Moins de doute encore quant à son pouvoir d’imagination, mais … , un roman n’est pas un fourre-tout, me semble ?
J’en suis encore épuisé (je reprends ma respiration) … Pas loin de 500 pages dans mon édition, quand il faut se forcer pour reprendre le livre en main, croyez-moi, c’est long !
Précisons au préalable que Steve Toltz est australien, un romancier australien. Il y sera donc largement question de pays de « l’autre côté de nos pieds » : Australie, Thaïlande, … la France aussi. Mais ce ne sont pas ces voyages qui épuisent, ce sont les rebondissements tous plus abracadabrantesques les uns que les autres, les considérations incidentes et digressions subséquentes, au service d’une morale dont on a du mal à suivre le fil. C’est bien simple, j’avais l’impression de perdre mon temps !
Raconter ou résumer l’affaire est tout bonnement impossible, trop foisonnant. Disons que le postulat de base est le suivant ; soit la famille Dean. Deux frères ; Martin et Terry. Terry devient – j’allais écrire « rapidement » ! il n’y a rien de rapide dans « La partie du tout » !! – célèbre un peu comme un Robin des Bois australien. Grand banditisme mais à connotation sociale, ou à peu près. Il meurt très jeune et son frère Martin, à la base un peu fragile psychiquement se retrouve à devoir vivre dans l’ombre totale de son frère disparu. Ombre dans tous les domaines ; aussi bien vie sociale qu’amoureuse …
Il se prend pour un philosophe plutôt misanthrope, aux convictions affirmées – et tout autant bizarroïdes . Le problème, c’est que par accident, il a eu un fils et qu’il se retrouve à devoir l’élever. C’est le troisième élément de la famille Dean, donc, Jasper. Avec le style de père qui prend en charge son éducation, bien évidemment Jasper « n’est pas sorti des ronces » ! Après … Pffh, c’est trop long, trop compliqué. On a l’impression que de jour en jour, au fur et à mesure qu’il écrit, Steve Toltz fait un chapitre de l’idée qui lui traverse la tête à ce moment.
Je l’ai déjà dit, je crois … Epuisant !

Foisonnant

9 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans) - 8 février 2012

Ca c'est du roman : l'auteur nous bouscule, nous étonne, nous assomme (dans le bon sens du terme). Son livre bourré de réflexions pseudo-philosophiques, d'humour grinçant, de personnages loufoques mais combien attachants est pour le moins surprenant. Mais j'ai beaucoup aimé et j'ai dévoré ce livre.

Seul bémol : sur les cinq cents pages, il y a cent de trop. Surtout la dernière partie traine en longueur. L'auteur avait tellement de bonne idées et d'imagination qu'il a eu du mal à trier, et on a l'impression que son livre est trop rempli. N'empêche, pour un premier roman c'est magistral.

Soporifique…

4 étoiles

Critique de Ludmilla (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 68 ans) - 16 janvier 2012

500 pages bien tassées que j’ai lues dans le cadre de la sélection CL 2012 du roman étranger.
Je me suis endormie dessus plusieurs soirs (très efficace de ce point de vue).
Après l’avoir terminé (j’avoue avoir fini en diagonale les dernières pages), j’ai lu les critiques précédentes et ai été très surprise par les avis très positifs. Il y a une histoire dans ce livre, certes, histoire qui « passerait » peut-être plus facilement avec deux fois moins de pages, mais vraiment aucun humour à mon avis.
Néanmoins, quelques passages sont prenants, malheureusement ça ne dure pas…

