L'Acrobatie aérienne de Confucius de Sijie Dai

L'Acrobatie aérienne de Confucius de Sijie Dai

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Francesco, le 19 mai 2009 (Bruxelles, Inscrit le 16 février 2001, 79 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (26 707ème position).
Visites : 6 304 

Chine impériale sous l'oeil coquin de Dai Sijie

L'auteur de " Balzac et la petite tailleuse chinoise" nous emmène ici à Péking en 1521 sous le règne de l'Empereur Ming Zheng De qui apparaissait toujours accompagné par 4 sosies en public ou en privé et personne n'était capable de les distinguer que ce soit ministres , fonctionnaires , Impératrice ou sa mère.
On assiste à des scènes d'acrobatie sexuelle dans le Palais transformé en maison close .. 300 nymphettes inspirées par un couple de rhinocéros tout cela est parano , déjanté mais raconté avec beaucoup d'humour.
C 'est un tableau de la vie à la cour impériale habitée par un empereur jouisseur et adepte de l'acrobatie aérienne de Confucius.
A lire avec beaucoup de plaisir sans prise de tête.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

  • L'acrobatie aérienne de Confucius [Texte imprimé] Dai Sijie
    de Dai, Sijie
    Flammarion
    ISBN : 9782081213135 ; 19,30 € ; 15/01/2009 ; 248 p. ; Broché
»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

légère déception ...

8 étoiles

Critique de Yvia (, Inscrite le 23 octobre 2009, 84 ans) - 23 octobre 2009

je viens de lire avec intérêt les 2 critiques précédentes, et suis assez d'accord avec la première :
je suis moi aussi un peu désorientée par "l'agencement" ? des chapîtres, bien qu'ils soient tous intéressants ... individuellement.

ma déception, je devrais plutôt dire mon interrogation c'est de ne pas y trouver de fil conducteur, ce qui en fait un roman inclassable, quoique écrit avec beaucoup de talent !
les références à des écrits d'un ambassadeur portugais, ou à Vasco de Gama sont sans doute véridiques, ou du moins vérifiables, mais je reste néanmoins jusqu'ici, (j'en suis à la page 95 !) déroutée par les "sauts de puce" peut-être voulus par l'auteur finalement !? ... c'est son droit bien sûr.
je suis venue sur le site pour lire ce qu'en ont pensé d'autres, et ... j' y ai déjà appris certains détails pas encore lus !!! tant pis pour moi : la prochaine fois je lirai le livre en entier avant de participer aux critiques ;-)

Roman historico-érotique

6 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 18 septembre 2009

Dai Sijie n'est pas un inconnu.
Depuis Balzac et la petite tailleuse chinoise, dont on parlait il y a deux ans, un livre qu'il a mis lui-même en images.
Le revoici de nouveau avec (encore un titre improbable) : L'acrobatie aérienne de Confucius.
Comme dans son précédent bouquin, Dai Sijie excelle dans l'art d'interpeller la littérature pour mieux la mêler à son propre roman.
Il est par exemple ici question de Rabelais ou encore d'un manuscrit de Tomé Pires, une sorte de Marco Polo portugais.
Dai Sijie construit sa propre histoire sur une anecdote (une légende ?) historique : celle de l'empereur chinois Zheng De qui, vers 1500, craignait tellement pour sa vie qu'il s'était entouré de quatre sosies parfaits. On l'appelait la Quinte Souveraine.

[...] Voilà un surnom qui mérite des éclaircissements : connu pour sa peur obsessionnelle de la mort, cet empereur apparaissait toujours, en public ou en privé, accompagné par quatre sosies qui, non seulement lui ressemblaient comme des gouttes d'eau, mais avaient atteint une telle perfection dans l'art de synchroniser leurs mouvements, leurs mimiques, leurs paroles que personne ne pouvait dire lequel d'entre eux était le vrai, pas même sa mère, ni l'Impératrice ou les concubines auxquelles il accordait ses faveurs, encore moins ses ministres.