Maladies psychiques transgénérationnelles

8 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 17 décembre 2011

Il y a des romans de 500 pages avec des petit caractères qui se dévorent plus vite que des recueils de 100 pages à gros caractères. Une partie du tout appartient parfaitement à cette première catégorie de bouquin dont la principale et incontestable qualité est le divertissement qu’il procure. Nous pouvons à chaque chapitre faire pleinement confiance à l’écrivain pour nous apporter son lot d’actions, de rebondissements, de dérision et d’humour qui sont les éléments forts du roman. Ces péripéties prolixes ne m’ont à aucun moment exaspéré, bien qu’on puisse regretter que des décès et des meurtres viennent sans cesse rythmer le récit, comme si c’était la seule arme du narrateur pour être sûr de nous tenir en haleine et de faire pleurer dans les chaumières régulièrement.
D’autres thèmes tendances semblent être là pour accrocher une majorité de lecteurs : de nombreuses références au New Age, aux croyances et à la religion « Quand vous dites que vous ne croyez pas en l’existence de l’âme, c’est hilarant ! Les gens vous regardent comme si l’âme, à l’instar de la fée Clochette, avait besoin qu’on croit en elle pour pouvoir exister. » , un humour décalé dans lequel on reconnait notre quotidien « Jusqu’à ce jour, le souvenir de ce regard continue à me visiter comme un témoin de Jéhovah, sans avoir été invité et sans se décourager. »… Une autre technique est employée pour conquérir le lectorat. Il s’agit de faire en sorte qu’il se sente intelligent et cultivé en citant certains grands noms d’écrivains et de philosophes (Nietzsche, Platon, Socrate, Jung, Dante…) ainsi que leurs thèses les plus connues. Ceci confère à Steve Toltz une pseudo-érudition, qui n’a rien d’attirant.

Mais finalement, de quoi parle-t-on ? Il y a trois personnages bien distincts : la famille Dean caractérisée par son excentricité et son fanatisme pour des choses souvent abstraites aux yeux des autres ; il y a les autres justement, la masse, nous tous, gens « normaux », décrit comme des êtres ordinaires, presque stupides et indolents pour les choses autres que le sexe et la mort. Et puis il y a les riches, catégorie privilégiée mais sans mérite. On pourrait presque distinguer une catégorie à part, celle des femmes. Leur rôle, ou plutôt leur absence de rôle, est assez agaçant et caricatural dans ce roman. Elles semblent être là pour être ou faire jolie. Au mieux, elles savent séduire. L’écrivain s’attarde sans cesse à décrire leur physique, leurs habits, et éventuellement leur étroitesse d’esprit, et c’est tout.
L’histoire tourne donc autour de ces personnages essentiellement masculins mais surtout autour de la famille Dean, dont un de ses membres écrit :

« Mais la vraie difficulté est que je me sens rapetissé par nos vies. Elles sont disproportionnées. Nous avons peint sur une toile plus grande que celle que nous méritions, à travers trois continents, de l’anonymat à la célébrité, des villes aux jungles, des véritables guenilles aux guenilles de créateurs, trahis par nos maîtresses et par nos corps, humiliés à une échelle nationale puis cosmique, sans même une caresse pour nous encourager en chemin ».

Voilà un résumé assez exhaustif de l’histoire de cette famille qui s’étalera sur ces 500 pages. Ses membres aiment se décrire comme des philosophes, des philanthropes, des anarchistes ou encore des justiciers. J’y ai plutôt vu des gens atteint par de grandes maladies psychiques. Difficile de poser un diagnostic, les frontières sont étroites de la psychose à la névrose. Indéniablement, ces différents personnages confondent sens et signification ; quand ils voient une signification dans toute chose, ils ne voient plus de sens global au monde, à leur vie, et inversement. C’est une quête perpétuelle et transgénérationnelle pour trouver un but à l’existence, ou plutôt, une acceptation de l’inexistence de cet objet qui nous apporterait la jouissance absolue. Ainsi les allégories et métaphores « métaphysiques » sont nombreuses et sympathiques. A propos du jeu des chaises musicales :
« Ce jeu est une allégorie de la vie : il n’y a pas assez de chaises ni de bons moments, pas assez de nourriture, pas assez de joie, ni de lits, ni de boulot, ni de rires, ni d’amis, ni de sourires, ni d’argent, ni d’air pur à respirer… Et pourtant la musique continue. »

Foisonnant et débordant d'inventivité.