L'Empereur finira noyé dans un accident, mais s'agit-il d'un accident et s'agit-il de l'Empereur ou de l'un des sosies ?
Une idée plutôt originale qui en croise une autre, lorsque les chinois de l'époque découvre leur premier Noir (qu'ils confondent avec ... une autruche) :

[...] Comme trophées, il avait capturé quatre animaux exotiques :
un couple de rhinocéros,
un éléphant,
une créature muette, d'origine africaine, qu'un marchand d'Ormuz avait vendue, avec une girafe, au cirque du roi Birman. Elle était noire de la tête aux pieds, à l'exception du blanc des yeux. Une espèce jamais répertoriée dans notre Empire.

Comme chacun sait les Noirs sont équipés d'un membre viril imposant (mais ça, c'est vraiment une légende sans aucun fondement historique, n'est-ce pas Mesdames ?).
L'Empereur Zheng De se fait donc greffer celui du malheureux captif et se retrouve obligé de faire peindre ceux de ces sosies dans la même couleur, même si la taille n'y est pas ...
On passe dans le registre coquin, celui du roman historico-érotique ...
D'où ce fameux titre :

[...] " L'acrobatie aérienne de Confucius ! Il l'a réussie, dit le Monarque."

Mais voilà que moi aussi, comme Dai Sijie, je me mets à plaisanter ...
Malheureusement n'est pas Umberto Eco qui veut. Et Dai Sijie empile ici les anecdotes amusantes, les histoires érudites, les polissonneries chinoises ... sans vraiment réussir à nous embarquer sur sa jonque impériale.
Il y avait peut-être de quoi donner vie à une nouvelle ou deux mais la dilution dans le roman finit par ôter toute saveur à la soupe qui se voulait pourtant épicée.
Dai Sijie s'amuse, visiblement, mais un peu tout seul.

Une fantaisie débridée

8 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans) - 9 juillet 2009

J’aime beaucoup Dai Sijie et je m’empresse de lire chaque nouveau livre qu’il écrit. Dans celui-ci, il s’inspire de la vie excentrique de l’empereur Zheng De de la dynastie des Ming, monté sur le trône en 1505 et mort noyé en 1521 sans laisser d’héritier. Un empereur opiomane et alcoolique, qui avait quatre sosies dans le but de se protéger des risques d’attentat. Il était pratiquement impossible de distinguer les sosies du vrai empereur ce qui, dans le récit que je qualifierais de « fantaisie débridée » que Dai Sijie nous offre ici, aura des conséquences inattendues sur le destin du souverain.

Dai Sijie raconte la vie insolite de ce personnage haut en couleurs en laissant aller son imagination. C’est donc une sorte de conte qu’il nous propose, une histoire complètement folle et rocambolesque qui n’a sans doute pas grand-chose à voir avec la réalité mais qui est savoureuse et que j’ai dégustée avec grand plaisir et beaucoup d’amusement. J’ai trouvé certains passages un peu agaçants cependant, surtout celui consacré à la copulation de deux rhinocéros. En effet, le livre laisse une large place à la sexualité et aux nombreux fantasmes et conquêtes de l’empereur ce qui m’a lassée à la longue. Mais la qualité d’écriture est toujours aussi bonne et le vocabulaire recherché, la documentation minutieuse et l'humour inimitable de l'auteur font de ce livre un excellent divertissement que j’ai apprécié au plus haut point.

Dai Sijie semble de plus en plus écrire sur l'histoire de la Chine, une voie certes très intéressante mais je regrette un peu le Dai Sijie des débuts, qui racontait d'une façon savoureuse, sans compliquer inutilement son récit avec des détails historiques, étoffant plus ses personnages et nous les rendant proches et attachants. Enfin, j'attends son prochain livre qui me dévoilera la direction qu'a choisie de prendre cet excellent auteur qui ne manque pas d'imagination ni d'humour.

Forums: L'Acrobatie aérienne de Confucius

Il n'y a pas encore de discussion autour de "L'Acrobatie aérienne de Confucius".