9 étoiles

Critique de Grégoire M (Grenoble, Inscrit le 20 septembre 2009, 49 ans) - 11 novembre 2011

Tellement foisonnant qu'il est difficile de le saisir dans sa globalité pour en faire une critique.
Un livre sur deux générations. Un père, surdoué, philosophe, looser magnifique, tombant dans la folie, essayant de mettre en pratique ses principes philosophiques mais dont toutes les décisions vont se révéler désastreuses. Un fils, non moins intelligent, qui va essayer de se construire tant bien que mal malgré la démesure de ce père.
L'humour sarcastique du livre m'a séduit et particulièrement le sens de la formule de l'auteur. Le passage du "Manuel du crime" est une merveille d'humour noir. Et au final, l'auteur réussit à faire passer tout le long du livre bon nombre de réflexions philosophiques sur la société, sur la mort.
Le foisonnement de l'histoire est peut-être aussi son point faible, on peut se lasser de l’énième développement de l'histoire. Le livre aurait gagné à être un peu plus court. Le désabusement à peu près constant des personnages principaux peut aussi repousser certains lecteurs.

Quelle profusion pour une première œuvre !

9 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 8 janvier 2011

Je termine ce livre essoufflée ! Non seulement Toltz a une histoire à raconter (ce qui est déjà beaucoup, quand on regarde la production littéraire actuelle) mais en plus il sait comment la raconter. Son style vif, empreint d’humour grinçant et qui ignore la langue de bois produit un texte haletant, où les aventures, toutes plus incroyables les unes que les autres, se succèdent, voire même se télescopent.

Un petit aperçu :
« Le problème avec les gens c’est qu’ils sont tellement amoureux de leurs croyances que leurs épiphanies doivent être absolues, sinon rien. »
« L’énergie nucléaire est une perte de temps. Il vaudrait mieux chercher à canaliser la puissance de l’inconscient quand il est occupé à nier la Mort. »
« La Mort et l’Homme, les coauteurs de Dieu, sont les écrivains les plus prolifiques de la planète. »

Contrairement à la critique éclair précédente, je suis loin d’avoir trouvé ce livre « rasoir », même si certaines longueurs sont à regretter. Toujours en réaction à la critique précédente, je précise aussi que je me suis attachée aux personnages. Un bémol toutefois : la plupart des personnages de Toltz sont extrêmes, enlevant une bonne couche de crédibilité à l’histoire (ceci étant probablement le revers de la médaille d’une imagination florissante : Toltz lui a manifestement laissé la bride sur le cou!). Ceci dit, si on enlève aux 800 pages que compte ce livre la petite centaine superflue, on aboutit quand même à 700 pages d’une richesse peu commune.

Le personnage du père, Martin, est grandiose. Son enfance, passée dans l’ombre de son frère que par ailleurs il adorait, explique en partie sa mégalomanie géniale. Il n’est pas de sujet philosophique qu’il n’ait abordé, analysant l’homme et la société au scalpel. Jasper, son fils, essaie désespérément de s’en sortir : vivre avec un tel père (génial, mais néanmoins « fou ») en restant équilibré relève de la performance.

Un livre que je conseille aux lecteurs qui aiment les briques foisonnantes et à tendance philosophique.

rasoir

5 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 56 ans) - 11 juillet 2010

Martin Dean est un Australien marginal et asocial qui se veut un philosophe. Il élève son fils à sa manière d’original et ce dernier ne cesse de s’efforcer de ne pas lui ressembler, sans trop y parvenir. Martin a eu une enfance difficile : malade, dans le coma, avec un frère criminel et des parents si peu aimants que sa mère a même tenté de l’empoisonner. Une fois adulte, au chômage, Martin achète une maison autour de laquelle il construit un labyrinthe de végétation pour être sûr de ne pas être dérangé par le monde extérieur.
Ce livre est extrêmement long et les personnages plutôt ennuyeux. Le lecteur peine à les trouver attachants.

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  Du tout du tout? (même pas une partie?) 25 Sissi 27 juin 2012 @ 08:49

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